Par Slim BEN YOUSSEF
Quasi proverbiale, l’imposture des Arabes n’est plus à démontrer.
N’empêche : en pleine guerre génocidaire et ethnocide menée par l’ennemi israélien contre Gaza, tous les yeux sont rivés, non sans un semblant d’optimisme teinté de faux espoirs, sur une session dite « extraordinaire » du Conseil de la Ligue arabe, qui devrait, sauf miracle, accoucher d’une souris. L’occasion, présumerions-nous, de faire éclater au grand jour les « divergences » arabes sur la cause palestinienne, aiguillonnées sur fond de vague de « normalisation » qui déferle sur le Monde arabe. L’occasion, présumerions-nous aussi, pour l’organisation panarabe de régaler le monde de ses traits de génie, subterfuges et autres faux fuyants, dont elle a le secret, et qui devraient découler d’une potentielle résolution de son conclave.
En avant-goût, un communiqué aussi fade que controversé, lâché mercredi, et qui a suscité dans la foulée les « réserves » des uns (Algérie et Libye), la « réticence » des autres (Irak, Syrie), alors que la Tunisie l’a carrément rejeté « de fond en comble ».
A côté de la plaque ? « Pas à la hauteur des événements », fustige la diplomatie tunisienne.
Et pour cause.
Gaza, ville-symbole de la résistance, ne doit pas prêter à équivoque. Cette guerre, à armes inégales, on l’avait déjà dit, tourne au génocide. Totalement coupée du monde, l’enclave palestinienne, à feu et à sang, est abandonné à son propre sort. Ses 2,3 millions de civils sont privés d’eau, de nourriture, de carburant d’électricité, et – fait nouveau – de connexion à internet, dans une énième abjection de l’ennemi israélien qui vise à empêcher les Gazouis de raconter au monde ce qu’ils endurent.
En face, la propagande médiatique occidentale et sioniste sévit de plus belle. Son refrain phare : la « daéchisation » du Hamas. Fait malheureux : il s’agit d’une rengaine partagée et même criée haut et fort par certains pays arabes pour justifier leurs impostures. Traître à sa cause ? La Ligue arabe fait face, très probablement, au plus grand tournant de son Histoire. Deux voies se profilent : qu’elle soit à la hauteur ou qu’elle clamse à jamais.