Le spectacle « Ragouj » a ouvert le festival international d’Hammamet .Le metteur en scène Abdelhamid Bouchnak a exprimé sa joie de travailler sur un projet qui tourne autour d’un drame social qui a lieu dans un village reculé fictif qui se veut une illustration de la société tunisienne. «Nous avons travaillé très sérieusement sur ce projet, surtout au niveau musical et chorégraphie .Nous avons mis tout notre cœur dans cette pièce au sein de la troupe composée de 120 personnes Le défi n’était pas simple mais il a été relevé avec brio par l20 participants » a noté Bouchnack lors d’un point de presse . L’amour, la corruption, la jeunesse en désespoir, la persévérance de la femme rurale et d’autres thèmes poignants sont au centre de ce récit
A travers ses personnages, Bouchnak nous confronte à une vérité poignante : celle d’un quotidien tunisien marqué par la dureté et l’injustice. Mais il nous montre aussi le courage de ces tunisiens qui, malgré tout, continuent d’espérer et de résister .Chaque épisode est un cri de révolte contre l’injustice et aussi un hymne à l’amour, à l’amitié, à la femme, à la paix.Cette comédie musicale qui a duré deux heures et demie est une balade musicale où résonnent piano, violon, violoncelle, sous une berceuse des airs d’opéra ! C’est une symphonie d’instruments créant une acoustique qui vous plonge dans l’univers magique des mélodies . Un spectacle doté d’une force dramatique et psychologique sur fond sonore
Grâce à cette fusion entre musique et chorégraphie, chanteurs et danseurs ont offert à leur public une expérience à la fois unique et inoubliable. L’événement est la rencontre entre plusieurs artistes talentueux, ayant travaillé ensemble pour concevoir des partitions originales que seuls leur talent exprimera. Loin d’être un spectacle ordinaire, il s’agit tout autant d’une découverte musicale et chorégraphique palpitante assuré par des artistes confirmés tels que Yasmin Dimassi et Fatma Sfar, Aziz Jebali, Saber Oueslati, Bahri Rahali, Chawki Belkhouja, Mahmoud Saïdi, Walid Ayadi, Rym Ayed, Mehdi Mzeh et Fatma Saidane . Tous, ils ont enchanté les oreilles et réchauffé le cœur d’un public enthousiaste. La belle musique originale composée par Hamza Bouchnak est interprétée en direct par un orchestre d’une trentaine de musiciens sous la baguette du maestro Racem Damak.Les danseurs sous la férule d’Oumaima Manai ont séduit l’assistance par leur jeu scénique. Leurs déplacements tout au long de la soirée sont bien étudiés et parfaitement adéquats.Ces chorégraphies inspirées des transes, des danses bédouines ou de danse contemporaine procurent des tonalités nouvelles et agréables. Leurs mouvements sont telle une beauté inondée par le plaisir du rythme d’une musique éternelle. Leurs gestes conduisent à l’ivresse, au battement du cœur, ravivent les souvenirs les plus secrets, font surgir le souffle, le gémissement, appellent à la méditation, à l’extase et à l’épanouissement de l’âme. La communion est immédiate avec le public.
L’introduction de nouveaux éléments sonores ou visuels dans « Ragouj » a souvent été dominée par un souci purement créatif, afin que l’œuvre demeure vivante. Et quand on a un bel espace en plein air comme le théâtre d’Hammamet et qu’on y rajoute un public impliqué corps et âme dans l’acte artistique, on obtient une soirée magique. A la sortie du concert, on pouvait lire sur le visage Ils ont impressionné la foule avec leurs voix puissantes et leurs belles chorégraphies .Le réalisateur Abdelhamid Bouchnak a su tirer son épingle du jeu sous le regard attentif de son père Lotfi Bouchnak et Mouna Nouredine. Même notre championne Ons Jabeur a vibré . Très ému, Bouchnak a tenu à rendre hommage à certaines figures emblématiques de la scène culturelle tunisienne qui viennent de nous quitter en projetant des photos et des extraits de vidéos inclus dans le spectacle.
Kamel BOUAOUINA
Photos Berrazagua










