- 15 sociétés communautaires entrées en activité
- Bientôt, une nouvelle ligne de garantie
- Vers l’augmentation du seuil de financement à 1 milliard de dinars et plus
Deux ans après l’entrée en application du décret portant création des sociétés communautaires, les choses avancent sûrement mais lentement. Des entraves bureaucratiques, législatives et foncières retardent le démarrage en grande pompe de ce modèle de développement économique et sociale novice, mais ambitieux. Les banques de la place s’impliquent aujourd’hui davantage dans le processus. Néji Ghandri, le président du CBF, a annoncé hier le lancement du 1er cycle de formation au profit des sociétés communautaires. Le secteur bancaire s’engage à soutenir financièrement et à accompagner la création des sociétés communautaires de manière à jouer leur rôle dans la création de richesse et la génération de postes d’emploi.
Riadh Chaoued, ministre de l’Emploi, a salué cette initiative et ce partenariat stratégique avec les banques tunisiennes qui vise à accompagner les sociétés communautaires en précisant : « Je tiens à rappeler que les sociétés communautaires ne sont pas des associations à but non lucratif, ce sont des entreprises économiques à intérêt social, d’où l’importance de la formation des compétences requises pour réussir ce nouveau modèle de développement avant-gardiste et garantir leur pérennité. Un choix irrévocable dont il faut réunir tous les éléments du puzzle, nécessaires à la réalisation des objectifs palpables assignés à cette vision novatrice, notamment sur le plan du développement, de la croissance, de la création d’emplois et de la réduction des inégalités régionales et ce, dans l’ultime but d’asseoir la justice sociale souhaitée ».
Une plateforme dédiée aux sociétés communautaires
Le ministre reconnaît les difficultés de démarrage pour les sociétés communautaires, principalement celles foncières et législatives affirmant qu’une révolution juridique s’impose. « Pour l’instant, on ne peut parler d’évaluation. Le processus est encore à ses débuts et aucune banque de la place n’a pour l’instant financé les sociétés communautaires. Les banques exigent des garanties et des retours sur investissement et c’est leur propre droit. De fait, une note réglementaire a été élaborée au niveau du ministère avec des banques de la place et nous espérons très prochainement la conclusion d’un accord avec les banques pour enfin passer à l’action ».
PLF 2025 : 1 milliard de dinars de financement et plus, une nouvelle ligne de garantie…
Il a par ailleurs annoncé la création d’une plateforme dédiée aux sociétés communautaires regroupant tous les intervenants, banques, ministères et organisations d’appui, outre le renforcement du financement des sociétés communautaires prévu dans la LF 2025 et l’amendement du décret 542 portant le seuil de financement de 300 millions de dinars à 1 milliard de dinars. Le ministre a sollicité les institutions bancaires pour qu’elles appliquent des taux d’intérêt préférentiels au profit de ces entités économiques.
15 sociétés communautaires entrées en activité
Hasna Jaballah, Secrétaire d’Etat chargée des sociétés communautaires, a affirmé que 15 sociétés communautaires sont entrées en activité, soulignant que le nombre est amené à accroître d’ici la fin de l’année. Elle a également mis en exergue les entraves bureaucratiques et législatives paralysant le démarrage effectif de ces entités économiques qui constituent la consécration du principe « La souveraineté appartient au peuple ». Elle a, par ailleurs, affirmé que d’autres instruments sont en gestation pour améliorer l’accompagnement de ces entités économiques et garantir leur pérennité.
Néji Ghandri, président du CBF, a affirmé pour sa part que des taux d’intérêt préférentiels seront accordés aux sociétés communautaires, réitérant l’implication des banques de la place dans ce modèle économique novice. « Il n’a pas de plafond pour le financement, tout dépend du projet, de sa rentabilité, du niveau du risque et de son retour sur investissement. D’autres banques intégreront le processus de développement de l’économie sociale et solidaire, notamment après la nouvelle ligne de garantie qui permettra aux institutions bancaires de les accompagner de la fourche à la fourchette (Business plan, schéma d’investissement, formation…) afin d’assurer leur rentabilité, d’améliorer leur compétitivité de manière à les préparer à la concurrence, de les assister dans l’élaboration de leur schéma commercial et pourquoi pas à l’exportation, surtout que leur rôle est avant tout la création de richesse et la génération de l’emploi, notamment pour les diplômés de l’enseignement supérieur.
Yosr GUERFEL AKKARI