«Les efforts se poursuivent pour trouver de nouvelles ressources financières pour les sociétés communautaires, notamment à travers l’activation du décret gouvernemental n°542, qui portera le plafond de financement de ces sociétés de 300 000 dinars à 1 million de dinars», a révélé Hasna Jiballah, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, chargée des sociétés communautaires.
Lors d’une séance de travail au siège du gouvernorat de Kébili, Hasna Jiballah a précisé que cette mesure ouvrira de nouvelles perspectives, tant pour le lancement de nouvelles activités que pour l’extension de projets existants.
«Cette décision vise à offrir aux entrepreneurs des fonds supplémentaires afin de concrétiser leurs projets et d’accélérer leur passage à la production effective», a-t-elle souligné.
Concernant le financement, la Secrétaire d’État avait auparavant confirmé que six banques participent déjà au soutien des sociétés communautaires, tandis que cinq autres banques ont candidaté, portant ainsi le nombre total d’établissements financiers impliqués à onze.
«En février 2025, 170 sociétés ont obtenu leur identifiant fiscal au niveau national, tandis que seulement 42 ont été financées pour un montant total de 13 millions de dinars. Les autres sociétés attendent soit l’augmentation du plafond de financement à 1 million de dinars, soit un financement via la procédure de règlement judiciaire», a-t-elle précisé.
50 sociétés communautaires en activité
Par ailleurs, lors de sa visite à Kébili, Hasna Jiballah a indiqué que le nombre des sociétés communautaires ayant effectivement démarré leur production est passé de 4 en septembre 2024 à 50 actuellement dans le pays. «Il existe aujourd’hui 250 sociétés communautaires disposant de leur propre identifiant fiscal, contre seulement 79 au second semestre de l’année dernière, ce qui confirme les efforts considérables déployés pour soutenir ces sociétés et sensibiliser à leur importance», a-t-elle souligné dans une déclaration à l’agence Tunis Afrique Presse (TAP).
Hasna Jiballah a rappelé que le gouvernorat de Kébili compte actuellement neuf sociétés communautaires établies et une autre en préparation pour tenir sa séance de fondation. À ce jour, seules trois sociétés ont démarré leurs activités, tandis que seize initiatives sont encore en phase de définition et de planification.
Réformes juridiques et simplification des procédures
Les problématiques foncières ont ralenti le développement de nombreuses sociétés. Toutefois, elles ne constituent pas un frein insurmontable aux efforts visant à instaurer un climat d’investissement favorable. Selon la Secrétaire d’État, la réussite de ces sociétés dépendra d’une gouvernance renforcée du dossier foncier, à tous les niveaux, afin d’assurer un impact social et économique réel et durable sur le territoire national.
Dans cette perspective, des travaux sont actuellement en cours pour réviser certaines lois, notamment celle relative aux terres domaniales. Parmi les réformes envisagées figure la suppression progressive de nombreux documents exigés lors de la création des sociétés, afin de simplifier les démarches administratives et d’accélérer le démarrage des activités. L’accès à la plateforme numérique dédiée sera également facilité, tandis que de nouvelles lignes de financement sont activement recherchées pour renforcer la résilience des sociétés et favoriser leur passage effectif à l’activité productive.
Poursuivant sur cette dynamique, Hasna Jballah a souligné que le chantier des sociétés communautaires reste ouvert et en constante amélioration, grâce à des mesures concrètes dans les domaines du financement, de l’accompagnement, de l’encadrement, de la supervision et de la formation. «Le dépôt d’un projet d’amendement de la loi n°21 de 1995 relative aux terres domaniales permettra, une fois adopté, à plus de 144 sociétés d’accéder à la phase de production», a-t-elle révélé. Cette réforme vise à lever les obstacles administratifs et à créer un cadre légal clair et efficace pour l’ensemble des entrepreneurs.
À ce sujet, le Président de la République Kaïs Saïed a insisté sur la simplification des procédures administratives et sur l’exploration de nouveaux moyens de financement, notamment pour les jeunes entrepreneurs. Il a également dénoncé les entraves injustifiées à certains projets qu’il considère comme des tentatives de blocage visant à dévaloriser les sociétés communautaires, soulignant ainsi l’importance d’un climat économique transparent et équitable.
Mesures prévues par la loi de Finances 2026
La nouvelle loi de Finances prévoit la création de nouvelles ressources financières pour les sociétés communautaires et la facilitation de leur accès aux financements. Selon Hasna Jiballah, ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie globale visant à développer un système de qualité pour des sociétés solides, durables et capables de générer des emplois décents.
Elle a également souligné le rôle essentiel de ces sociétés dans la création d’emplois et dans la dynamisation de l’économie locale, en insistant sur l’importance de renforcer la participation des femmes. La Secrétaire d’État a rappelé la nécessité de poursuivre l’accompagnement et le suivi pour surmonter les obstacles, d’établir un calendrier clair et de mettre l’accent sur la qualité, ainsi que sur l’activation des chaînes de valeur, afin de maximiser l’impact social et économique des sociétés communautaires.
Vers le Plan de développement 2026-2030
En relation avec le Plan de développement 2026-2030, Hasna Jiballah a souligné la nécessité de poursuivre le travail selon une approche participative, équitable et intégrée entre individus et structures publiques.
Lors d’une réunion de l’équipe chargée de préparer le contenu de la politique publique en matière d’emploi, de formation professionnelle, d’initiative privée et de sociétés communautaires, elle a insisté sur le fait que l’approche participative sera la clé du succès du Plan stratégique, permettant de transformer les efforts dispersés en une force collective capable de produire un véritable changement.
«Les objectifs stratégiques du projet relatif aux sociétés communautaires reposent sur le renforcement de leur gouvernance, la création de réseaux d’accompagnement et de soutien pour les porteurs de projets dans tous les domaines liés au financement, ainsi que sur l’adaptation du cadre législatif aux spécificités de ce type d’entreprise. Plusieurs autres objectifs visent à soutenir le rôle des sociétés communautaires dans la politique sociale, économique et environnementale de l’État, conformément aux directives du Président de la République, Kaïs Saïed, issues de la Constitution tunisienne», a-t-elle précisé.
Nouha MAINSI
