Le projet “Pour un travail décent des travailleurs domestiques” a pris fin mardi à Tunis. Il avait démarré depuis environ un an à l’initiative de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT). Et ce, en vue d’assurer la représentativité des travailleurs domestiques dans une structure syndicale qui défend leurs droits. La coordinatrice de ce projet, qui est également membre du bureau national de la femme, au département de la femme, des jeunes travailleurs, des associations et des instances constitutionnelles au sein de l’UGTT, a indiqué dans une déclaration aux médias en marge de la séance de clôture, que ce projet, financé par l’association espagnole de coopération pour la paix, a pour objectif la création de nouvelles structures pour assurer la défense de ce secteur à travers des représentativités syndicales.
De son côté, le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Samir Cheffi, responsable du département de la femme, des jeunes et des associations, a souligné à cette occasion, que ce projet avait pour objectif de favoriser le travail décent des travailleurs domestiques. Signalant au passage que la centrale syndicale s’emploie à introduire des changements structurels au niveau des relations professionnelles, à travers des contrats de travail.
En Tunisie, la mise en place de structures syndicales et de contrats de travail pour les travailleurs domestiques représente un pas significatif vers la reconnaissance et la protection de leurs droits. Ces initiatives visent à garantir des conditions de travail équitables et à offrir une protection sociale nécessaire à cette catégorie de travailleurs souvent vulnérables. La création de telles structures et de cadres contractuels contribuerait grandement à l’amélioration des conditions de travail et à la valorisation du travail domestique. Rappelons que le travail domestique constitue une des préoccupations majeures de l’OIT. Il s’agit de l’activité la plus notable de l’emploi dans le secteur informel et se caractérise par la précarité et le nombre croissant des femmes qui y sont occupées et ce par rapport aux hommes. Les statistiques de l’OIT sont significatives de l’ampleur du « phénomène » et montrent que le nombre des travailleurs domestiques a atteint 67 millions en 2015 dont environ 75% sont employés de manière informelle.
Au vu de tels chiffres, les contrats de travail pour les travailleuses domestiques en Tunisie revêtent une importance capitale pour plusieurs raisons. Notamment la protection des droits puisque ces contrats établissent des bases claires concernant les responsabilités, les heures de travail, les congés, les rémunérations et les conditions de travail, garantissant ainsi une protection légale pour les travailleuses domestiques. Les contrats de travail contribuent également à réduire les inégalités et à promouvoir l’équité en offrant aux travailleuses domestiques des conditions de travail définies et des droits similaires à ceux des autres travailleurs. Et puis, les contrats de travail permettent de limiter les abus potentiels en établissant des normes et des limites claires, réduisant ainsi les risques d’exploitation ou de traitement injuste. Le travail domestique doit être respecté, c’est pour cela, en formalisant ces contrats, on reconnaît la valeur du travail domestique et on le place sur un pied d’égalité avec d’autres formes de travail, ce qui contribue à valoriser cette profession. Le contrat de travail offre une base solide pour la relation employeur-employé en clarifiant les attentes mutuelles, ce qui peut conduire à une meilleure stabilité et à des relations de travail plus harmonieuses. Enfin, ces contrats peuvent permettre aux travailleuses domestiques d’accéder à des avantages sociaux tels que la sécurité sociale, les congés payés et d’autres formes de protection sociale.
En résumé, l’établissement de contrats de travail pour les travailleuses domestiques en Tunisie est essentiel pour garantir leurs droits fondamentaux, favoriser l’équité et la reconnaissance de leur travail, et promouvoir des relations de travail saines et respectueuses.
Leila SELMI