À l’approche de la rentrée universitaire 2025-2026, les établissements d’enseignement supérieur s’activent pour accueillir, dans les prochaines semaines, des dizaines de milliers d’étudiants.
Dans ce contexte, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a dévoilé le calendrier officiel de la rentrée. L’année universitaire débutera le mardi 2 septembre 2025 pour un premier groupe d’établissements comprenant notamment les instituts préparatoires aux études d’ingénierie, les écoles et instituts de formation en ingénierie, l’École nationale d’architecture et d’urbanisme de Tunis, ainsi que les facultés de médecine et de médecine dentaire. Les autres établissements ouvriront quant à eux leurs portes le vendredi 12 septembre 2025.
Côté organisation, le ministère a défini un cadre précis, l’année universitaire comprendra au minimum 28 semaines de cours, hors périodes de vacances et d’examens. Toutefois, certaines filières, régies par des textes juridiques spécifiques, pourront bénéficier de dérogations à cette règle générale.
Par ailleurs, les enseignants resteront pleinement mobilisés au sein des établissements pour assurer l’évaluation des résultats, veiller au bon déroulement des examens et concours et encadrer les opérations de correction. Cette implication souligne l’importance accordée à la qualité pédagogique et à la rigueur dans le suivi des parcours étudiants.
Ainsi, cette rentrée s’annonce sous haute vigilance, où l’enjeu est à la fois académique et structurel. Entre continuité pédagogique, gouvernance universitaire et équité d’accès à la formation, la nouvelle année académique s’ouvre sur de nombreuses attentes et défis à relever.
Renforcement des capacités d’hébergement
Dans le cadre des préparatifs de la rentrée 2025-2026, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mondher Belaïd, a apporté plusieurs précisions concernant les conditions d’hébergement des étudiants. Il a notamment souligné la volonté du ministère de mettre progressivement fin à l’utilisation du troisième lit dans les chambres universitaires.
«En effet, la proportion des chambres individuelles et doubles a atteint 76,58% durant l’année universitaire 2024-2025, un indicateur clé de la qualité du logement dans les structures d’hébergement universitaire. Ce chiffre devrait évoluer positivement grâce à l’achèvement progressif des projets d’aménagement et d’extension actuellement en cours», a-t-il indiqué.
Pour répondre à une demande croissante, la capacité d’accueil sera renforcée par la création de nouvelles infrastructures. Ainsi, une nouvelle résidence universitaire est en construction dans le gouvernorat de Sfax, au sein du pôle technologique d’El Ons, avec une capacité de 550 lits. D’autres projets d’extension ont également démarré dans plusieurs structures universitaires, incluant notamment la construction d’une nouvelle résidence et d’un restaurant universitaire à Médenine, ce dernier pouvant accueillir jusqu’à 1 000 étudiants.
Le ministre a par ailleurs précisé que le réseau national d’hébergement universitaire compte actuellement 174 résidences, dont 80 privées sous convention, ainsi que 82 restaurants universitaires, y compris ceux situés dans les cités universitaires, et 17 centres culturels et sportifs.
Un investissement stratégique dans les services universitaires
S’agissant des services universitaires, qui constituent l’un des principaux axes d’intervention du ministère, le ministre a rappelé leur importance stratégique. Le programme dédié à ces services représente le deuxième poste budgétaire du ministère, avec une part de 21,11% du budget global pour l’année 2025.
Pour améliorer la qualité des prestations destinées aux étudiants, plusieurs chantiers prioritaires ont été lancés, tels que le développement de la certification des services, la numérisation des procédures, la mise en place de systèmes de réservation anticipée afin d’optimiser les dépenses, ainsi que le renforcement des infrastructures dédiées aux activités culturelles, sportives et sanitaires.
Le ministère entend ainsi instaurer un environnement universitaire stimulant, propice à l’épanouissement personnel et à la créativité des étudiants, tout en renforçant les dispositifs de soutien psychologique et social. Cette approche globale vise à accompagner les jeunes dans leur parcours, au-delà de la seule dimension académique.
76 000 nouveaux bacheliers
Alors que la session principale de l’orientation universitaire est prévue du 23 au 27 juillet 2025, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique assure être pleinement préparé à toutes les étapes de ce processus crucial. L’objectif est clair, garantir à chaque nouveau bachelier une place dans une université publique.
Afin d’atteindre cette ambition, le ministère a anticipé les besoins en mettant à disposition 178 000 places, réparties entre les différentes filières, soit bien au-delà du nombre total d’admis. Une capacité d’accueil jugée suffisante pour absorber l’ensemble des lauréats du baccalauréat, estimés cette année à plus de 76 000, toutes sessions confondues.
Une orientation pensée pour tous
Lors de son intervention à la télévision nationale, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mondher Belaïd, a souligné l’importance de ce dispositif, rappelant qu’il constitue un pilier fondamental de l’équité d’accès à l’enseignement supérieur. Il a également réaffirmé l’engagement du ministère à garantir un traitement équitable entre les différentes filières du bac.
Lors de l’ouverture des Journées nationales d’information sur l’orientation universitaire, organisées à la Cité des sciences de Tunis, le ministre a insisté sur le droit de chaque étudiant à un parcours universitaire dans le secteur public.
Résultats du bac 2025 : une dynamique encourageante, mais des déséquilibres à surveiller
En analysant les résultats du baccalauréat 2025, le ministre Mondher Belaïd a salué l’augmentation du nombre d’admis, avec une progression de 1 801 candidats supplémentaires par rapport à l’année précédente. Cette hausse témoigne d’un regain de performance dans la majorité des sections, à l’exception des sections Lettres et Économie-Gestion, qui affichent une légère stagnation.
En revanche, la section Mathématiques enregistre un recul préoccupant en termes de fréquentation. Face à cette désaffection, le ministère œuvre en collaboration avec le ministère de l’Éducation pour inverser cette tendance, notamment à travers des actions de sensibilisation et une meilleure valorisation des filières scientifiques.
Nouha MAINSI
