«La stratégie de l’État repose sur le développement et la modernisation des mécanismes de fonctionnement des institutions et des établissements publics, tout en veillant à leur préservation», a affirmé le ministre de l’Équipement et de l’Habitat, Salah Zouari.
S’exprimant lors de la deuxième conférence des présidents-directeurs généraux des institutions et établissements publics, le ministre a insisté sur l’importance d’une gestion efficiente des ressources humaines, soulignant la nécessité d’élaborer une feuille de route opérationnelle, claire et réaliste, à même de répondre aux défis actuels du secteur.
Dans le même esprit, le ministre Salah Zouari a appelé à l’achèvement des études stratégiques au sein des institutions publiques, tout en mettant l’accent sur l’urgence d’accorder une priorité particulière au programme de recrutement prévu pour l’année 2026.
«Cette démarche vise à renforcer et à soutenir les institutions et établissements publics par l’intégration de nouvelles compétences dans diverses spécialités, en adéquation avec les besoins réels de chaque structure», a-t-il insisté.
Le ministre a ainsi recommandé de renforcer la performance globale des institutions et établissements publics, de veiller à la bonne exécution des projets conformément aux normes de qualité requises, tout en accentuant davantage l’engagement dans la numérisation des services, levier essentiel pour moderniser l’action publique et améliorer la relation avec les usagers.
Le gouvernement fixe les priorités pour 2026
S’agissant des perspectives pour l’année 2026, la mise en œuvre du programme de restructuration des établissements publics a été placée au cœur des priorités gouvernementales.
À cet égard, la Cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzri, a affirmé, lors de la présentation des grandes lignes du projet de loi de Finances pour 2026 à l’Assemblée des représentants du peuple, que l’État œuvrera activement, tout au long de l’année, à la concrétisation de ce programme de réforme.
Ce programme vise à restructurer les établissements publics confrontés à des difficultés financières et structurelles ayant affecté la qualité et la pérennité de leurs services. «Il s’agit, en particulier, d’améliorer leurs performances globales et d’assainir leur situation financière, afin de garantir leur viabilité à long terme. Une telle démarche permettra, d’une part, d’alléger la pression sur les finances publiques et, d’autre part, d’accroître les revenus issus des participations de l’État, dans une logique clairement affichée de préservation de ces établissements et de refus de toute cession de leurs actifs», a indiqué la Cheffe du gouvernement.
Dans le même cadre, elle a précisé qu’il est également prévu de réorganiser plusieurs institutions et structures publiques afin de renforcer leurs performances et leur capacité à s’adapter aux évolutions économiques et sociales. Elle a rappelé que de nombreuses institutions ont connu un recul notable à la suite des politiques adoptées depuis le début des années 1990.
Par ailleurs, elle a souligné qu’il est devenu indispensable de réduire le nombre de certaines institutions et structures publiques ayant épuisé les ressources de la collectivité nationale sans générer de réelle valeur ajoutée.
En outre, la Cheffe du gouvernement a ajouté que cette situation est d’autant plus problématique que plusieurs de ces entités assurent des missions similaires, entraînant un chevauchement des compétences et une dispersion des attributions. «Une telle configuration nuit à l’efficacité des services, à la qualité des prestations fournies et à la clarté des responsabilités, en raison de la multiplicité des intervenants. Dès lors, leur fusion s’impose comme une nécessité afin de préserver les deniers publics et d’améliorer la qualité des services rendus aux citoyens», a-t-elle précisé.
Aucune cession des institutions publiques : le Président de la République insiste sur leur préservation et leur réforme
La question des institutions publiques et de leur restructuration a été, à plusieurs reprises, au centre des préoccupations du Président de la République, Kaïs Saïed.
À maintes occasions, le Chef de l’État a clairement affirmé que les institutions et établissements publics ne seront en aucun cas mis en vente, soulignant leur caractère stratégique et leur rôle essentiel dans le développement national.
Dans ce cadre, lors d’une réunion tenue en mai 2025 avec le ministre des Transports, Rachid Amari, consacrée notamment à la situation des entreprises publiques, le Président de la République a examiné de manière approfondie le cas de la compagnie Tunisair. Il a souligné la nécessité d’engager des réformes structurelles profondes, à même de redonner à cette entreprise nationale historique tout son rayonnement. Le Chef de l’État a, à cette occasion, réaffirmé qu’il n’est nullement question d’envisager sa cession, «contrairement aux appels exprimés ouvertement par certains», a-t-il précisé.
Poursuivant dans le même esprit, le Président de la République a souligné que la compagnie Tunisair est appelée à retrouver sa place, à se hisser de nouveau au plus haut niveau, et à offrir des services conformes aux standards internationaux les plus exigeants.
Le Chef de l’État a souligné, dans cette optique, que la Tunisie poursuit une véritable guerre de libération nationale et que l’intérêt suprême de la patrie doit guider toutes les actions, en particulier la gestion et la réforme des entreprises publiques.
Nouha MAINSI
