Un vent de musique contemporaine s’abat sur l’amphithéâtre de la ville de Hammamet avec l’inégalable duo libano-syrien «RUST». On le reconnaît à son style distingué, son empreinte visible, son chant unique et son florilège de sonorités électroniques, marqué par un registre oriental, fait de reprises et de compositions. Tout un univers que les deux artistes transposent sur scène. Un univers fait de lumière, d’instruments divers, de clins d’œil anecdotiques, de danse. Rarement, l’électro Tarab n’est aussi bien célébré sur la scène alternative arabe.
Petra Hawi et Hany Manja ont fait largement leur preuve le temps d’une soirée. La performance live de «RUST» transporte les auditeurs dans un univers où la tradition rencontre l’innovation, et où la beauté de la musique arabe se mêle si bien aux sonorités modernes et occidentales. Le duo bouscule les notions traditionnelles musicales et crée une identité sonore propre à lui. « Nous sommes plus que ravis d’être ici. L’endroit est féerique. Le public est d’un enthousiasme indescriptible. On ne peut être que trop fiers de se produire au théâtre d’Hammamet » déclare Petra Hawi. « Si je pouvais chanter, je me serais exprimé en chantant. Merci de nous faire sentir chez nous ici, en Tunisie. » Commente, ému, Hany Manja.
la chanteuse « Alsarah », vedette de la 2eme partie de soirée. Dans une atmosphère totalement autre, une musique, venue tout droit du Soudan, déferle sur la scène du festival. « Alsarah & The Nubatones » prennent la relève et s’accaparent l’espace et l’attention des mélomanes présents. Dotée d’une voix d’ange porteuse d’espoir et de patrimoine musical riche, «Alsarah», vedette phare de la soirée, donne carte blanche aux spectateurs. Elle leur demande de vivre le concert comme ils l’entendent, pleinement : En dansant, chantant, parlant et surtout à rire aux éclats
. Elle entame la soirée avec des morceaux tels que « Men Ana », « Salam Nubia », «Sudani », tout en ponctuant ses performances avec humour. «Alsarah» enchaîne avec la chanson « New Habibi ». Ses textes en langue arabe font l’effet d’une poésie vibrante, dansante. Un intermède musical de Oud enchante le public et le transporte dans un ailleurs musical. La chanteuse est aussi sous le charme de Hammamet. Elle est comme sublimée, pour longtemps et elle fait savoir… L’exil permet – il de créer encore ? « Je vis depuis 30 ans exilée », déclare Alsarah et enchaîne : « Quand on quitte un endroit pour un autre et ce qu’on vit quand on le quitte est indissociable d’un autre sentiment pesant, celui de la nostalgie. Nous sommes victimes d’une mémoire qui nous joue des tours. Quand on est exilé et qu’on revient sur nos terres d’origine, on ne reconnaît rien, le plus souvent. Partir est un sentiment très étrange. » Commente l’artiste Soudanaise.
Kamel Bouaouina
PHOTOS BERRAZAGUA








