À l’approche de chaque fin d’année, on cherche toute la bonne idée et la destination pour passer un réveillon spécial et commencer l’année en beauté. Si, pour certains, la fin de l’année est tout simplement l’occasion de se réunir en famille, passer un moment convivial, acheter un gâteau et veiller la soirée devant la télé, pour d’autres, c’est l’occasion de faire la fête en bonne et due forme au grand plaisir des restaurants et des hôtels qui ont tous des programmes de réveillon variés : soirées animées, dîners dansants, spectacles…Le Nouvel An rassemble les Tunisiens autour de traditions, de festivités et de moments de convivialité. Bien que les célébrations puissent varier, certaines pratiques sont largement répandues dans tout le pays. En Tunisie, dés que la fin de l’année approche, les grandes surfaces et autres commerces s’enguirlandent de rouge et de blanc. Les cadeaux font alors leur apparition et ornent les vitrines, annonçant les fêtes de fin d’année. Mais comment les tunisiens passent leurs fêtes de fin d’année ?
Si on fait la fête c’est principalement pour s’amuser, passer du bon temps avec les amis et la famille, se réjouir… Faire la fête, c’est mener une vie de plaisirs. Faire la fête modérément juste parce que chaque chose consultée à l’extrême témoigne souvent d’un mal-être.Et la fête n’est jamais honorée pour combler un vide, que ce soit affectif ou social. Certes, le Nouvel An est lié à un calendrier qui depuis un bon moment n’est plus lié à la religion chrétienne, mais il reste tout simplement le passage d’une année à l’autre. Pour beaucoup de Tunisiens, le Nouvel An est avant tout un moment à partager avec la famille et les amis. D’ailleurs, les réunions familiales sont courantes, avec des repas copieux qui mettent en avant la générosité et l’hospitalité. Les plats traditionnels sont souvent préparés pour marquer cette occasion spéciale.En raison de l’inflation, plusieurs tunisiens choisissent de passer le réveillon en famille. Par choix ou par manque de moyens. Des dîners en famille sont organisés avec au programme : festin, télévision et longues discussions jusqu’au bout de la nuit. D’autres se réunissent avec leurs amis dans un appartement ou une villa pour mettre de la bonne musique, préparer un dîner, déboucher des bouteilles et faire le compte à rebours à l’approche de minuit. Plusieurs familles s’invitent.
Ils partagent ensemble le dîner et les boissons et s’éclatent jusqu’à minuit. Mais certains trouvent difficile de perpétuer cette tradition de fin d’année, et ce, en raison de la hausse des prix de la location d’appartements et de villas. En effet, très peu sont les propriétaires qui prévoient de s’aventurer à mettre leurs biens immobiliers au service des fêtards pour la veille du nouvel an. Obéissant à la règle de l’offre et la demande, ces biens ont donc vu leurs prix de location exploser de manière exorbitante, atteignant trois fois leurs prix habituels.Ali , jeune banquier a abandonné l’espoir de fêter le réveillon avec sa bande de copains , et a décidé de revivre ce moment en famille devant un gâteau fait-maison et d’endurer les émissions de la télévision», s’amuse t-il à déclarer.
La ruée vers les restaurants et les hôtels
La fête de fin d’année ne laisse personne indifférent. Un monde fou prendra d’assaut les hôtels pour se ressourcer, se décrasser et s’oxygéner les poumons durant une soirée. Un déferlement difficile à gérer le jour et le soir. Ce soir, le cœur des tunisiens va balancer…Chacun fêtera ce réveillon à sa manière . Il y en a pour tous les goûts, mais surtout pour toutes les bourses et ils sont nombreux étaient décidés de changer d’ambiance et d’oublier leur stress quotidien. Pourtant, ce n’est pas donné vu la cherté de la vie dans ce coin touristique du pays où les prix montent même avec le froid glacial. Mais se demande-t-on le Tunisien a-t-il les moyens de casquer durant ce réveillon des sommes d’argent pour veiller dans cet espace chic du pays ?
Cette soirée nécessite une grosse organisation, tout est réglé au millimètre, que ce soit la cuisine ou la salle, il ne faut rien oublier . Le commissaire régional du tourisme à Nabeul, Wahid Ben Fraj, a souligné qu’entre 12 mille et 13 mille pensionnaires sont attendus, la veille du nouvel an, dans les hôtels de Nabeul et Hammamet.Selon les réservations enregistrées, la période allant du 20 au 31 décembre courant devrait voir l’arrivée de 30 mille visiteurs dans ladite zone touristique, soit une augmentation de 11 % par rapport à la même période de l’année dernière, avec des estimations de 90 mille nuitées, soit une hausse de 23 % par rapport à pareille période de l’année précédente.
