Le plan de développement 2026–2030 a été au cœur de la récente rencontre entre le Président de la République, Kaïs Saïed, et la Cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzri. À cette occasion, il a été souligné que le rapport de synthèse, actuellement en cours d’élaboration et destiné à servir de fondement au projet de loi du plan, constituera également un cadre de référence essentiel pour l’élaboration future des législations économiques et sociales.
Le Président de la République a souligné la nécessité d’ouvrir de larges perspectives de développement, dans tous les secteurs et sur l’ensemble du territoire.
« L’objectif est de garantir à chaque citoyen tunisien la plénitude de sa dignité et l’exercice de ses droits légitimes, l’ambition concerne la totalité des domaines d’activité et l’ensemble des régions du pays », a affirmé le Président.
C’est dans cette dynamique que la Cheffe du gouvernement a présenté, lors d’un conseil ministériel dédié au suivi de l’élaboration du plan de développement 2026–2030, les fondements méthodologiques de ce chantier d’envergure.
Une méthodologie ascendante
Le plan repose sur une approche ascendante, il débute au niveau local, se poursuit au niveau régional puis interrégional (conseils des districts), avant d’aboutir à une vision nationale intégrée. La présidence du gouvernement a affirmé (au cours du conseil ministériel) que cette démarche visait à traduire les aspirations réelles des citoyens en projets de développement concrets, tout en assurant une cohérence stratégique entre la politique nationale et les priorités territoriales, dans le respect de l’unité de l’État.
Ainsi, les rapports issus des différentes strates territoriales sont progressivement consolidés, selon une logique ascendante structurée, pour aboutir à l’élaboration du plan de développement national.
« Cette méthode novatrice, adoptée pour la première fois, implique une mobilisation active de toutes les parties prenantes. Elle vise à renforcer l’intégration économique et sociale des régions, à favoriser un climat d’investissement propice et à replacer le citoyen au centre de la décision publique. Elle rompt avec les pratiques antérieures, souvent centralisées, qui ne prenaient pas suffisamment en compte les besoins spécifiques des populations locales », a souligné la Cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzri.
Dans le prolongement de cette approche participative, le conseil ministériel a également présenté l’état d’avancement du processus. Depuis le lancement, cinq rencontres interrégionales ont été organisées, rassemblant les membres des conseils régionaux et interrégionaux, les présidents des conseils locaux, les députés des deux chambres, ainsi que les gouverneurs. Ce dispositif a permis la tenue de 3 317 réunions de travail dans 279 conseils locaux, 154 réunions dans 24 conseils régionaux et 12 réunions dans 5 conseils interrégionaux. À l’issue de ces consultations, 35 435 projets ont été proposés, dont 90,6% relèvent d’une dimension strictement locale. La rédaction des rapports afférents à ces propositions a été finalisée à 100%, marquant une étape cruciale dans la consolidation de la phase préparatoire.
Alors que la Tunisie s’engage dans la définition de ses priorités nationales pour la période 2026–2030, le secteur de l’industrie, des mines et de l’énergie s’impose comme un levier stratégique central du futur plan quinquennal. Fort de sa contribution significative à l’économie nationale, ce triptyque sectoriel est appelé à jouer un rôle déterminant dans la refonte du modèle de développement, en cohérence avec les dynamiques régionales, les impératifs de transition énergétique et les objectifs de souveraineté industrielle.
Sécurité énergétique : une priorité stratégique intégrée au plan quinquennal
Dans ce même cadre préparatoire, s’est tenu le premier rassemblement de la commission horizontale de la sécurité énergétique, réunissant des représentants des ministères des Finances, de l’Économie, de la Planification, ainsi que des dirigeants d’établissements publics, des cadres spécialisés du secteur énergétique et des experts de l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives.
À cette occasion, la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Thabet Chiboub, a souligné l’engagement de son département à inscrire ses travaux dans l’approche prônée par le président de la République, centrée sur la participation citoyenne et territoriale. Elle a appelé à intensifier la coordination entre toutes les structures concernées afin d’élaborer une vision cohérente et innovante, fondée sur la diversification des sources d’énergie.
La ministre a également insisté sur la garantie de la pérennité et la performance des entreprises publiques, notamment par le renforcement de leurs capacités, l’encouragement à l’investissement dans les hydrocarbures et les énergies alternatives, et l’accélération des réformes législatives indispensables pour atteindre les objectifs fixés.
Il convient de rappeler que cette commission, créée spécifiquement dans le cadre de la préparation du plan 2026–2030, est chargée de coordonner les réflexions et recommandations destinées à assurer la sécurité énergétique à moyen et long terme. Travaillant en synergie avec les ministères, structures publiques et acteurs spécialisés, elle s’inscrit dans une approche participative et alignée sur les priorités de la prochaine période quinquennale. Parmi ses missions,évaluer la situation énergétique, anticiper l’évolution de l’offre et de la demande, et proposer des politiques renforçant l’efficacité énergétique et la transition vers les énergies renouvelables, tout en consolidant les bases de la souveraineté énergétique nationale.
Les secteurs de l’industrie, des mines et de l’énergie en chiffres
Lors d’une séance plénière de dialogue tenue au Conseil national des régions et des districts (CNRD), la ministre Fatma Thabet Chiboub a mis en lumière l’importance stratégique des secteurs de l’industrie, des mines et de l’énergie, qu’elle considère comme des vecteurs clés de croissance, de stabilité et de prospérité. Elle a rappelé que ces secteurs représentaient 40% du produit intérieur brut (PIB) et généraient 60% des emplois, directs et indirects.
La ministre a précisé que le secteur avait enregistré une hausse de 0,6% au premier trimestre 2025, soutenue notamment par la reprise de la production de phosphate. Elle a également souligné que les échanges avec les membres du Conseil national des régions et des districts se poursuivaient régulièrement, aussi bien avec le ministère qu’avec les établissements publics qui en relèvent, afin de résoudre les blocages, écouter les préoccupations des territoires et renforcer la gouvernance à tous les niveaux.
Fatma Thabet Chiboub a réaffirmé la participation active de son département à la préparation du projet de plan de développement 2026–2030, qui sera prochainement examiné et soumis à l’adoption par le Conseil national des régions et des districts (CNRD).
Nouha MAINSI
