A en croire les chiffres officiels, la ruée vers les centres de formation professionnelle reprend de plus belle. Les offres de formation pour la session de septembre 2025 ont enregistré une hausse notable, soit 23 705 postes de formation, avec l’acceptation d’environ 21 mille nouveaux apprenants d’ici la fin de l’année. C’est dire que l’engouement des jeunes pour la formation professionnelle connaît une remarquable reprise, ce qui va faire du bien au marché de l’emploi. Comment expliquer, dès lors, cette nouvelle option ?
Le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle a passé en revue, il y a quelques jours, les réalisations accomplies par le ministère en 2025, relevant particulièrement l’augmentation des offres de formation pour la session de septembre 2025, soit 23 705 postes de formation, avec l’acceptation d’environ 21 mille nouveaux apprenants d’ici la fin de l’année.
Le ministère a, ainsi, généralisé la formation au niveau de la certification de compétences en 2025, créé de nouvelles spécialités telles que la spécialité «Accompagnant de vie» et mis à jour 30 programmes de formation, mis à part l’élaboration d’un nouveau concept pour les centres de jeunes filles rurales.
Le ministre a ajouté que son département a élaboré un projet de code de conduite national pour les compétences et les certifications en vue d’établir un système de reconnaissance mutuelle des certificats et de créer une base de données actualisée pour la formation professionnelle au profit des demandeurs de formation, des employeurs, professionnels et formateurs.
25 mille demandes de formation ont été satisfaites
Dans le même volet, le DG du Développement de la formation professionnelle au ministère a affirmé que 25 000 demandes de formation sur un total de 70 000 ont été satisfaites au cours de l’année de formation 2025-2026, soulignant que cela est lié à la capacité d’accueil des centres.
Il a ajouté que le dispositif privé de la formation professionnelle couvre 13 secteurs et près de 400 spécialités, et contribue à environ 40 000 postes de formation, dont 25 700 dans le cadre de la formation normalisée (ou homologuée) assurée par 5200 institutions de formation privées, dont 320 opèrent dans le cadre de l’équivalence (ou de l’homologation). Il a précisé, dans le même contexte, que les certificats de formation délivrés par le dispositif national de formation professionnelle, qu’il soit public ou privé, sont le Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP), le Brevet de Technicien Professionnel (BTP), le Brevet de Technicien Supérieur (BTS), ainsi que le Certificat de Compétence récemment ajouté.
Quelles sont les spécialités qui attirent de plus en plus les jeunes ? D’après les experts du secteur, il y a des spécialités classiques qui intéressent toujours ces jeunes comme l’informatique, la gestion, la santé, le commerce, la mécanique automobile et la logistique. Toutefois, un intérêt accru est observé pour d’autres domaines émergents comme la cybersécurité, l’intelligence artificielle et l’énergie renouvelable, tout comme les métiers liés à l’environnement, aux soins animaliers ou au bâtiment.
Le marché de l’emploi en point de mire
Selon les experts, on enregistre, depuis quelques années, une reconfiguration des marchés de l’emploi, tant dans les pays du Nord que du Sud. A ce propos, on ne peut omettre l’avènement d’une économie du savoir dans laquelle les compétences techniques, organisationnelles et scientifiques prennent l’ascendant sur le travail physique. La créativité et la capacité à réagir rapidement aux changements conditionnent de plus en plus la croissance économique et partant, l’essor de l’emploi. Ces données sont en train d’influencer les choix des jeunes qui pensent, avant tout, aux horizons de l’employabilité à l’issue de la formation, aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger, d’autant plus que notre pays a toujours été exportateur de main-d’œuvre spécialisée, ce qui explique ce retour en force de la formation professionnelle et cet engouement des jeunes pour ces secteurs, d’où la nécessité de s’adapter aussi bien aux besoins du marché local qu’international.
Pour rappel, en 2026, la capacité de formation sera portée à 400 postes par centre, avec plus de 70 établissements bénéficiant de travaux de maintenance et d’équipement, financés dans le cadre de partenariats internationaux et d’un budget de 8 millions de dinars. De nouvelles spécialités ont été introduites, telles que la mécatronique automobile et le design des structures aéronautiques, répondant aux besoins du marché de l’emploi.
A ce propos, si l’on se fie aux récents chiffres fournis par le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi, la Tunisie compte 136 centres publics de formation professionnelle d’une capacité de 90 mille jeunes offrant 270 spécialités. Le secteur privé dispose de 3 mille centres accueillant 40 mille stagiaires.
Et c’est l’employabilité qui doit primer dans le choix des jeunes postulants à la formation professionnelle. Avec les nouvelles orientations, l’avenir réservera de bonnes surprises pour ces futurs diplômés puisque le secteur contribue à l’emploi avec un taux d’insertion dépassant 80% pour plusieurs spécialités et atteint 100% pour de nouvelles formations qui sont en train de séduire ces jeunes.
D’ailleurs, le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle confirme cet objectif de coordonner la formation et l’emploi. Il vient de révéler la création de 10 000 postes au profit des diplômés de la formation professionnelle dans le secteur des câbles. Selon lui, ces recrutements témoignent de la capacité de la formation professionnelle à répondre aux besoins réels du marché, en particulier dans une industrie en pleine expansion comme celle des câbles.
Kamel ZAIEM