« Nos services de contrôle au sein du commissariat régional au tourisme, ont intensifié les opérations d’inspection dans les unités touristiques pour vérifier les aspects de qualité des services, des règles d’hygiène et de sécurité » souligne t-il .A Djerba, Le nombre de réservations hôtelières dans la zone touristique Djerba-Zarzis pour les fêtes de fin d’année, a atteint jusqu’à présent 10.000 réservations.Ce chiffre est sur courbe ascendante dans la région où les estimations des professionnels du secteur tablent sur un nombre de réservations oscillant entre 12.500 et 15 mille. La clientèle internationale devrait également être au rendez-vous pour la fête du jour de l’an. Une virée du côté des hôtels atteste d’ailleurs un fort taux d’occupation pour le 31 décembre. Les destinations proposées sont Hammamet, Sousse, Gammarth, Mahdia, Monastir, Djerba, Bizerte et Tabarka. Il y a quelques familles qui optent pour le Sud comme destination de vacances de fin d’année.
Yacine ne passe jamais le réveillon à la maison. « Pour moi, c’est une tradition. Je ne peux pas résister à la tentation des offres des hôtels qui concoctent des programmes très intéressants pour les fêtards comme moi», confie –t-il . «Cette année, j’ai décidé d’aller encore plus loin. Je passerai le jour de l’an en Turquie. Un voyage de rêve m’attend. Je suis très impatiente», poursuit-il. De plus en plus de Tunisiens préfèrent vivre réellement ce moment et profiter des offres de fin d’année pour clôturer l’année en beauté. Pourtant, les hôteliers ne baissent pas les bras et essaient quand même d’être inventifs pour minimiser les dégâts et satisfaire la clientèle qui leur fait confiance en proposant des animations et des brunchs le jour de l’an. Si l’ambiance devrait être au rendez-vous, beaucoup d’attentes reposent sur le repas. Dans les cuisines de plusieurs restaurants, l’heure est aux derniers réglages. Tout est fait pour prendre le maximum d’avance et éviter de faire attendre les clients le jour J.
Il est vrai que le Tunisien est un grand dépensier. « Réveillonner, ça n’a pas de prix. L’essentiel qu’on ne se prive pas et les gens m’as-tu vu sont nombreux et font tout pour s’éclater » précise Alia, cadre dans une banque .Pour Senda, la célébration du réveillon reste tout simplement le passage d’une année à l’autre. C’est l’occasion aussi de bien manger et de bien boire entre amis et famille » dit-elle. Malgré la crise, les jeunes ont du mal à se contraindre, à maîtriser leurs désirs, et plus encore dans ce nouveau champ d’exploration que sont les sorties de la nuit et les dépenses à outrance. Il y en a pour tous les goûts. Des soirées de folie quel que soit le prix. Les tarifs sont certes excessifs. Il faut jusqu’à 600 dinars pour un package dîner, spectacle et hébergement pour deux personnes.
