Incroyable, mais cent pour cent vrai : deux des plus grosses cylindrées du handball dans le monde, en l’occurrence le FC Barcelone et le Paris Saint-Germain, viennent de manifester leur désir de recruter les deux jeunes prodiges de notre sélection des cadets, Iyed Chetali, d’El Baâth Sportif de Béni Khiar, et Seif Mechergui, de l’Esperance Sportive de Tunis. Les négociations entre les différentes parties concernées sont, d’ailleurs, à un stade avancé, sur fond de convergence de vues, en attendant de se mettre d’accord sur les détails financiers. Selon les mêmes indiscrétions qui ont fuité de ces négociations, les recruteurs des deux clubs espagnol et français ont été particulièrement impressionnés par les belles prestations fournies par les deux joueurs lors du dernier championnat du monde des cadets qui s’est déroulé en Égypte. Là où Iyed et Seif, deux gauchers de talent, ont effectivement brillé de mille feux, tant par leurs excellentes potentialités physiques et techniques, que par leur culot devant les buts adverses. Cela, on s’en souvient, a alors fait dire à leur coach et chasseur de talents en herbe Riadh Bedoui que «ces deux jeunots, ainsi que d’autres camarades, ont intrinsèquement tout pour aspirer à une belle carrière professionnelle en Europe». Parole d’un connaisseur qui était, faut-il le rappeler, derrière la découverte de futurs grands joueurs tels que Mosbah Sanai, Nidhal Omri, Mohamed Amine Darmoul, etc.
Et si on mimait l’exemple égyptien ?
Maintenant, allons en supputations et… rêveries pour dire ceci : si les deux futures stars du handball tunisien, Iyed Chetali et Seif Mechergui, venaient à être engagés par les clubs-phares des métropoles catalane et parisienne, bonjour les bienfaits, bonjour les dividendes pour tout le monde. Pour les deux joueurs d’abord devant lesquels s’ouvriront les portes du paradis sportif où cohabitent gloire et argent. Pour leurs clubs formateurs ensuite qui auront, évidemment, leur part du gâteau… en euros.
Pour notre handball enfin qui, à travers la sélection, en tirera profit, comme en témoignent les avantages énormes engrangés par la réussite exceptionnelle de l’expérience du professionnalisme en France dans laquelle s’étaient engagés, de 2003 à 2020, les héros de l’inoubliable épopée du Mondial 2005 Wissem Hmam, Issam Tej, Haykel Mgannem, Mahmoud Gharbi, Anouar Ayed et autres Wissem Bousnina et Sobhi Sioud. D’ailleurs, tous les nostalgiques inguérissables vous diraient que c’est grâce à cette expérience d’ouverture sur le Vieux continent que le handball tunisien a obtenu la quatrième place mondiale et remporté trois titres africains. Et ce n’est pas un hasard si notre handball est fatalement rentré dans les rangs depuis qu’il a abandonné la piste européenne. Une gaffe monumentale et tout simplement impardonnable que les Egyptiens, loin d’être nés de la dernière pluie, ont évité de commettre. Et cela, en copiant parfaitement ce que nous avions fait par le passé, à savoir jouer à fond la carte de l’européanisation de leur handball.
Au point qu’ils comptent, aujourd’hui, tenez-vous bien, pas moins de trente joueurs passés pros dans les clubs européens de renom. In fine, aboutissement logique d’une vision futuriste, les Pharaons cueillent les fruits, en devenant, désormais, les maîtres absolus de ce sport en Afrique et parmi les premiers sept pays du monde. Eux, ils nous ont donc «plagiés» et c’est légitime. Et si on leur rendait la monnaie de leur pièce ?
Mohsen ZRIBI
