Voilà que nos élèves n’ont pas foulé le sol des écoles depuis la fin mai de l’année scolaire écoulée. Sans aucune exagération, on peut dire que la majorité écrasante de ces élèves n’a pas ouvert un livre ni un cahier depuis qu’elle est en vacances. Il y a même lieu de penser que même l’usage du stylo et d’un papier pour écrire quelque chose compte parmi les efforts les plus pénibles qu’ils puissent consentir pendant cette rupture prolongée avec les études.
En effet, il s’agit bien d’une rupture entre l’élève et l’école dès le premier jour des vacances d’été. Durant toutes les vacances, les enfants manifestent un désenchantement total et semblent se complaire dans la paresse et l’oisiveté.
Maintenant qu’il ne reste que quelques semaines de la rentrée scolaire, n’est-on pas en devoir de rééduquer les esprits et les corps de nos enfants pour que la reprise ne leur paraisse pas trop brutale ? Mais pour la plupart des élèves, l’ambiance estivale est encore propice à la récréation et au divertissement, aux grasses matinées et aux veillées interminables. Les plages continuent d’accueillir ces jeunes en vacances ; les festivals d’été continuent encore à occuper leurs loisirs et leurs passe-temps. Le livre et la lecture sont leur dernier souci.
Pour eux, la rentrée, c’est encore loin
Bon nombre d’élèves pour ne pas généraliser ne renoncent à leurs loisirs d’été qu’à la veille de la rentrée, quand arrive la toute dernière semaine des vacances, celle des inscriptions. Rares les élèves qui osent ouvrir un livre en cette période de congé annuel. Peu d’élèves, par contre, ont maintenu le contact avec les études, la lecture et l’écriture, le savoir et la culture, pendant ce long congé estival. Ces derniers savent en effet exploiter leur temps à bon escient, partageant leurs vacances entre révisions et loisirs. Les parents, eux, ont beau crier après leur progéniture afin d’imposer quelques heures de révision par semaine, les enfants font semblant de s’y mettre ; puis abandonnent très rapidement livres et cahiers pour reprendre jeux et sorties. Comment peut-on faire pour que ces enfants, complètement penchés vers l’amusement et le divertissement, consacrent un peu de temps au livre et à la révision ? Sera-t-il aisé, une fois rentrés à l’école, de rouvrir un livre après plus de trois mois de relâchement et de détente ? L’expérience a montré que ceux qui ont consacré quelque temps à la révision et à la lecture réussissent le démarrage de l’année scolaire beaucoup mieux que les élèves moins studieux pendant les vacances.
Ce qu’en pensent les spécialistes
Pédagogues, enseignants et psychologues sont unanimes à dire que les vacances sont faites pour se reposer et se divertir certes, mais vu que nos vacances d’été sont très longues, il faut consacrer un peu de temps pour la révision. Cependant, certains estiment que seuls les parents avertis et d’un certain niveau social et culturel font de leur mieux pour laisser en éveil la curiosité de leurs enfants et leur offrir diverses opportunités pour garder contact avec les connaissances acquises à l’école et aborder la prochaine rentrée avec confiance. C’est pourquoi on a inventé ce qu’on appelle «Cahiers de vacances» destinés à tous les niveaux scolaires, c’est justement pour ne pas oublier complètement les acquisitions de l’année écoulée, sinon à la reprise, on découvre que dans la mémoire de beaucoup d’élèves, il ne reste plus la moindre trace des dernières leçons de l’année précédente.
Tous les spécialistes s’accordent sur le fait qu’il faut insister sur les connaissances de l’élève déjà acquises lors de l’année scolaire passée et qu’il ne faut jamais anticiper les programmes du niveau supérieur de l’élève. Autrement dit, un élève de 7e année de base, doit réviser les connaissances qu’il a reçues l’année précédentes et ne doit en aucun cas entamer les leçons de la classe supérieure, la 8e année. Il s’agit d’une forme de recyclage et de remise en forme avant le démarrage de la nouvelle année scolaire. C’est surtout, recommandent les spécialistes, pour remédier aux effets néfastes de cette rupture prolongée, comme la perte du goût aux études, le manque de concentration et la paresse.
Consacrer une heure ou deux par jour à la révision
Cela étant, élèves et parents sont conseillés de ne jamais couper tout à fait les ponts, en période de vacances, avec les études. Une ou deux heures de lecture ou de révision par jour n’ont jamais fait de mal à personne. Certes, un temps de repos est nécessaire, du moins pendant la première moitié des grandes vacances d’été. Or, se reposer ne veut pas dire forcément ne rien faire du tout. Quel que soit l’âge de l’enfant et de son niveau scolaire, le mieux est de laisser passer les quatre premières semaines sans parler d’études et de révision. Mais après un mois ou un mois et demi de vacances, il faut penser sérieusement aux heures de révision. C’est ainsi que selon les experts, une petite séance quotidienne de révision est recommandée pour que ce ne soit pas une corvée mais une habitude à prendre avant le retour sur les bancs de l’école. L’essentiel est de ne pas laisser son enfant totalement coupé de ses études pendant les vacances scolaires.
Hechmi KHALLADI.
