Le jugement d’avant-dire droit dans l’affaire dite de la « rançon de Baghdadi Mahmoudi » attend toujours d’être exécuté. Il vise à auditionner les principaux auteurs de la transaction, notamment l’ancien chef du gouvernement et l’ancien ministre de la Justice, cités à comparaître. Selon le collectif d’avocats chargé du dossier, composé entre autres de Me Mohamed Baccar et Me Béchir Essid, l’objectif est de faire la lumière sur les 100 millions de dollars perçus par d’anciens dirigeants du mouvement Ennahdha en échange de l’extradition de Baghdadi Mahmoudi.
L’affaire est actuellement pendante devant la 7e chambre de la cour d’appel de Tunis. Me Baccar a tenu à rappeler que feu Foued Mebazaa, président de la République par intérim à l’époque, avait fermement refusé cette extradition, illustrant une position de principe saluée par la défense.
Pour sa part, Me Béchir Essid a souligné que cette affaire est éminemment politique. Selon lui, son client a été « vendu » par le gouvernement de la Troïka. Il désigne nommément les principaux responsables : l’ancien chef du gouvernement, l’ancien président de la République Moncef Marzouki, et l’ancien ministre de la Justice, affirmant qu’ils ont joué un rôle central dans l’extradition de Mahmoudi.
L’affaire a été renvoyée au 15 juin 2025 pour permettre l’exécution du jugement d’avant-dire droit, en attendant que les auditions demandées soient effectivement menées.
Ahmed NEMLAGHI
