Dans le monde d’aujourd’hui, les échos de la dernière actualité nous rappellent que la guerre n’est plus simplement circonscrite aux frontières géographiques des villes, mais s’étend de manière insidieuse à l’écran de nos téléphones. Cette guerre digitale, bien que non conventionnelle, est loin d’être moins destructrice. Elle a des retombées indéniables sur la psychologie de chacun d’entre nous.
Alors que Gaza subit des attaques récurrentes, chaque écran devient le théâtre d’une lutte invisible. Les réseaux sociaux jouent un rôle crucial dans cette nouvelle ère de conflit. Chaque publication, chaque partage, chaque commentaire devient une prise de position. Chacun de nous se retrouve en première ligne, saisi par le flux incessant de vidéos choquantes, de reportages en direct, et de témoignages poignants.
Les cris et les sanglots dans l’obscurité de la nuit envahissent nos esprits, et les images de sang et de maisons réduites en poussière hantent nos cauchemars. Quand le monde virtuel se confond avec la réalité, il devient difficile de s’échapper des angoisses et des traumatismes qui s’incrustent dans nos pensées.
Bien que chacun de nous réagisse différemment, une anxiété collective plane sur nos cœurs. Nous nous sentons impuissants face à cette tragédie qui se déroule sous nos yeux. Nous éprouvons le poids de la culpabilité, car nous avons la chance de manger à notre faim, de dormir sous un toit sécurisé, et d’être entourés de nos proches. Dans cette ère de connexion numérique, il semble que nous ne puissions pas vivre nos vies comme avant.
L’anxiété chez les enfants
Cette guerre digitale ne laisse personne indemne, y compris les enfants. Contrairement à ce que nous pourrions penser, ils sont plus conscients que nous ne l’imaginons, et traversent des sensations de chagrin tout aussi profondes.
En effet, lorsque des millions d’enfants à travers le monde sont affectés par des guerres ou des conflits armés; de façon directe pour les enfants vivant sur des lieux d’affrontement ou de façon indirecte pour les enfants ayant accès aux informations véhiculées par les médias ou par les adultes qui gravitent autour d’eux.., lit-on dans l’article « Guerres et conflits armés : En parler à vos enfants et prévenir l’anxiété ».
Il est désormais devenu presque impossible de regarder des informations télévisées ou de parcourir les réseaux sociaux sans être confronté à une image heurtant. Qu’il s’agisse de photos ou vidéos d’un enfant blessé par une bombe, de soldats décédés ou de femmes relatant des faits de violences qu’elles ont subis. Les enfants et les adolescents sont des consommateurs actifs ou passifs des réseaux sociaux ou des chaînes d’information et sont donc particulièrement confrontés à ce type de contenus, selon la même source.
Les enfants et les adolescents peuvent développer une anxiété liée à la guerre, comme réaction à toutes les informations et images de conflits auxquels ils sont confrontés, surtout dans cette période qui fait suite une pandémie qui dure depuis plus de 3 ans qui les à déjà fragilisés sur le plan de la santé mentale, d’après l’article susmentionné. Et d’ajouter que les symptômes anxieux chez les enfants exposés aux conflits armés peuvent s’exprimer de diverses manières. Une hyper-réactivité émotionnelle est courante, se manifestant par l’irritabilité, les pleurs, la tension, voire l’agressivité. Les troubles du sommeil, le refus de s’alimenter, et l’angoisse de séparation font également partie de ces réactions émotionnelles intenses. De plus, les jeunes peuvent être pris dans des ruminations anxieuses excessives centrées sur le thème de la guerre, ce qui entraîne des problèmes de concentration, des oublis, et parfois un retrait de la scolarité ou un isolement à domicile. La crainte pour la sécurité de leurs proches est une autre facette de cette réalité, alimentée par une exposition constante à des informations sur les conflits et à des images explicites. Enfin, le sentiment de perte de contrôle se profile, avec des enfants et des adolescents qui perdent la capacité à se projeter dans l’avenir.
Ghada DHAOUADI