La circulation routière est devenue un problème à Nabeul et Hammamet puisque les deux villes subissent quotidiennement une paralysie durant les heures de pointe et des bouchons sont enregistrés dans divers endroits. Chaque jour des goulots d’étranglement sont visibles partout, le code de la route est bafoué par certains automobilistes irascibles qui refusent de respecter la priorité préconisée.
Matin et soir, tout au long de la journée, en jours de semaine ou en week-end, certains conducteurs agissent comme de véritables terreurs. Une situation accentuée dans les bouchons. Chauffeurs de bus, les deux roues, et poids lourds sont nombreux à rouler comme s’ils étaient seuls sur la route. Voilà deux grandes villes balnéaires où faire des courses relève du parcours du combattant. Voies encombrées, des automobiles garées en pleine voie, étouffement, encombrement. Sans oublier que les deux cités manquent cruellement de parkings.
« C’est devenu insupportable »
Il est vrai que le malaise de la circulation est dû bien sûr à la configuration générale de deux villes, mais aussi et surtout au fait que la circulation rapide et la circulation lente des automobiles, celle des piétons et des transports en commun sont mélangées dans les mêmes artères. Tous les chemins mènent au centre ville de deux villes, un tronçon incontournable pour les usagers des quatre roues.
« Il est difficile de circuler à Nabeul ou à Hammamet en été. Trop de monde et des artères étroites. On est obligé de mettre beaucoup de temps pour arriver chez soi ou aller à la plage », nous dit Selma de Tunis. Samia, une jeune estivante de Sousse ajoute : « C’est devenu insupportable jour comme nuit. On circule lentement car pour arriver au centre ville, il faut emprunter l’avenue Habib Bourguiba. Il en résulte des embouteillages, des saturations et des pertes de temps. Ajouter le mauvais stationnement des deux côtés. Ce qui étouffe le trafic et rend sa fluidité difficile ».
Saida estime que le plan de la circulation n’a pas contribué à l’aération de la ville, ceci sans oublier le problème de stationnement notamment au centre ville où certains espaces de stationnement ont été transformés en trottoirs alors que les parkings se font rares. On tourne rond et on est obligé de garer n’importe quoi. Actuellement, le nombre de véhicules circulant dans la cité des jasmins ne cesse de doubler en cette période estivale. Ce qui explique la prolifération des parkings sauvages.
Aménagements en suspens
Ce dossier de la circulation a été maintes fois débattu par les municipalités de deux villes mais ce problème perdure. Plusieurs études ont été réalisées à Hammamet voilà plusieurs années et un diagnostic avait été présenté afin d’entreprendre les démarches indispensables. Pour des raisons inexpliquées, ces études n’ont pas été concrétisées et seuls des feux tricolores ont été installés dans divers carrefours de la ville.
Des aménagements sont nécessaires à Hammamet : ronds points aux carrefours et adaptations des rues secondaires (Mongi Slim, Habib Thameur, Hédi Chaker…) afin qu’elles puissent jouer leur rôle de boucles de déviation permettant de libérer le centre-ville. La réalisation de cet objectif passe par le traitement des points de conflit et des goulots d’étranglement. Le carrefour de Barraket Essahel est le premier goulot d’étranglement qui entrave la circulation pratiquement jusqu’à Nabeul. Il est urgent de multiplier les entrées à la ville de Hammamet en mettant à profit la rocade et en aménageant une entrée visible et facilement accessible à Bir Bouregba.
Il convient aussi de dédoubler les avenues du Koweït et des Etats-Unis en deux fois deux voies à l’instar des avenues de la République et de la Libération et de traiter les deux coudes formés par l’avenue du Koweït et l’avenue H. Bourguiba à la gare, et l’avenue H. Bourguiba et l’avenue de la République au centre ville. Ces deux coudes représentent deux sources majeures d’asphyxie du trafic routier en été. Leur suppression requiert quelques mesures foncières, un peu de technicité et beaucoup de courage et de bon sens. Il faut développer et rationaliser les transports en commun.
Bouffée d’oxygène
Pour ce faire, il convient d’améliorer la voie ferrée Hammamet-Nabeul (ligne 10 de la Sncft) de façon à ce qu’elle puisse accueillir un métro urbain ou un tramway avec des navettes fréquentes et des arrêts multiples comme pour le Métro du Sahel ; de réaliser une navette maritime reliant la station touristique Yasmine-Hammamet au centre ville, de reconsidérer l’itinéraire des trains touristiques, cause importante de l’engorgement du trafic automobile en été, de limiter le nombre de taxis circulant à Hammamet.
A Nabeul, le futur plan de circulation doit être inscrit aussi dans un véritable projet de ville intégrant les modes de déplacement, la circulation automobile, les transports collectifs, le stationnement et l’état de la voirie. La première recommandation est de soulager le centre ville du trafic de transit. Cela suppose que l’on puisse faire le tour du centre ville et accéder aux quartiers grâce à des boucles de circulation desservant tout en observant le trafic de transit.
Nabeul et Hammamet ont besoin d’une bouffée d’oxygène qui ne pourrait s’obtenir qu’avec un nouveau plan de circulation. Cela exige certes de nouveaux aménagements mais tout simplement de l’imagination.
Kamel BOUAOUINA