L’affaire de l’envoi des jeunes Tunisiens vers les zones de conflit continue de susciter une vive polémique et de multiples réactions sur les réseaux sociaux. Depuis plusieurs années, cette question épineuse fait couler beaucoup d’encre. Elle préoccupe particulièrement les Tunisiens qui cherchent à comprendre les tenants et les aboutissants de cette tragédie nationale. En 2015, Ahmed Manai, président de l’Institut tunisien des relations internationales, révélait qu’environ 6000 ressortissants tunisiens résidant en Syrie vivaient dans des conditions précaires. Ces révélations ont mis en lumière l’ampleur du problème et la gravité de la situation. Alors que l’enquête avance, de nouvelles révélations émergent, ouvrant un nouveau chapitre judiciaire contre les gestionnaires et trésoriers d’associations impliquées.
La porte-parole du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, Hanen Gaddes a affirmé l’implication de plusieurs associations dans l’envoi des jeunes vers les zones de conflit.
Ces associations qui se cachent derrière des sociales, financent, en effet, les opérations d’envoi des jeunes vers les zones de conflit et font partie de « l’aile financière », a-t-elle expliqué.
Dans une déclaration mercredi à l’agence TAP, le premier juge d’instruction du pôle judiciaire chargée de l’affaire a émis des mandats de dépôt à l’encontre de gestionnaires et de trésoriers d’associations à l’instar de l’association « Marhama pour les œuvres caritatives » qui recevait des financements étrangers et entretenait des liens avec des agences de voyages impliquées dans l’envoi des Tunisiens vers les zones de conflit.
Dans ce contexte, Gaddes a indiqué qu’un mandat de dépôt à l’encontre du trésorier de l’association Marhama qui occupait le poste depuis la création de l’association en 2014, une période durant laquelle le phénomène d’envoi des jeunes tunisiens pour être recrutés par dans des organisations terroristes a été à son plus haut niveau. Elle a assuré que l’enquête est toujours en cours pour révéler l’identité de toutes les parties impliquées dans cette affaire.
Rappelons qu’en septembre 2022, le parquet près le pôle judiciaire antiterroriste a décidé d’ouvrir une information judiciaire concernant l’affaire de l’envoi des jeunes dans les zones de conflit, a indiqué, mercredi, Mokhtar Jemaaï, membre du collectif de défense. Le parquet a, également, décidé de charger le juge d’instruction près le pôle judiciaire antiterroriste de l’affaire, a-t-il déclaré aux médias présents devant le pôle judiciaire, à Tunis. D’après lui, toutes les personnes convoquées, plus de quinze, se sont présentées devant le pôle, a-t-il ajouté, estimant que les interrogatoires pourraient durer plus d’une journée.
D’une autre part, le 5 décembre 2022, le PDL a annoncé que le parquet près le pôle judiciaire antiterroriste a décidé d’auditionner sa présidente, Abir Moussi, dans le cadre de l’affaire de l’envoi des jeunes vers les foyers de tension.
Ghada