L’aéroport de Tunis Carthage est le premier symbole représentant le pays offert aux visiteurs étrangers foulant notre sol national. Pareille image devrait à notre sens refléter le fidèle degré de maturité, de progrès voire d’hospitalité atteint par notre Tunisie nouvelle version. Deux aspects sont cependant aux antipodes : La haute performance de tout le personnel y travaillant sans distinction : (Police des frontières, douaniers, agents naviguant, personnel de la maintenance) d’une part et la logistique mise en place au sein de cette importissime institution battant largement de l’aile.
Les agents vérifiant par scanner les bagages dès les portes d’entrée, le personnel des compagnies aériennes facilitant l’enregistrement, la police des frontières, les douaniers sont d’une affabilité et d’une correction exemplaires. Travaillant avec sérieux dans le respect le plus absolu de la loi qu’ils appliquent avec fermeté mais avec beaucoup de doigté, le visage avenant, le sourire permanent et le tout couronné par le mot gentil cerise sur le gâteau.
Le café, le croissant au gout amer
Un premier hic dans l’affaire: Vous êtes contraints de patienter un moment avant le départ de votre vol. Le café du 1er étage (enregistrement et porte de départ) vous offre largement son gite. Seulement voilà, les prix affichés sont exorbitants. Une ressortissante Tunisienne devant se rendre à Rome a refusé un café et un croissant en nous déclarant ceci en substance : » …Je préfère temporiser un tout petit peu et prendre mon café et mon croissant à l’arrivée à l’Aéroport Léonard-de-Vinci de Rome Fiumicino où les prix affichés sont nettement plus abordables qu’ici dans mon pays. Je ne mourrais pas de faim en attendant… » Extrapoler pour toutes les autres denrées alimentaires exposées dans cet espace.
Emballage des valises hors prix
De peur de » pertes » (!) du contenu de leurs valises, les voyageurs sont contraints d’avoir recours à l’emballage de leurs affaires auprès d’un kiosque sis également au 1et étage. Les prix pour un tout petit bout d’une bande de plastique sont passés allègrement de dix dinars pièce à 20d sans que personne n’y trouve à redire !
Inconfort au rez-de- chaussée
Une foule considérable de parents sont régulièrement en attente au rez de chaussée de leur(s) parent(s)en face des deux portes coulissantes, derniers remparts après les formalités douanières. Les attentes étant des plus longues (nous y reviendrons), ils sont obligés de demeurer debout faute au nombre de sièges restreint. Pourtant, ce ne sont pas les espaces qui manquent pour en y implanter d’autres. Passe pour les jeunes mais les personnes âgées et souvent porteuses de diverses pathologies souffrent le martyr durant cet interminable calvaire. Insérer des sièges supplémentaires dans les vastes surfaces vacantes ne ruinerait sûrement pas les responsables, quels qu’ils soient ,de la bonne marche et de la gestion de Tunis Carthage.
Chemin de croix à la récupération des bagages
Une autre plaie indisposant terriblement les itinérants : L’attente interminable se chiffrant souvent par une heure voire plus avant de récupérer leurs bagages. Attente appelée à être revue à la hausse lors de l’arrivée concomitante de plusieurs vols. Ereintés déjà par trajet plus ou moins long et inconfortable (Ottawa, Paris, Tunis par exemple), les voyageurs doivent se coltiner une bousculade très longue autour d’une piste en guettant l’apparition ô combien ardemment souhaitée et salutaire de leurs biens. Des gamins, des dames âgées allongés à même le sol ,vaincus par la fatigue, gagnés par le sommeil dans une situation de désolation des plus pathétiques, des plus révoltantes. Il va sans dire que ces attentes sont des fois voire assez souvent vaines, les valises n’ayant pas été embarquées dans le même vol. Pour quelqu’un de l’intérieur, il doit rester à Tunis, faire le va et vient un nombre incalculable de fois vers l’aéroport dans l’espoir pas toujours certain de récupérer sa valise.
Les vols internes à revoir de fond en comble
Concernant les voyageurs devant rallier une destination locale (Habib Bourguiba Monastir, Djerba Mellita, Sfax Tina, Tozeur, Gafsa voire Tabarka) Ils doivent transiter par une salle destinée aux vols internes au rez de chaussée. Mais comme c’est de coutume, ces vols ne sont jamais à l’heure. Une deux voire trois heures d’attente n’offusquent personne tellement cette habitude est entrée dans les mœurs. Soit, mais une fois à l’intérieur, aucune commodité : Débit de boissons fraiches, cafés, de quoi se sustenter, rien ! Des enfants assoiffés, une marmaille en pleurs à vous fendre le cœur, des personnes âgées affamées, des touristes réclamant une boisson ou de quoi casser une graine, Circulez il n’y a rien à voir ! Pourtant entre les rangées des sièges et le fond là-bas du côté du bloc sanitaire une étendue très vaste pouvant être exploitée pour l’implantation d’une buvette. Certes on y a érigé un » cagibi » des plus réduits en guise d’un espace -fumeurs ; la belle affaire…ET conscient que les attentes seraient très longues, on a pensé également à mettre en place une batterie de prises électriques, certain que les voyageurs épuiseraient la charge de leur téléphone lors de cet interminable » exil » forcé.
Mohamed Sahbi RAMMAH