Par Slim BEN YOUSSEF
L’élément dans lequel évoluent les plus libres des humains, c’est la terre. La terre est comme leur corps. C’est l’élément où se développe le plus volontiers leur intimité, leur soif, leur appétit, leur fièvre, leur licence, leur fougue, leur spontanéité, leur hardiesse, leur familiarité. La terre palestinienne appartient aux Palestiniens. Juste cause. Pure évidence. N’en déplaise à 75 années de colonisation criminelle et tortionnaire, marquées d’une pierre noire dans l’Histoire de l’Humanité. Il n’est donc pas possible pour les Palestiniens de quitter leur terre. Pas plus qu’il ne leur est tout bonnement pas imaginable de quitter leur corps. Si ce n’est pour mourir. De là cette question cruciale : est-il permis de mourir pour sa terre ? Dans les nations colonisées, la maintenance de la terre coûte indubitablement un prix. Ce prix est la mort. Et cette mort a un sens : tomber en martyre.
« Nous ne quitterons pas nos terres. Si nous mourrons, nous mourrons ensemble. Si nous avons la chance de rester en vie, nous vivrons ensemble. »
Une leçon de courage. Une leçon de résistance. Une leçon de vie.
Martin Heidegger écrit : Nul ne peut prendre son « mourir » à autrui.
Israël peut prendre à un Palestinien sa vie mais il ne peut prélever, dans la mort d’un Palestinien qu’il tue, son mourir. L’occupant sioniste commet ce génocide sous les yeux du monde entier. Il peut, certes, ôter des millions de vies palestiniennes. C’est sa raison d’être. C’est le fondement-même de son État voyou. Mais le courage de la Résistance palestinienne, vent debout pour défendre son droit à sa terre, finira par l’emporter. Parce qu’il s’agit d’une cause juste. Sa quête légitime de la Liberté.
Pour le reste, Al Sissi a raison. Tout départ sans retour de Gaza sert le dessein ultime d’Israël : un nettoyage ethnique de cette terre pour y bâtir une kyrielle de colonies. Le terminal de Rafah restera fermé. Seule l’aide humanitaire acheminera. Sage décision.