Les Tunisiens se sont rendus, ce dimanche 6 octobre 2024, aux urnes pour élire le président de la République pour le prochain quinquennat, dans une belle ambiance dans la majorité des régions. La journée s’est bien terminée avec un taux de participation acceptable et un comportement exemplaire de la part de tous les acteurs de cet événement.
Tous les centres de vote ont ouvert leurs portes aux électeurs à 8h00, et la fermeture des bureaux a eu lieu à 18h00.
A priori, tout s’est passé dans un climat sain même si certains observateurs ont prédit une journée plus ou moins chaude avec un scrutin qui oppose trois candidats, dont l’un, Ayachi Zammel, se trouve derrière les barreaux, accusé d’avoir falsifié des parrainages.
Rappelons que le corps électoral compte 9 753 217 électeurs, dont 50,4 % de femmes et 49,6 % d’hommes. Les jeunes électeurs de moins de 35 ans représentent 23,6 % du total. Le nombre d’électeurs tunisiens résidant à l’étranger est de 642 810, soit 6,6 % de l’ensemble des électeurs, parmi lesquels 300 000 nouveaux électeurs inscrits automatiquement.
Pour cette échéance électorale, l’ISIE a aménagé 5 013 centres de vote, comprenant 9 669 bureaux de vote. Le gouvernorat de Sfax dispose du plus grand nombre de centres (399).
De plus, l’instance a installé 57 tentes de vote dans les gouvernorats de Ben Arous, Ariana, Le Kef, Monastir et Sfax pour rapprocher les urnes des électeurs et faciliter leur participation.
Le plus grand centre de vote de Tunis se situe à El Ouardia, précisément à l’école primaire d’El Ouardia, avec 16 424 électeurs inscrits et 13 bureaux de vote. Le plus petit centre est une tente installée dans la localité d’El Achach, dans le gouvernorat de Tozeur, qui a accueilli… 27 électeurs avec un seul bureau de vote.
D’après les rapports des observateurs, le scrutin s’est passé dans de bonnes conditions et même le nombre d’infractions a été très faible sans enregistrer des problèmes majeurs. Dans ce cadre, l’ISIE a accordé environ 16 000 accréditations à des observateurs, journalistes locaux et étrangers, invités, représentants des trois candidats en lice et observateurs de la société civile.
Un comportement exemplaire
Cette ambiance sereine est venue démentir ce que certains observateurs, tunisiens et étrangers, avançaient à propos du taux de participation, de la bonne marche de cette opération et du climat social qui a régné ce dimanche à travers toute la République. Pour revenir à ces observateurs, ceux qui s’attendaient à une journée tendue et à une élection présidentielle à risque ont vite fait de déchanter puisque tout s’est passé dans le calme avec un comportement exemplaire dans les camps des trois candidats en lice.
La journée a débuté avec une affluence limitée, ce qui est souvent le cas le matin car, et ça devient une habitude, la majorité des électeurs préfère voter l’après-midi. Il y a eu de l’ambiance avec la présence des trois candidats dans les bureaux de vote pour accomplir leur droit. Zouhaier Maghzaoui est allé du côté de La Marsa, entouré de ses lieutenants et d’une partie de ses partisans, alors que Kais Saïed a choisi le centre d’Ennasr pour exprimer son choix.
Il a fallu attendre jusqu’à 14heures pour avoir les premiers chiffres de cette opération électorale à propos du taux de participation. Il s’est avéré que ce taux se situait à 14,5% à 13h. Un taux certes provisoire mais qui ne rassurait pas. Ce n’est que l’après-midi que les données ont changé avec une meilleure affluence puisque ce taux a atteint 27,7% à la fermeture des bureaux de vote à 18 heures.
Les appels au boycott hors-jeu !
Loin des chiffres, des taux et des pronostics, c’est cette ambiance calme et sereine qui a accompagné le scrutin qui retient l’attention. Chaque candidat a eu l’occasion de présenter son programme et d’annoncer ses promesses, et chaque électeur a fait son propre choix selon ses propres convictions. Il y a eu des échos à propos de certains appels au boycott, mais ce que la Tunisie a vécu, ce dimanche, est venu confirmer que ces appels n’ont pas eu d’écho positif et les citoyens ont préféré exprimer leur choix et assumer leur responsabilité, loin des appels désespérés de faire échouer ce grand rendez-vous électoral.
En somme, ce fut une belle journée qui a vu les Tunisiens s’exprimer dans les meilleures conditions pour choisir leur futur président de la République.
Kamel ZAIEM