Tout en soulignant qu’il s’agit d’une véritable guerre contre les femmes à Gaza, l’ONU Femmes a annoncé, dans un rapport récemment publié, que plus de 10 000 femmes ont été tuées depuis le 07 octobre 2023 jusqu’à présent. 6.000 mamans parmi ces victimes ont laissé derrière elles 19.000 enfants orphelins. D’autre part, plus d’un million de femmes et de filles à Gaza n’ont presque pas de nourriture, n’ont pas accès à l’eau potable, aux latrines, aux toilettes et aux serviettes hygiéniques.
D’après l’ONU Femmes, la documentation de diverses expériences vécues par des femmes à Gaza depuis le début de la guerre a permi d’observer les divers aspects de l’impact de la guerre sur la vie quotidienne des femmes et des filles, notamment en ce qui concerne les difficultés à obtenir de l’eau potable et de la nourriture, les difficultés liées à l’obtention d’un logement et les difficultés d’accès à la santé et à la protection.
Dans un contexte connexe, ce rapport a présenté des témoignages de deux femmes et filles palestiniennes se trouvant à Khan Younès et Deir Al Balah. Dans un témoignage accordé à l’ONU Femmes, une fille palestinienne âgée de 13 ans et vivant actuellement à Deir Al Balah a dit : « J’ai commencé à vivre l’expérience du cycle menstruel ces derniers temps et je m’adaptais et je m’en occupais à la maison, mais maintenant, je déteste cette période du mois, je me sens si gênée … J’essaie d’être invisible, je ne veux pas être vue ou entendue »
Un autre témoignage d’une femme palestinienne âgée de 33 ans et vivant aussi à Deir Al Balah était comme suit : « « Ma mère est atteinte du cancer, ce qui l’oblige à avoir un accès constant et continu aux toilettes; le diabète dont souffrent tant de femmes et d’hommes complique sa situation. Ma mère ne pouvait pas vivre dans un abri de refuge et nous devions trouver un autre endroit n’importe où, mais avec des toilettes adéquates. Nous ne pouvions pas trouver d’espace disponible nulle part et nous avons donc dû nous séparer. Ma sœur et moi avons dû quitter le refuge familial et s’exposer à la mort en s’aventurant à prendre soin de notre mère … ».
Rym CHAABANI