La campagne électorale pour l’élection présidentielle du 6 octobre 2024 tire à sa fin. En effet, les équipes de campagne des trois candidats devront, le 4 octobre à minuit, suspendre leurs activités et se conformer au silence électoral.
La campagne électorale avait démarré en Tunisie le 14 septembre écoulé. Les trois candidats en lice ont misé sur le contact direct dans les différentes régions du pays.
« Le peuple veut la construction », brandissant ce slogan, les équipes de campagne de Kais Saied ont sillonné les marchés et espaces publics des différentes régions du pays, où ils ont échangé avec les citoyens sur des thèmes centraux tels que la lutte contre la corruption, la pauvreté et le chômage.
Stratégie de proximité
Cette stratégie de proximité a été adoptée en vue de renforcer le lien entre le candidat Kais Saied, classé n°3 sur le bulletin de vote et son électorat. Candidat à sa propre succession, Saïed porte un projet permettant d’aplanir les difficultés socio-économiques que le pays vit depuis la Révolution du 17 décembre 2010 – 14 janvier 2011. Il promet de poursuivre le processus de réformes entamé, en juillet 2021, et passer de la phase des réformes à celle de la construction.
D’un autre côté, le staff de campagne du candidat Ayachi Zammel mise sur un programme économique « ambitieux » dont les grandes lignes sont étalées, massivement, sur les réseaux sociaux où une partie importante du corps électoral suit les développements de la course à la présidentielle.
La détention de Ayachi Zammel, poursuivi pour plusieurs affaires de falsification de parrainages citoyens, n’a pas empêché le staff de sa campagne électorale d’organiser, à l’instar des autres candidats, des meetings en vue de mobiliser les électeurs.
Placé sous le slogan « Tournons la page », le programme, électoral du candidat n°1 sur le bulletin de vote, vise essentiellement, à favoriser une relance économique pour atteindre, sur une période de cinq ans, un taux de croissance à hauteur de 4,2 %.
Ses principales propositions concernent les investissements dans les secteurs technologiques, agricoles et énergétiques, où il voit un potentiel pour dynamiser l’économie tunisienne.
Sur le plan politique, Ayachi Zammel promet, dans son programme, de libérer « les détenus politiques » et de suspendre la Constitution de 2022.
Il est à noter que Ayachi Zammel a été condamné, mardi, à douze ans de prison dans quatre affaires liées aux parrainages, trois ans pour chaque dossier.
Promesses électorales
Le troisième candidat, Zouheir Maghzaoui, a mené une campagne électorale basée sur le contact direct avec les citoyens dans plusieurs régions du pays. Accompagné de son équipe de campagne, il a effectué des visites dans des marchés et des quartiers populaires pour encourager les citoyens à voter massivement le 6 octobre prochain.
Les promesses électorales du secrétaire général du mouvement Echaâb, candidat numéro 2 sur le bulletin de vote, sont liées à l’amélioration du pouvoir d’achat, la lutte contre l’inflation et la réduction des disparités sociales.
Il s’est particulièrement engagé à soutenir les régions marginalisées et à relancer des projets économiques bloqués, notamment en ce qui concerne le domaine de l’agriculture qu’il considère clé de voûte de la souveraineté alimentaire de la Tunisie.
Au niveau social, Maghzaoui promet de lutter contre le chômage et de défendre les droits syndicaux.
Par ailleurs, Zouheir Maghzaoui, ancien dirigeant au sein de l’Union générale tunisienne du travail, s’est engagé à abroger le décret-loi 54 relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d’information et de communication, et à amender la Constitution et mettre en place une justice indépendante.
Campagne à l’étranger
La campagne électorale à l’étranger pour l’élection présidentielle se termine, mercredi, avant d’entrer demain, jeudi 3 octobre, dans la période de silence électoral.
La campagne destinée aux Tunisiens résidant à l’étranger avait débuté, le 12 septembre 2024. Le vote est prévu les 4, 5 et 6 octobre 2024.
Dans le cadre des préparatifs pour la campagne à l’étranger, l’Instance supérieure indépendante pour les élections avait aménagé des espaces aux sièges des missions diplomatiques tunisiennes (ambassades et consulats) pour l’affichage des portraits et des manifestes électoraux des candidats.
Seules deux activités ont été enregistrées dans le cadre des campagnes électorales des candidats Zouheir Maghzaoui et Kaïs Saïed, selon l’Instance électorale.
(avec TAP)