Partir en vacances … quel rêve !!! Tout au long de l’année, on ne rêve que de ça. Ce n’est pas étonnant, lorsqu’on travaille dur avec un rythme soutenu durant onze mois. Bien entendu, les vacances scolaires sont à nos portes pour changer de décor !Mais voilà que la flambée des prix ronge le portefeuille des vacanciers . Comment faire ? « Il faut être raisonnable, assurer la pérennité financière du foyer pour le reste de l’année. Avec le budget que l’on compte mettre, nous ne pourrions aller bien loin …même en camping ! autant rester chez nous ! Maintenant, nous restons à domicile car nous n’avons pas d’argent pour payer un séjour dans un hôtel .Cet hiver, nous ne partons pas, les coûts sont trop élevés et les salaires ne sont pas actualisés au coût réel pour se permettre de tels frais» souligne Senda ,mère de quatre enfants .Effectivement, avec l’inflation et la crise du pouvoir d’achat, le budget consacré aux voyages a drastiquement chuté, obligeant une partie des Tunisiens à rester chez elle, faute de moyens. Ceci illustre une tendance marquée vers la prudence et l’optimisation des ressources disponibles de la part des vacanciers. Les Tunisiens semblent déterminés à maintenir un équilibre entre le besoin de détente et le respect de leur budget, en adoptant des stratégies variées pour maximiser leur pouvoir d’achat.
Malgré l’ inflation, les Tunisiens ont bien l’intention de préserver leur parenthèse hivernale…quitte à multiplier les astuces et à faire des choix avisés pour limiter leurs dépenses..Les familles tunisiennes ayant des enfants se sentent, eux, dans un vrai dilemme. Ils se retrouvent plongés dans un océan de dépenses. D’un côté, leurs enfants revendiquent des vacances méritées après un trimestre scolaire chargé. Ce qui est tout à fait légitime et compréhensible. Les parents peuvent s’autoriser quelques folies : « C’est une ineptie de ne pas profiter des vacances. Je refuse de céder à ces calculs. Ma priorité est de faire jouir mon fils.», affirme Tahar, père d’un enfant.
Bien évidemment, il faut gérer son porte-monnaie, mais il ne faut pas se priver, se défend-t-il. Et de poursuivre : « Je choisis une ville balnéaire comme Hammamet où je loge dans un hôtel avec ma petite famille. La journée, on la passe à la piscine et le soir, on sort pour visiter la ville et dîner dans les restaurants du coin.. C’est vrai que c’est coûteux, mais c’est relaxant. C’est le prix du bien-être. » D’autres préfèrent, quant à eux, élire domicile chez leurs proches, histoire de faire d’une pierre deux coups : réduire les dépenses et passer les vacances auprès de leurs familles. D’aucuns plient bagages et jettent l’ancre à l’étranger. Leur argument : le tourisme national revient parfois plus cher que le coût d’un voyage organisé. Autant, donc, visiter d’autres cieux. Nahla, cadre dans une banque,, s’est inscrite cette année dans un voyage organisé pour la Turquie. Ce n’est pas son premier congé dans ce pays. Elle en a l’habitude. « Je dépense la même somme si je passe mes vacances en Tunisie. Je préfère me dépayser et rencontrer d’autres gens et d’autres cultures. Je me fais la vidange ».
Comment les Tunisiens choisissent-ils la destination de leurs vacances ?
L’envie d’évasion reste bien ancrée dans l’esprit des tunisiens qui ont une nouvelle fois décidé de mettre à profit la période des vacances d’hiver pour s’offrir une escapade touristique. . Tarifs attractifs, météo plus douce et moins de foule, la basse saison devient le choix préféré de nombreux Tunisiens qui partent moins longtemps, moins loin et réservent davantage à la dernière minute, de quoi renforcer le mouvement de désaisonnalisation des vacances .Que ce soit en famille ou entre amis, ces 15 jours sont considérés comme la bonne période pour partir en vacances.
