Le gouvernement tunisien œuvre, actuellement, à l’élaboration d’une stratégie nationale pour la promotion des petites et moyennes entreprises (PME), a affirmé, hier, le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Abdelhafidh.
Intervenant lors d’un atelier sur la gouvernance institutionnelle et cadre législatif des PME, tenu à Gammarth (Banlieue nord de Tunis), il a ajouté que cette stratégie vise à faire des PME un vecteur fondamental de croissance, de création d’emplois et de développement durable.
Elle consacre, par conséquent, le rôle clé du secteur privé dans l’économie nationale et le principe constitutionnel d’un Etat qui travaille pour la réalisation de la complémentarité entre les secteurs public et privé sur la base de la justice sociale, précise encore le ministre.
Et de poursuivre que cette stratégie va permettre aux PME de mieux contribuer à la construction et à l’édification d’une économie forte.
Samir Abdelhafidh a, dans le même cadre, souligné que les axes de cette stratégie nationale ont été présentés dans le cadre d’un conseil ministériel dédié aux éléments de la stratégie pour la promotion des PME le 3 juillet 2024.
En effet, la méthodologie participative adoptée a conduit à l’identification de six axes stratégiques pour l’élaboration de ladite stratégie, à savoir la gouvernance institutionnelle et le cadre législatif des PME, l’accès au marché et à la concurrence, l’accès au financement, l’internationalisation et l’intégration aux Chaînes de valeurs mondiales, l’accès aux ressources non financières, entrepreneuriat et accompagnement, l’innovation et l’exploitation de nouvelles niches dans des domaines tels que l’Economie verte, bleue et numérique.
Le ministre de l’Economie a mis en exergue, à cette occasion, l’engagement et l’effort de l’Etat pour soutenir les PME. Ces efforts se sont traduits, entre autres, par des textes législatifs et des mécanismes d’incitation, par la création d’organismes d’appui et d’encadrement et par le développement d’une panoplie de produits financiers, dont certains ont été offerts par des établissements dédiés aux PME.
Le cadre juridique régissant les PME en Tunisie demeure assez complexe et dispersé à travers plusieurs textes, estime le ministre, rappelant que le nombre de structures administratives et d’établissements offrant des services aux PME est élevé, outre le manque de coordination entre leurs actions.
L’efficacité des interventions publiques au profit des PME n’a pas été toujours soumise à une évaluation objective, a conclu le ministre.
De son côté, le Directeur général chargé du suivi et de l’évaluation des réformes d’amélioration du climat des affaires au ministère de l’Economie, Mohamed Ben Abid, a annoncé qu’un comité de pilotage est en cours de création pour assurer l’élaboration de la stratégie nationale pour la promotion des PME.
« Six ateliers thématiques seront aussi programmés par le département de l’Economie pour finaliser et mettre en place un plan d’action de ladite stratégie », a –t-il ajouté, précisant que cette stratégie nationale sera par la suite validée par un conseil des ministres.
Pour sa part, la Directrice à la Direction générale du suivi et de l’évaluation des réformes d’amélioration du climat des affaires au ministère de l’Economie, Rim Zelfani, a mis l’accent, lors de cet atelier, sur l’importance de l’optimisation de la gouvernance institutionnelle et du cadre législatif pour le développement durable des PME en Tunisie.
Ces éléments servent, selon elle, de piliers fondamentaux pour améliorer la résilience et favoriser la croissance économique. Elle a expliqué, en outre, que la gouvernance institutionnelle implique les structures et les processus pour assurer une gestion efficace, équitable et transparente des entreprises.
En Tunisie, les institutions publiques, les organismes de réglementation et les partenariats public-privé jouent un rôle central dans le façonnement du paysage des affaires, indique la responsable, estimant qu’une gouvernance institutionnelle solide favorise un environnement favorable aux entreprises en renforçant la confiance des investisseurs et en facilitant l’accès au financement.
A noter que la tenue de cet atelier marque le démarrage de l’élaboration de la stratégie pour la promotion des PME.