L’Organisation mondiale de la santé (OMS) met en cause l’hygiène de vie des personnes atteintes par ces maladies graves et dans plusieurs cas mortelles. En Tunisie, le nombre des personnes souffrant d’hypertension artérielle et de diabète ne cesse d’augmenter. On déplore essentiellement leur régime alimentaire déséquilibré et pas tout à fait sain et également le manque d’activité physique.
En d’autres termes, ces personnes mangent mal et trop, mais ne bougent pas assez ou presque pas du tout. Les chiffres de l’hypertension et du diabète montent en flèche en Tunisie. Le diabète et l’hypertension artérielle constituent un grave problème de santé publique en Tunisie.
Selon l’Association Tunisienne de Cardiologie et de Chirurgie vasculaire, un Tunisien sur trois souffre d’hypertension artérielle (HTA), soit environ trois millions de personnes adultes. Pour ce qui est du diabète, au moins un Tunisien sur 9 serait diabétique. Selon d’autres études, la réalité serait plutôt d’un Tunisien sur 5. En effet, sa prévalence avoisine 19,8% de la population. Selon les prévisions les plus récentes, ce taux atteindra 27% à l’horizon 2027. Des chiffres hallucinants !
La sédentarité et les désordres nutritionnels sont les principaux facteurs incriminés dans ces maladies. En effet, la malbouffe chez nos enfants est un phénomène préoccupant qui devient de plus en plus courant. On parle ici de nos enfants qui boudent le repas préparé à la maison et préfèrent se nourrir en dehors du foyer auprès des gargotiers ou des restaurants «fastfood» qu’on trouve un peu partout, préférant souvent des aliments comme les hamburgers et les pizzas, ce qui reflète une tendance vers des choix alimentaires moins sains. Trop de sucre, trop de matières grasses, pas assez de légumes et de fruits, trop de sodium et surtout pas assez de sport, souvent au détriment des repas préparés à la maison.
L’obésité, une conséquence inéluctable
Cette habitude alimentaire, selon les nutritionnistes, est déconseillée car elle ne favorise pas un développement sain du corps de l’enfant et peut, à la longue, avoir un impact préjudiciable sur sa santé physique, en raison des risques liés à cette alimentation déséquilibrée. Qu’ils soient enfants à l’école primaire, adolescents au collège ou jeunes au lycée, ils sont nombreux à recourir à la restauration rapide pour consommer des repas froids, des sandwiches, des casse-croûtes, des en-cas, des collations, à longueur de journée, souvent accompagnés de boissons gazeuses, sans oublier le grignotage de produits sucrés ou salés à longueur de journée. Nos enfants mangent de plus en plus mal. Dès l’âge de 3 ans, les tout-petits prennent de mauvaises habitudes et auraient tendance à faire l’impasse sur le calcium, les fruits et les légumes au profit des pizzas et des sodas. Cette habitude se consolide chez eux au fur et à mesure qu’ils grandissent. C’est que la majorité de nos enfants boude les repas préparés à la maison. Ils sont ainsi confrontés tous les jours avec une facilité déconcertante à ce que l’on appelle la «malbouffe».
Il est évident que l’obésité chez nos enfants en est l’une des conséquences. Une étude réalisée il y a quelques années sur 108 adolescents obèses (40 garçons et 68 filles) âgés de 10 à 18 ans, a révélé que «la majorité des patients (81,3%) déplorait une obésité degré 2. La carence en fibres alimentaires était notée dans 33,3% des cas. Selon les spécialistes, la prévention de l’obésité chez l’adolescent doit être axée sur l’éducation nutritionnelle en encourageant l’adoption d’une alimentation saine, équilibrée et diversifiée associée à une activité physique régulière.
Paresse et inactivité physique
Pas mal de Tunisiens semblent prendre à la légère le fameux slogan «manger-bouger». Même les plus jeunes d’entre eux sont de plus en plus enclins à la paresse. En revanche, on les voit grignoter à longueur de journée des sucreries et des produits salés de toutes sortes. Les terrains de quartiers se raréfient et les moins de 30 ans passent le plus clair de leur temps assis ou allongés. Les cafés en accueillent des milliers pour plus de trois heures quotidiennes. Le soir, après le dîner, les minimes, les cadets, les juniors et les séniors sont cloués devant leurs postes de télévision ou leurs ordinateurs. Le lendemain matin, beaucoup d’enfants et d’adolescents accompagnent leurs parents en voiture et ces derniers les déposent à l’entrée de leurs établissements scolaires. Filles et garçons sèchent de plus en plus les séances d’éducation physique en invoquant à chaque fois de nouveaux prétextes. Dans le métro, ils sont les premiers à se ruer sur les places assises pour un trajet de moins de 800 mètres. Au travail, la majorité des employés prend l’ascenseur au lieu de l’escalier, comme s’ils voulaient minimiser l’effort.
En ce qui concerne les étudiants, ils ont franchement abandonné l’activité sportive et d’ailleurs à l’Université, personne ne les y incite vraiment. Par contre, ils n’arrêtent pas de manger et de se prélasser dans les cafétérias de la faculté et aussi dans les salles de classe. Pour se nourrir, ils sont habitués aux sandwiches et aux casse-croutes achetés dans des gargotes, souvent de mauvaise qualité et mangés hâtivement sans jamais se soucier de leur valeur nutritive et leurs effets sur la santé. Les petits enfants, eux, ont toujours quelque chose à mettre sous la dent, ils passent leur temps à grignoter : du kaki, des chips, des bonbons, du chocolat et d’autres aliments sucrés. Devenus grands, ils sont atteints de diabète ou de maladies cardiaques devenues très fréquentes chez nous. Bref, tous les nutritionnistes sont unanimes sur le fait qu’une alimentation déséquilibrée associée à une sédentarité risque de développer des complications cardiovasculaires ou diabétiques. Soyons prudents.
Hechmi KHALLADI