Au moment de choisir le lieu de leurs prochaines vacances, 50% des tunisiens se disent influencés par les promotions tarifaires et par les recommandations de leur entourage. Pour ceux qui ne savent pas encore s’ils partiront ou non, le budget est un facteur encore plus décisif pour ceux qui ont des enfants que pour ceux qui n’en ont pas. Avec un pouvoir d’achat souvent en baisse, ce sont d’abord les attentes à l’égard des voyages qui évoluent. Pour une majorité, celles relatives au prix sont citées en premier. Elles concernent à la fois le trajet, l’hébergement et la restauration.Rien d’étonnant quand une grande part des Tunisiens déclarent que depuis 2 ans, ce même pouvoir d’achat a déjà impacté leur manière de voyager .Le budget vacances est plus tendu quand les Tunisiens ont des enfants : ils sont nombreux à devoir le diminuer par rapport à l’an dernier Pourtant certains essayent de l’augmenter pour conserver un standing identique ou supérieur à l’hiver dernier. Il est vrai que les tarifs pendant cette période sont beaucoup plus abordables car le gros des foules est déjà passé.
En effet, la période de pleine saison étant passée, les prix de l’hébergement chutent drastiquement rendant les départs plus abordables en cette période de baisse globale du pouvoir d’achat. Dans un deuxième temps, vient la raison climatique. Décembre est le moment idéal pour partir en vacances, ou en restant sur le territoire, tout en profitant des conditions climatiques excellentes.. 7,6% des tunisiens partent en décembre contre 9,5% en mars. Où partent-ils ? Les régions littorales restent privilégiées des Tunisiens pour leurs vacances d’hiver . Les: 17% privilégient Sousse, 16,4% Nabeul –Hammamet, 16% optent pour Yasmine Hammamet, 11% pour Djerba et 4% pour Mahdia .Le Sahara est aussi pris d’assaut par les tunisiens. Ce désert , un mot magique, fait rêver et voyager. Une mer de sable parsemée d’oasis .Ici, on trouve des paysages envoûtants, aux nombreux secrets. Un site exceptionnel qui accueille de nouveau les tunisiens et les touristes. Resté longtemps en veilleuse, le tourisme saharien reprendra du poil de la bête à l’occasion des vacances d’hiver
La dégradation du pouvoir d’achat impacte-elle le budget vacances ?
Tout coûte de plus en plus cher et le secteur du voyage n’est pas épargné. 50% des tunisiens déclarent que le coût des vacances est le critère décisif dans le choix de la destination. Bien que les Tunisiens soient attentifs au coût des vacances, ce budget représente un souci majeur pour plusieurs familles . Plusieurs déclarent que la dégradation du pouvoir d’achat impacte négativement leur budget vacances. Ils indiquent que partir en vacances coûte cher et qu’il est difficile de mettre de l’argent de côté pour les vacances. Quand on les interroge sur le budget consacré au logement pour les vacances principales, la plupart déclarent prévoir un maximum de 500 à 1000 dinars.Ils sont nombreux à retrouver cet hiver le chemin des hôtels. Les prix, eux aussi, se réveillent. Un rush inahabituel vers les grandes stations touristiques.Le compte à payer pour des vacances de quelques jours risque de se révéler quelque peu plus salé.Le problème de l’offre touristique et de la hausse des prix en Tunisie revient à plusieurs facteurs selon un directeur d’hôtel à Hammamet .La question économique est incontournable. L’inflation amène les tunisiens à revoir leurs plans de vacances. « On se serre la ceinture toute l’année pour les vacances, pour essayer d’offrir à nos enfants une période de détente sans penser à se restreindre, et puis quand l’heure arrive, on a des factures de l’électricité et d’eau qui explosent », grince Fatma .« Ça fait plusieurs années que je n’ai pas été en vacances pour des questions financières », explique Samiha, jeune retraitée de, pour qui « les temps sont durs ».Que ce soit en optant pour des destinations moins onéreuses, en privilégiant la proximité, ou en choisissant des moyens de transport plus économiques, l’adaptation est de mise.La durée des vacances se voit aussi revue à la baisse pour certains, tandis que d’autres préfèrent carrément renoncer à leur escapade hivernale. Pour réduire davantage les frais, les activités onéreuses sont remplacées par des moments simples, souvent partagés entre famille et amis. .
