Les citoyens tunisiens peuvent être fiers de leurs vaillantes équipes douanières. La Douane tunisienne vient de fêter son 69e anniversaire, mais c’est au niveau du travail accompli et des résultats éclatants réussis que cette institution montre la voie dans un pays où la vigilance est plus que nécessaire pour combattre certains fléaux…
«C’est une année exceptionnelle 2025 que la douane tunisienne a vécue en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants». C’est en ces termes que le porte-parole de la Direction générale de la douane, le colonel-major Chokri Jabri, s’est exprimé lors d’un séminaire scientifique consacré au rôle de la douane dans la lutte contre le trafic de stupéfiants, organisé avant-hier à l’occasion du 69e anniversaire de la fête de la douane. Bien plus, il affirme que les unités douanières «ont réalisé des résultats records et sans précédent» dans la lutte contre la contrebande de drogues, et ce, dans l’ensemble des régions du pays. D’ailleurs, le choix du thème, lors de ce séminaire, répond à la gravité de cette menace qui touche les familles, la jeunesse et les générations futures, d’autant que les réseaux de trafic ont considérablement perfectionné leurs méthodes et moyens de dissimulation.
Ainsi, le bilan de cette année 2025 est flatteur pour la Douane tunisienne. Selon les données présentées, les saisies ont connu une hausse notable par rapport à l’année dernière. Les unités douanières ont intercepté plus de 13 millions de comprimés stupéfiants, plus de 80 kg de cocaïne et environ 760 kg de cannabis. Plusieurs opérations qualifiées de «majeures» ont été réalisées dans différents points de passage, notamment les ports de Radès et de La Goulette, les postes frontaliers de Ras Jedir, Dhehiba et Melloula, ainsi qu’à l’aéroport Tunis-Carthage. À elle seule, la brigade de Sfax a saisi plus de 43 kg de cocaïne.
Jebri a par ailleurs attribué l’augmentation des saisies à une hausse de la demande et de la consommation de drogues qui incite les trafiquants à tenter de faire entrer encore plus de stupéfiants, ce qui pousse la Douane à tout déployer dans cette «guerre sans relâche» contre les réseaux de ce trafic.
Un bastion fort contre le trafic des stupéfiants
Il faut préciser que le choix de cette date symbolique du séminaire qui coïncide avec son anniversaire, n’est pas fortuit. Car, il s’agit d’une rencontre qui s’inscrit dans une approche globale fondée sur l’action opérationnelle, la coopération institutionnelle et la prévention au sein du corps douanier. Cette conférence met en lumière les efforts engagés pour protéger la société et sécuriser les frontières à travers trois axes essentiels :
Agir : présentation d’opérations majeures ayant permis de déjouer des tentatives de trafic aux ports, aéroports et points de passage terrestres.
Coopérer : valorisation des partenariats avec les ministères et organismes nationaux, ainsi coopération internationale en matière d’échange d’informations et d’analyse.
Prévenir : l’axe de la prévention repose sur deux volets complémentaires :
– La prévention au niveau des différentes composantes de la société civile, à travers l’appui aux initiatives de sensibilisation et le renforcement des actions conjointes visant à réduire les risques liés à la consommation et au trafic illicite.
– La prévention au niveau interne, avec la présentation des programmes de sensibilisation et de formation destinés aux agents des douanes, afin de renforcer la vigilance professionnelle et d’ancrer une culture d’intégrité et de discipline, considérée comme la première ligne de défense au sein de l’institution.
De même, il faut saluer la mise en place d’une nouvelle stratégie qui a été mise en application à partir de l’année 2020. Ainsi, plus de 7000 agents des douanes déploient quotidiennement leurs efforts en vue de faciliter les échanges commerciaux licites, de renforcer les recettes de l’Etat et de contribuer au développement économique et à la protection des frontières. Il revient aux organes de la Direction générale des douanes d’assurer une collecte juste des recettes, de sécuriser la chaîne d’approvisionnement et de soutenir l’investissement et les entreprises économiques.
La douane lutte par ailleurs contre la contrebande, la contrefaçon et le commerce parallèle. En plus de ses attributions traditionnelles, la douane contribue à contrecarrer le crime organisé, à préserver la faune et la flore, à protéger le patrimoine et à garantir un environnement sain pour les générations futures.
Une stratégie payante
Face à ces grandes responsabilités et défis, la direction générale des douanes a commencé à élaborer un plan stratégique qui s’étale sur cinq ans à partir de l’année 2020, afin de moderniser les outils et les moyens d’action et de s’adapter aux changements successifs sur son environnement. A travers ce plan, elle œuvre à instaurer une douane moderne, efficace et ouverte sur son environnement qui a pour but d’enraciner les valeurs de l’intégrité, de la transparence, l’esprit d’appartenance, la qualité et l’excellence, afin de bien accomplir sa mission qui consiste à assurer la protection du pays et le soutien du développement économique à travers un ensemble de mécanismes basés sur l’engagement, le développement et la facilitation. Ce plan reflète des orientations stratégiques relatives à la participation des services des douanes dans le renforcement de la sûreté du pays et dans la protection du citoyen et de l’environnement.
C’est dire que les Tunisiens ne peuvent qu’être fiers de cette institution. Certes, la lutte contre le trafic de drogue est un travail de tous les jours et un devoir commun pour protéger nos jeunes générations et leur permettre de vivre dans une société saine, mais lorsqu’on voit la Douane agir et mettre en échec les tentatives de cette fort belle manière, nous ne pouvons qu’être optimistes pour l’avenir, d’autant plus que l’Etat est totalement engagé dans cette guerre.
Kamel ZAIEM
