Les craintes d’un embrasement au Liban se sont accentuées jeudi après des menaces de l’entité sioniste de ramener le pays du cèdre à « l’Âge de pierre » en cas de conflit avec le mouvement de résistance libanais Hezbollah. Au lendemain du début du génocide israélien à Gaza le 7 octobre dernier, le Hezbollah, allié de l’Iran, a ouvert le front avec l’occupant sioniste en soutien au mouvement de résistance palestinien Hamas, et depuis les échanges de tirs dans les zones frontalières sont presque quotidiens. Ces échanges se sont intensifiés récemment et les menaces du Hezbollah et d’Israël sont allées crescendo.
« Le Hezbollah comprend très bien que nous pouvons infliger d’énormes dégâts au Liban si une guerre est lancée », a déclaré le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant après une visite à Washington. « Nous avons la capacité de ramener le Liban à l’Age de pierre, mais nous ne voulons pas le faire (…) Nous ne voulons pas d’une guerre », a-t-il ajouté, précisant que son gouvernement « se préparait à tout scénario ». En 2006, après la capture de deux soldats israéliens par le Hezbollah, une guerre de 31 jours avait opposé Israël au mouvement de résistance libanais, faisant plus de 1.200 morts côté libanais, en majorité des civils, et 160 côté israélien, des militaires pour la plupart.
En recevant M. Gallant, le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin avait prévenu, mardi dernier, qu’une guerre entre Israël et le Hezbollah pourrait devenir une « guerre régionale ». Le chef des affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths, a qualifié un tel scénario de « potentiellement apocalyptique ». Mercredi soir, l’armée israélienne a intensifié ses bombardements aériens et à l’artillerie contre une dizaine de localités dans le sud du Liban, détruisant un immeuble de Nabatiyeh, selon des médias libanais. Le Hezbollah a lui revendiqué six attaques contre des positions militaires israéliennes frontalières.
Rhétorique belliqueuse
Dimanche dernier, le Premier ministre génocidaire israélien Benjamin Netanyahu avait annoncé que la phase « intense » des combats touchait à sa fin à Gaza et affirmé qu’ensuite, Israël pourrait « redéployer certaines forces vers le nord », à la frontière libanaise, « à des fins défensives ». De son côté, Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, devait de nouveau s’exprimer jeudi. Dans son précédent discours le 19 juin, il avait averti qu’ « aucun lieu » dans les territoires palestiniens occupés par Israël ne serait le cas échéant épargné par son mouvement, au lendemain d’une annonce par Israël selon laquelle « des plans opérationnels pour une offensive au Liban » avaient été « validés ».
Dans ce contexte d’escalade de la rhétorique belliqueuse, de nombreux pays ont appelé leurs ressortissants à quitter le Liban. Le 26 juin, le ministère allemand des Affaires étrangères a indiqué que « les citoyens allemands sont invités de toute urgence à quitter le Liban. » Le 25 juin, le gouvernement canadien a appelé ses ressortissants à quitter le Liban au plus vite, « tant qu’ils le peuvent ». Le 21 juin, le Koweït a exhorté ses ressortissants à quitter le Liban « dès que possible » et conseillé aux Koweïtiens de ne pas se rendre dans ce pays « à l’heure actuelle, compte tenu de la situation sécuritaire dans la région ».
Le 24 juin, le ministère des Affaires étrangères de Macédoine du Nord a appelé ses ressortissants au Liban à quitter le pays « à la première occasion possible » en raison de la « détérioration de la situation sécuritaire » et à « reporter tout voyage non essentiel ». Le 25 juin, la Suisse a publié un communiqué invitant ses ressortissants à ne pas se rendre au Liban, et leur indiquant qu’en cas de détérioration de la situation, leur sécurité ou leur évacuation ne pourrait pas être assurée.
(avec agences et médias)