Le public a été séduit, jeudi soir, par le talentueux violoniste Zied Zouari dans un concert baptisé « Made in Africa » au festival d’Hammamet . Vêtu presque tout en noir d’un habit avec une cape, sa présence scénique en dit long sur son répertoire enchanteur, qui rappelle des sonorités africaines et maghrébines. Sous un éclairage multicolore de grands concerts, les instrumentistes ont brillé de virtuosité, assurant une assise harmonique des plus professionnelles à Zied qui a enflammé le théâtre, enchaînant sans répit les différents titres au programme. Zied Zouari, en quête de ses racines africaines, propose une fusion entre l’Afro-Jazz et les modalités arabes, naviguant avec élégance entre tradition et composition.
Zied Zouari y cherche à renouer avec ses origines africaines. Pour ce faire, il adopte une démarche peu commune : la mise en place d’un « String Sextet » pour lequel il écrit un arrangement classique particulièrement novateur. C’est une première en Tunisie, où un quatuor à cordes classique est mis au service d’un répertoire original, ayant pour trame de fond l’Africanité.
Sur scène, une connivence incommensurable entre Afro-Jazz et modalité arabe se fera sentir, allant subtilement de la tradition orale à celle écrite, basculant délibérément du traditionnel au savant. Le chant et la vocalise seront également de la partie.
Entouré de ses musiciens munis de différents instruments, Wadii Belguith au violon, Tarek Zouari, Adam Kalii, Radhi Chaouali, Baha ben Fadhl, Mohamed Majdi Bahloul, Mayssoun Fatnassi, Wajih Béjaoui, Oumayma ben Amr, Abdesslem Chaari, Sofien Saadaoui, Nasreddine Chebli et le percussionniste Hamdi Jamoussi. Zied a conquis l’assistance. C’est une réconciliation avec la Tunisie. Son africanité résonne dans toutes ses régions. En véritable icône de la musique universelle au goût tunisien, il avait donné tout son sens à la notion d’africanité. Avec sa longue carrière et expérience, il semble faire partie intégrante de ces chanteurs universels qui ont sublimé leurs racines.
Son humanité cachée ou connue chez les intimes prône la paix, la tolérance, la joie et le rassemblement des peuples . Ce soir, il n’a cessé d’interagir avec son public en exprimant son enthousiasme et sa joie d’être parmi eux dans l’enceinte de cette scène mythique. L’artiste a souligné haut et fort qu’il n’oubliera pas de sitôt ce concert. En guise de reconnaissance, il a offert à son public en exclusivité des anciens morceaux musicaux de Djerba et de Zarzis. Une grande soirée où la musique africaine a brillé de mille feux à Hammamet. Un concert qui a ravi le public venu en nombre. « Merci de m’accueillir ici une nouvelle fois. C’est un passage fort marqué et ça ne sera pas le dernier », a promis cet artiste aux multiples talents à son public enchanté.
Kamel BOUAOUINA
Photos Berrazagua