Plusieurs entraîneurs de la Ligue 1 du football professionnel ont estimé que la Tunisie a hérité d’un groupe F particulièrement relevé au Mondial-2026, à l’issue du tirage au sort qui l’a placée aux cotés des Pays-Bas, du Japon et du qualifié du deuxième barrage européen (Pologne, Suède, Ukraine ou Albanie), sans pour autant minimiser les chances tunisiennes de passer au deuxième tour.
Dans une déclaration à l’agence TAP, Chiheb Ellili, entraîneur du Club Athlétique Bizertin, a estimé que « le groupe F est loin d’être facile pour l’équipe tunisienne. Nous aurions souhaité affronter des équipes moins redoutables, mais se mesurer à des sélections aussi solides que les Pays-Bas et le Japon complique la tâche. Les performances tunisiennes dépendront de plusieurs facteurs, notamment le climat entourant l’équipe après sa participation attendue à la CAN 2025 au Maroc, les résultats qu’elle y obtiendra, ainsi que la préparation et les choix du staff technique», a-t-il souligné.
Chiheb Ellili a ajouté que «la difficulté ne se limite pas aux deux têtes d’affiche du groupe», estimant que «l’équipe issue du barrage européen, qu’il s’agisse de l’Ukraine, de la Pologne ou de la Suède, sera également un adversaire très sérieux. Ces nations disposent d’une longue expérience internationale et savent comment préparer les grandes compétitions pour atteindre un niveau physique et technique optimal».
Malgré ces défis, l’entraîneur du CAB reste optimiste : «La Tunisie peut bien gérer ses matches et viser la troisième place du groupe, qui offre désormais un accès au deuxième tour du Mondial».
De son côté, Lassaâd Dridi, entraîneur du Stade Tunisien, a jugé que la tâche des Aigles de Carthage s’annonce «extrêmement ardue» dans le groupe F. Il a rappelé que les Pays-Bas comptent parmi les meilleures équipes européennes, avec des joueurs évoluant dans les clubs les plus prestigieux, ce qui garantit un rythme de jeu élevé. Le Japon, lui aussi, possède des atouts majeurs grâce à la vitesse, la technique et l’expérience internationale de ses joueurs. Quant au barrage européen, il pourrait réserver un adversaire aussi redoutable, comme la Suède.
Lassaâd Dridi a souligné l’importance pour la Tunisie d’être «au maximum de sa préparation» afin de rivaliser avec le niveau élevé de ses concurrents.
«Capables de décrocher la qualification»
Pour sa part, l’entraîneur du Club Sportif Sfaxien, Mohamed Kouki, a déclaré à l’agence TAP que «la sélection nationale dispose d’une réelle opportunité d’atteindre pour la première fois de son histoire le deuxième tour de la Coupe du monde, surtout avec le nouveau système de qualification. Il a jugé que la Tunisie peut atteindre cet objectif si elle parvient à rivaliser avec ses adversaires du groupe F avec la même détermination que celle affichée lors de son match amical face au Brésil».
Il a affirmé que les Tunisiens sont «capables de décrocher la qualification s’ils croient en leurs chances et s’ils ont bien tiré les enseignements de la Coupe du monde 2022 au Qatar».
Il a considéré que la composition du groupe reste raisonnable, estimant que les Pays-Bas, pourtant finalistes en 1974, 1978 et 2010, ne figurent pas parmi les grands favoris comme l’Argentine, l’Allemagne, la France, l’Espagne ou l’Angleterre.
Evoquant le Japon, qui avait affronté la Tunisie lors du Mondial 2002, Mohamed Kouki trouve que les deux équipes partent avec des chances égales malgré la progression notable du football japonais et sa qualification à deux reprises pour les huitièmes de finale. Il a rappelé que la Tunisie avait dominé les «Samouraï bleus» en 2022 par 3 buts à 0, et ce, à domicile.
L’entraîneur sfaxien a, par ailleurs, estimé que le dernier billet du groupe devrait se jouer entre la Suède et la Pologne. Il a insisté sur l’importance de ne pas surestimer les adversaires, soulignant que la Tunisie avait montré sa capacité à rivaliser avec les grandes nations lors du Mondial 2022, avec une victoire historique sur la France (1-0) et un nul face au Danemark (0-0), contre une défaite face à l’Australie (0-1), pourtant considérée comme l’équipe la plus faible du groupe.
