La Grèce a connu depuis le mois de février dernier un mouvement ouvrier mené par un nombre d’employé.e.s dans différents centres d’appels. Organisés sur la base d’un nombre de revendications appelant à la régularisation de la situation de ces employé.e.s, ce mouvement a été clairement marqué par une forte présence et participation des travailleurs et travailleuses tunisiens.
Pour avoir une idée plus claire sur ce sujet et à propos de ce qui se passe, nous nous sommes adressés à l’un des travailleurs tunisiens se trouvant en Grèce. Le Tunisien Ghassen Ben Jannet, âgé de 32 ans et travaillant depuis 5 ans en tant qu’agent à la Téléperformance d’Athènes située à la région du Pirée, a mentionné, lors d’une déclaration accordée au Temps News, que cette lutte contre la précarité de la situation des employés travaillant dans différents centres d’appels en Grèce a commencé à l’initiative d’un groupe de travailleurs tunisiens et a ensuite évolué pour représenter les employés de diverses nationalités après avoir été adoptée par le syndicat local.
Et d’ajouter : « Le lancement de nos protestations a été marqué par la création du premier bureau syndical à la Teleperformance en Grèce qui a déposé une plainte prétendant que la situation de ce bureau n’est pas légale. En effet il ne s’agit pas seulement de la Teleperformance, mais aussi d’autres centres d’appels, à l’instar de : Foundever et Webhelp ».
Dans le même contexte, Ben Jannet a indiqué qu’un nombre de députés grecs ont pris en charge cette question en déposant une question parlementaire adressée au ministre de l’immigration et au ministre du travail et de la sécurité sociale concernant la situation des employés étrangers qui mènent avec leurs collègues grecs une série de protestations revendiquant leurs droits du travail élémentaires, les titres de séjours et les permis de résidence à part entière, l’augmentation des salaires, des contrats permanents pour tous les salariés et un accord collectif de travail.
Les noms des députés grecs ayant lancé ce processus parlementaire sont comme suit : Christos Katsotis, Georges Marions, Digeni Semina et Komnenaka Maria.
Une stratégie de coordination avec l’UGTT et d’autres syndicats un peu partout dans le monde
Notre interlocuteur nous a déclaré, entre-autres, que ce mouvement ouvrier en Grèce adopte dans sa lutte une stratégie de coordination avec certains syndicats un peu partout dans le monde, notamment en Tunisie (avec l’UGTT), en France, au Maroc, en Inde, et au Cameroun. D’après ses mots, les employés de la téléperformance en Inde ont organisé le 23 février 2024 une grève exigeant les mêmes revendications et exprimant la solidarité avec les employés des centres d’appels installés en Grèce. D’autre part, les employés de la TP au Portugal ont aussi organisé une grève pareille le 26 février dernier.
Solidarité particulière entre les grévistes
Le Temps News a appris par ailleurs que ces employés organisent des actions solidaires avec leurs collègues grévistes qui ont besoin d’une certaine aide financière pour pouvoir assurer les besoins essentiels de leurs familles compte tenu qu’ils subissent de certains prélèvements sur les salaires à cause de leur participation aux journées de grève.
« Round 3 » : Une nouvelle grève à l’horizon
Ghassen Ben Jannet a déclaré au Temps News qu’une troisième grève sera organisée le 13 mars 2024 par les employés de plus d’un centre d’appel en Grèce (notamment Teleperformance, Webhelp et Foundever) , et ce, en coordination avec la téléperformance en France.
Rym CHAABANI