Au moment où la grippe saisonnière commence à faire des dégâts, l’apparition du variant K, plus méchant que les autres virus, suscite de l’inquiétude et les spécialistes appellent à se vacciner, surtout pour certaines catégories de citoyens, pour éviter toute contamination en ces temps assez froids…
Les appels à aller se vacciner se multiplient. Le dernier en date émane du spécialiste en virologie Mahjoub Aouni qui vient de lancer un appel urgent aux personnes les plus fragiles, notamment les personnes âgées, celles atteintes de maladies chroniques et les individus au système immunitaire affaibli, pour se faire vacciner contre la grippe saisonnière.
Cette recommandation intervient alors que le variant K du virus H3N2, apparu en août 2025 en Australie, continue de se propager rapidement dans plus de trente pays. Bien qu’il s’agisse d’une souche connue, ses mutations annuelles la rendent plus contagieuse, d’où l’importance de la vaccination. Le vaccin de cette saison intègre déjà des anticorps ciblant cette nouvelle souche, ainsi que les virus A (H1N1 et H3N2) et B.
Avec l’approche des fêtes de fin d’année, Mahjoub Aouni insiste également sur le maintien des gestes barrières classiques : port du masque, lavage des mains, ventilation et distanciation sociale, pour limiter la propagation. Selon lui, la vaccination reste le moyen le plus sûr de protéger les populations vulnérables et de prévenir les formes graves de la maladie.
Grippe K (H3N2) : symptômes, risques et prévention
D’après les spécialistes, la «grippe K» est un variant du virus H3N2 dont les mutations favorisent une transmission rapide et un échappement immunitaire partiel. Cette souche entraîne une épidémie précoce, particulièrement risquée pour les personnes vulnérables. La vaccination, même imparfaite face à ce sous-clade, demeure la meilleure protection contre les formes graves.
Alors que l’épidémie démarre avec plusieurs semaines d’avance, la grippe K inquiète de nombreux patients qui s’interrogent sur la gravité réelle de ce variant.
Ce qu’il faut retenir, c’est que la «grippe K» n’est pas une nouvelle maladie sortie de nulle part, mais le surnom donné à une souche spécifique. Il s’agit techniquement d’un sous-clade du virus influenza de type A qui circule activement. Pour être plus précis, ce variant appartient à la famille H3N2. Il faut surveiller cette famille de près car les virus H3N2 sont historiquement associés à des saisons grippales plus sévères et préoccupantes que les souches H1N1 habituelles.
Cette souche spécifique est le résultat de mutations génétiques discrètes mais impactantes. Ces changements, bien que mineurs en apparence, modifient le comportement du virus, ce qui justifie l’attention particulière qu’on lui porte actuellement.
Une propagation rapide qui inquiète
La raison majeure de cette flambée réside dans sa transmissibilité accrue. Les mutations récentes permettent au virus de se propager bien plus efficacement d’un hôte à l’autre, ce qui alimente une circulation virale particulièrement intense.
Le plus inquiétant, c’est ce qu’on appelle un échappement immunitaire partiel. En clair, le virus a changé d’apparence, ce qui le rend plus difficile à identifier pour notre système immunitaire, même si on a déjà contracté la grippe par le passé. Ces subtiles mutations génétiques permettent au virus d’échapper partiellement à la vigilance de notre système immunitaire, ce qui explique sa diffusion rapide et l’ampleur de l’épidémie actuelle.
Cette dynamique inquiétante est actuellement observée dans plusieurs régions du monde, surtout en France, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Amérique du Nord.
Sur le plan des symptômes, pas de surprise majeure avec la grippe K. On retrouve le tableau habituel d’un syndrome grippal : fièvre élevée brutale, toux sèche et grande fatigue. Des maux de tête, des douleurs musculaires et un écoulement nasal complètent souvent le tableau clinique.
La vraie différence cette année, c’est le calendrier. L’épidémie a démarré avec deux à trois semaines d’avance par rapport aux saisons habituelles, plaçant la quasi-totalité des régions en phase épidémique dès le début du mois de décembre.
Bien que n’étant pas jugé plus sévère en soi, le variant K circule dans un contexte H3N2 qui fragilise davantage certaines populations. Les personnes âgées ou médicalement fragiles (diabète, obésité, insuffisance cardiaque) sont les plus à risque. Chez elles, le virus peut entraîner des complications graves, comme des atteintes pulmonaires sévères ou des surinfections bactériennes (pneumonie, otite). On note aussi une très forte circulation chez les enfants et en milieu scolaire, qui sont souvent le moteur de l’épidémie.
Face à cette situation, la question de la protection se pose logiquement, surtout à propos de la nécessité et de l’utilité de se faire vacciner. Le vaccin actuel a été élaboré avant l’identification formelle de la grippe K. Il ne correspond donc pas exactement à cette souche spécifique. Cela crée un décalage technique inévitable. Pourtant, les autorités sanitaires comme l’OMS restent formelles. La vaccination demeure notre meilleure arme grâce à la protection croisée. Le système immunitaire apprend à reconnaître l’ennemi. Et même si l’adéquation n’est pas parfaite, le vaccin saisonnier actuel devrait toujours offrir une protection significative contre les formes graves de la maladie et les hospitalisations.
Kamel ZAIEM