La douloureuse règle économique de l’offre et la demande s’applique. Parfois à outrance..Le séjour dans un hôtel est un luxe en ces temps d’inflation que le tunisien ne peut pas se permettre. Certes, il y a des tarifs très abordables grâce notamment à des ventes flash et des promotions alléchantes. Malheureusement, il relève que les Tunisiens s’y prennent pour la plupart à la dernière minute. Chose qui explique ces tarifs excessifs chers. . Certains s’y sont pris à l’avance. En faisant la réservation de leurs vacances à l’avance en profitant des promos early booking, ils bénéficieront d’une remise intéressante sur leur facture par rapport au prix prévu en haute saison. Comme le dit si bien l’adage, les vacances appartiennent à ceux qui se lèvent tôt. L’est une idée très simple : Réservez tôt pour avoir le meilleur choix, où vous voulez, quand vous voulez, tout en payant moins cher!. Cette formule permet de maîtriser son budget, un grand choix d’hébergements (hôtels, appart hôtels, bungalows, villas…) et plus de disponibilités pour les destinations phares. Sur ces services, en Early Booking, les offres vont jusqu’à 20% à 50% de réduction. Adopter une tarification plus juste ne se limite pas à une simple question de prix, mais constitue une véritable stratégie pour encourager un tourisme plus local et familial. En rendant les séjours plus abordables, les hôtels et autres établissements touristiques peuvent attirer davantage de clients nationaux, notamment en basse saison.L’alternative des maisons d’hôtes, auberges ou appartements locatifs, très prisée par les familles, n’est guère plus reluisante. «On paie cher pour une prestation dans une maison d’hôte, voire bâclée, et un service qui ne suit pas», nous explique Alia.«Depuis deux ou trois ans, l’écart entre le prix demandé et le service offert est devenu indéfendable»ajoute Yassine
Déjeuners expéditifs, factures salées !
Et ce n’est malheureusement pas fini. Une fois arrivés sur le lieu des vacances, les consommateurs risquent également de déchanter en voyant la facture, plus lourde que les années précédentes. Les prix dans les services ont accéléré dans les restaurants, les cafés et les salons de thé.Sur les réseaux sociaux, les publications et témoignages se multiplient pour dénoncer une autre forme d’inflation : celle de la nourriture.Dans plusieurs villes touristiques, notamment à Hammamet, Sousse et Djerba, les prix affichés dans les snacks, cafés et restaurants suscitent l’indignation. Une bouteille d’eau habituellement vendue à un dinar se vend à 3 dinars. Les sandwichs basiques s’affichent à 10 dinars. Certains menus familiaux dépassent facilement les 50 dinars pour des prestations qui, souvent, laissent à désirer.«On se fait plumer du matin au soir, même pour manger un simple repas .Pour une famille, c’est un gouffre. Il faut payer une petite fortune pour boire un café au soleil » souligne Mejdi, père de trois enfants.Certains vacanciers ont le sentiment de ne plus être considérés comme des clients à fidéliser, mais comme des proies de saison. Un petit restaurateur, à Sousse, indique que « les vacanciers demandent les cartes, jettent un œil et repartent ». Il explique que les professionnels ont augmenté les prix pour suivre les coûts mais cette démarche leur fait perdre la clientèle.Sami, résident à Paris, estime qu’il n’a jamais vu de telles hausses « les vacances en Tunisie coûtent désormais autant qu’en Europe » dit-il . Amel, prof d’arabe, explique que « tout est plus cher », du tarif de l’hôtel jusqu’au plats dans les restaurants. Cette situation me pousse à écourter notre séjour»
Kamel Bouaouina