L’armée génocidaire israélienne a étendu samedi l’évacuation de l’est de Rafah, entamée en début de semaine, en « ordonnant » à la population de quartiers supplémentaires de cette ville du sud de la bande de Gaza à se déplacer « immédiatement ». Ces injonctions surviennent alors que l’artillerie israélienne continue de frapper massivement Rafah et d’autres villes de Gaza, malgré des « critiques » de Washington sur la conduite de la « guerre » et la mise en garde de l’ONU contre une « catastrophe humanitaire colossale » dans la ville surpeuplée de Rafah, à la frontière égyptienne.
« A tous les résidents et déplacés de la zone de Rafah, y compris les camps de Rafah, Shaboura, les quartiers administratifs, Jeneina et Khirbet al-Adas (….) vous vous trouvez dans une zone de combat dangereuse », prévient l’armée génocidaire dans des tracts, SMS et notes vocales. L’armée israélienne va « bientôt agir avec force (….) dans votre secteur », y est-il écrit, et il est demandé aux habitants de « se diriger immédiatement vers la zone humanitaire d’al-Mawasi », à une dizaine de kilomètres plus à l’ouest, le long de la plage dans l’ouest de la ville. Le message précise que des ordres d’évacuation ont également été émis pour les résidents des quartiers de Jabaliya et Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza.
« Critiques » de Washington
En vue d’une opération terrestre que la communauté internationale exhorte à cesser, l’armée israélienne avait déjà appelé lundi dernier à l’évacuation de quartiers de l’est Rafah où s’entassent 1,4 millions de Palestiniens poussés à l’extrême sud du territoire après plus de sept mois de génocide. « Malheureusement, l’hôpital koweïtien spécialisé fait désormais partie des lieux menacés d’évacuation. Il n’y a pas d’autre endroit où les patients et les blessés peuvent se rendre », déplore Saheb al-Hams, directeur de l’établissement. « Nous demandons maintenant une protection internationale immédiate de cet hôpital. Il n’y a pas d’autre endroit où les patients et les blessés peuvent se rendre », plaide-t-il dans un message vidéo adressé à la presse.
Une vaste opération à Rafah conduirait à une « catastrophe humanitaire colossale », a averti le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ajoutant que la famine se profilait dans le territoire palestinien. « Nous appelons les autorités israéliennes à cesser cette opération militaire sans délai et à reprendre la voie des négociations, seule voie possible pour conduire à la libération immédiate des otages et obtenir un cessez-le-feu durable », a renchéri dans la nuit la diplomatie française.
Le président américain, Joe Biden, a menacé de cesser certaines livraisons d’armes à Israël en cas d’offensive majeure à Rafah. Les Etats-Unis jugent « raisonnable d’estimer » qu’Israël a violé le droit humanitaire international à Gaza sans pouvoir toutefois le conclure de manière définitive, et continueront à livrer des armes à ce pays, selon un rapport du département d’Etat sur la situation dans le territoire palestinien où le génocide mené par l’entité sioniste contre Gaza est entré dans son huitième mois.
Vote symbolique à l’ONU
Défiant les mises en garde internationales contre une offensive majeure dans cette ville où s’entassent 1,4 million de Palestiniens, la plupart déplacés par le génocide, l’armée israélienne mène depuis mardi 7 mai des incursions terrestres dans l’est de Rafah. Elle a pris le contrôle du point de passage frontalier avec l’Egypte, verrouillant une porte d’entrée névralgique pour les convois d’aide humanitaire.
A New York, l’Assemblée générale de l’ONU s’est prononcée vendredi 10 mai à une écrasante majorité pour que les Palestiniens deviennent membres à part entière de l’organisation, leur octroyant quelques droits supplémentaires à défaut d’une véritable adhésion bloquée par les Etats-Unis, premier allié d’Israël. Ce vote symbolique, salué par l’Autorité palestinienne, a provoqué la colère d’Israël. « La violence paie », a estimé son chef de la diplomatie, Israël Katz, estimant que l’ONU récompensait ainsi le Hamas pour l’attaque du 7 octobre.
Sur un autre front diplomatique, des pourparlers indirects entre Israël et le Hamas au Caire visant à arracher une trêve et éviter une offensive majeure sur Rafah se sont achevés jeudi sans parvenir à un accord à l’issue de négociations avec les pays médiateurs (Egypte, Qatar et Etats-Unis). Pour « vaincre » le Hamas, le Premier ministre génocidaire israélien, Benjamin Netanyahu, insiste sur la nécessité d’une opération à Rafah (sud), où se retranchent selon lui les « derniers bataillons » du Hamas.
(avec agences et médias)