Les prix des dîners-spectacles sans hébergement débutent à 150 dinars le couvert. Pour des restaurants renommés, il faut compter un minimum de 400 à 500 dinars. Les prix dans les boîtes de nuit ont grimpé aussi mais tout dépend de la formule et du nom de la boîte. Du côté de Gammarth, il est difficile de trouver un coin vide. C’est plein. On doit mettre beaucoup de temps pour avoir sa place dans cet espace le plus branché de la capitale. « C’est vrai, nous dit Héla, c’est select. Le tunisien aime le confort même au prix fort. « C’est logique étant le cadre agréable et l’accueil personnalisé sinon il y a d’autres coins moins chers » souligne Nabil. « C’est toute la jetset du pays qui fréquente ces espaces. Il y a d’autres coins moins chers. Si tu n’as pas de fric, tu ne peux pas rester dans ce circuit. C’est une question de pouvoir d’achat. C’est pourquoi ces hôtels et ces restos connaissent de fiévreuses poussées de prix qui font que les boissons se font inabordables tellement les prix grimpent. Mais rassurez-vous il n’y a pas beaucoup qui se privent car la tentation est grande même si on est un petit fonctionnaire ». explique Najet, une habituée du coin
Grosse affluence des Algériens
Le réveillon est entré dans les mœurs de tous les citoyens « Nous tenons à faire partie des fêtards et balayer d’un revers de main tristesse, échec et épreuves difficiles que nous avons subies » affirme un groupe d’algériens de Sétif. Cette marée algérienne boostera l’activité touristique . Cela fait travailler les hôtels, les restos et les commerces et comme nous l’a dit un vieux retraité « on a besoin de nos amis algériens faute de touristes européens. اa fait rentrer de l’argent en cette période crise et dynamiser l’économie de la région» Et comme nous l’a dit un agent de voyages «L’enjeu réel consisterait non seulement à renforcer ce volume mais aussi et surtout à fidéliser ce taux d’attraction surtout en hiver où l’Algérien est tenté par la thalasso et là on a plusieurs commandes». Les Algériens seront nombreux à venir passer leur fête de fin d’année en Tunisie .La tentation est grande. Selon les estimations de l’ONTT, près de 100 000 Algériens vont passer les fêtes de fin d’année en Tunisie. Il suffit de sillonner Hammamet ou Sousse pour voir ces voitures matriculées jaunes autour des hôtels, des restos ou des boites de nuit.
Ceci dit, les touristes européens seront aussi au rendez-vous. Dans certains hôtels de Hammamet, les Français, les Anglais et les Allemands ont déjà réservé leurs vacances de fin d’année en Tunisie. Certes, leur nombre n’était pas grand. Mais ils ont voulu partager cette fête de fin d’année avec les Tunisiens. Jamel, agent de réception, prévient qu’il y aura beaucoup de réservations de dernière minute, à la veille du jour de l’an ., affirmant qu’il y a une perspective encourageante pour la fin de l’année, avec le marché national. Un hôtelier à Hammamet Nord nous dit « Notre hôtel attend encore l’arrivée des touristes européens. Les tunisiens ne seront pas nombreux. C’est vrai que les prix ont bondi et certains ne peuvent pas payer cher leur séjour de fin d’année. Mais ce réveillon, c’est sacré. Il est vrai que je me prive et toute mon économie, je le dépense durant cette soirée». Cet exemple en dit long sur les dépenses des Tunisiens durant cette soirée malgré la crise et la baisse du pouvoir d’achat.. Mais rassurez-vous il n’y en a pas beaucoup qui se privent car la tentation est grande même si on est un petit fonctionnaire .
La traditionnelle baignade du Nouvel an
Les courageux sont, chaque année, plus nombreux à se jeter à l’eau pour marquer le passage de la nouvelle année. Ils seront nombreux à se baigner ce 1er janvier 2026, dans l’eau de mer pour le traditionnel bain du jour de l’an à Nabeul. Dans la bonne humeur, les nombreux nageurs affrontent une eau à 11°C. En maillot de bain, en combinaison, avec gants, bonnet, ou sans, ils vont répondre présent, pour cette tradition.Les adeptes de la baignade en eau froide vont rester seulement quelques secondes dans l’eau pour certains, contre près de 20 minutes pour d’autres. Outre l’immersion vivifiante dans une mer méditerranée rafraîchie, les participants vont profiter des animations musicales pour garantir l’ambiance festive de l’événement, mais aussi, pour les motiver à se jeter à l’eau.
Si la pratique est à la mode depuis une dizaine d’années en Tunisie, elle n’a rien de nouveau. La tradition est souvent datée du début du XXe siècle aux États-Unis : fondés à une année d’intervalle, le Coney Island Polar Bear Club et le Street Brownies organisent des bains d’hiver dès 1903 et 1904, respectivement à New York et à Boston. Comme beaucoup de traditions outre-Atlantique, ces bains auraient été inspirés par les migrants venus s’établir aux États-Unis : les Scandinaves se baignent dans l’eau froide avant de se rendre au sauna pour renforcer leur système immunitaire.Certains perçoivent le bain du Nouvel An comme un simple loisir. D’autres y recourent pour ses effets bénéfiques sur le corps. Et il est vrai que braver le froid dans de telles conditions produit plusieurs bienfaits sur la santé physique et mentale des baigneurs. Ce rendez-vous, empreint de convivialité, est l’occasion d’entamer l’année à venir avec vitalité et détermination.
Kamel BOUAOUINA
