Les réseaux sociaux font actuellement partie intégrante de la vie quotidienne de nombreuses personnes, y compris les enfants et les adolescents. Bien que pouvant offrir des avantages en termes de communication, de partage d’informations et de création de communautés, ces plateformes comportent également des risques potentiels, tels que le harcèlement en ligne, la divulgation d’informations personnelles et la cyber-intimidation. En effet, passer plusieurs heures sur les réseaux sociaux peut entraîner différents risques pour les enfants, notamment l’addiction aux réseaux sociaux, l’exposition à des contenus inappropriés, l’endoctrinement, des problèmes de santé mentale comme l’anxiété et la dépression, ainsi qu’une altération de la vie sociale et des interactions réelles.
Il est à noter que dans la plupart du temps, les parents sont responsables de cette addiction des jeunes enfants aux réseaux sociaux, soit par ignorance, soit par indifférence, soit encore par imprudence. C’est qu’il est devenu courant chez nous d’offrir un smartphone à son enfant, à l’occasion de son anniversaire ou d’une réussite scolaire. Mais ils ignorent souvent que leur enfant va se servir de cet appareil abusivement sans jamais se soucier des risques auxquels il est exposé en utilisant les réseaux sociaux, tels que Facebook, Instagram, Tiktok …Ces dangers sont devenus omniprésents dans la vie des jeunes enfants et adolescents, leur offrant une plateforme pour interagir, partager du contenu et se connecter avec d’autres personnes virtuelles.
L’utilisation des réseaux sociaux par nos enfants augmente
Dans une déclaration à l’agence Tunis Afrique Presse, le président de l’Association tunisienne pour la protection des enfants et des jeunes contre les dangers cybernétiques, Mohamed Ben Nooman, a indiqué que « l’utilisation des réseaux sociaux par les enfants âgés de 13 à 17 ans a augmenté de 88% au cours de la période entre 2019 et 2022, malgré les nombreux risques qui les menacent dans le monde virtuel. » Il a souligné que « leur nombre est actuellement de plus de 500 000 utilisateurs. »
L’Association est ainsi consciente des risques auxquels les jeunes enfants et les adolescents sont confrontés lorsqu’ils utilisent les réseaux sociaux. En effet, ces réseaux ne sont pas si inoffensifs que l’on pourrait le croire. Ils sont responsables de nombreux troubles. Sur les plus petits, leur impact est encore plus énorme, si bien que certains experts en la matière recommandent leur interdiction pure et simple, sachant que souvent, les mesures préventives demeurent sans résultats, comme le contrôle parental ou l’autorisation parentale exigée par certaines plateformes.
Dans de nombreux pays, les lois sur la protection de la vie privée exigent que les enfants de moins de 13 ans obtiennent l’autorisation de leurs parents avant de s’inscrire sur les réseaux sociaux. Cela vise à protéger la vie privée et la sécurité des enfants en limitant la quantité d’informations personnelles que les plateformes peuvent collecter et en réduisant les risques d’interaction avec des étrangers en ligne.
Mais, bon nombre d’enfants peuvent s’inscrire dans certaines plateformes par des moyens détournés, en déclarant de fausses informations sur leur âge, pour pouvoir accéder à des contenus concernant les adultes. En Tunisie, dans la plupart des cas, on ne peut pas trop compter sur une autorisation paternelle préalable, car dans beaucoup de familles, il y a des parents qui ne sont pas familiarisés avec les technologies numériques.
Pour une utilisation modérée
Aujourd’hui, en Tunisie, on n’est pas encore en mesure d’empêcher les enfants et les ados d’accéder aux différents réseaux sociaux et pour les protéger des risques encourus, le rôle des parents est primordial, en l’absence de véritables applications électroniques efficaces servant à l’interdiction des réseaux sociaux aux jeunes enfants ou à la limitation du temps d’écran qu’ils passent dans la navigation sur les différentes plateformes. Toutefois, le contrôle permanent des parents reste le plus important pour éviter les effets négatifs des réseaux sociaux sur leur progéniture.
En effet, les experts ne cessent de rappeler aux parents les méfaits d’une utilisation excessive des réseaux sociaux qui peut causer des taux très élevés d’anxiété et de dépression, chez les enfants en raison de la comparaison sociale, du harcèlement en ligne ou de la solitude ressentie. Comme autre conséquence sur les adolescents, ces derniers peuvent se sentir inadaptés ou insatisfaits de leur vie en se comparant aux images idéalisées des autres, ce qui peut affecter leur estime de soi. Et ces experts mettent en garde les parents contre la cyberintimidation, sachant que certaines plateformes peuvent être des lieux où le harcèlement se produit, entraînant des traumatismes émotionnels chez les victimes. Sans parler des troubles du sommeil qui contribuent à l’apparition des maladies mentales. Pour conclure, on peut dire que l’impact des réseaux sociaux sur la santé mentale des adolescents dépend largement de la façon dont ils sont utilisés. Une utilisation équilibrée et consciente avec un soutien parental, et des discussions ouvertes dans la famille sont donc essentielles.
Hechmi KHALLADI