« Les pays africains sont appelés à réaffirmer leur attachement aux exigences du droit international et à en garantir le respect, afin que la femme devienne un acteur essentiel dans la construction de la paix, et non une simple victime des conflits », a indiqué mardi le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti.
S’exprimait à l’ouverture de la 6ᵉ session ordinaire du Forum africain de haut niveau sur les femmes, la paix et la sécurité, tenue au siège de l’Académie diplomatique internationale de Tunis, Nafti a souligné que la réalisation de la paix et de la sécurité nécessite une approche proactive, fondée essentiellement sur la prévention et sur le traitement des causes profondes telles que les inégalités, la pauvreté et les effets du changement climatique.
Le ministre des affaires étrangères a expliqué que le choix de commémorer l’adoption de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies relative aux femmes, à la paix et à la sécurité, à l’occasion de la tenue du forum, traduit la volonté de renouveler l’engagement du continent africain à traiter ses défis avec efficacité.
Il a rappelé que cette résolution n’est pas simplement un document diplomatique multilatéral, mais un engagement international, onusien, moral et humanitaire en faveur des femmes et des jeunes filles, notamment dans les zones de conflit, et qu’il est impératif d’en suivre la mise en œuvre sur le terrain et d’accorder à ce texte toute l’attention qu’elle mérite.
Il a ajouté que le monde, et particulièrement le continent africain, traverse une période critique marquée par la multiplication des tensions et des conflits dont les femmes et les jeunes filles sont principalement les victimes. A cela s’ajoute la régression des efforts internationaux visant à éradiquer la pauvreté et à renforcer l’autonomisation économique et sociale des femmes. Le ministre a, également, souligné l’apparition de nouveaux défis, tels que la fracture numérique et la violence cybernétique.
Le ministre a affirmé que l’accueil par la Tunisie des travaux du forum constitue l’occasion de réaffirmer son engagement à poursuivre la mise en œuvre de la résolution 1325 et des résolutions qui l’ont suivie, tant aux niveaux national qu’international. Le pays étant convaincu du droit des femmes à la protection, à la prévention, à la justice et à la reconstruction post-conflit, et reconnaissant l’importance de leur rôle dans la consolidation de la paix et de la sécurité.
Nafti a également salué l’initiative de l’Union africaine et du Bureau de l’envoyée spéciale de l’Union africaine pour les femmes, la paix et la sécurité, d’organiser cette session en Tunisie, et ce pour la première fois en dehors du siège de l’organisation africaine.
Le forum, qui a débuté ce mardi et se poursuivra jusqu’à mercredi après-midi, est organisé en coopération avec l’Union africaine autour du thème : « 25 ans après la résolution 1325 : renforcer la diplomatie multilatérale pour consolider l’agenda Femmes, Paix et Sécurité en Afrique dans un ordre mondial en mutation ».
L’événement comprendra plusieurs sessions de haut niveau consacrées notamment à la vision africaine concernant les femmes, la paix et la sécurité pour la prochaine décennie, à l’exploitation de la diplomatie multilatérale pour renforcer l’agenda africain dans ces domaines et à l’élimination de la violence contre les femmes et les jeunes filles.
La résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée à l’unanimité le 31 octobre 2000, appelle le Conseil de sécurité, le Secrétaire général des Nations unies, les États membres et toutes les autres parties concernées à prendre les mesures nécessaires, notamment en ce qui concerne la participation des femmes aux processus de prise de décision et aux opérations de paix. La résolution onusienne insiste sur la protection des femmes contre les violences liées aux conflits et leur accès à la justice.
(D’après TAP)
