Karim Gharbi a illuminé encore une fois la scène de Grombalia avec sa pièce « Visa »., c’est l’histoire de ces Tunisiens qui rêvent d’ailleurs, qui voient dans le mariage avec une étrangère le sésame pour une vie meilleure. En jouant son rôle sur scène, Gharbi ne tombe pas dans la caricature facile. Son spectacle est un miroir, parfois déformant, souvent cruel, de la société tunisienne. Il pointe du doigt les travers, les espoirs déçus, mais aussi les petits bonheurs du quotidien qui font le sel de la vie ici.
Avec un talent remarquable et une énergie débordante, Karim a décortiqué les travers de la société tunisienne, soulignant avec malice les absurdités et les situations cocasses de la vie de tous les jours. À chaque anecdote, c’était une explosion de rires et d’applaudissements, témoignant de la complicité entre l’artiste et son public.
Les rires se sont mêlés dans un spectacle comique critique, transformant le rêve de l’immigration en une pièce de théâtre vibrante de sarcasme et de nostalgie, révélant les visages du chômage, de la bureaucratie et d’une lutte quotidienne qui pèse sur les jeunes.Avec son humour incisif et ses performances parfois improvisées et parfois réfléchies, Karim Gharbi a réussi à faire du rire un moyen d’exprimer la colère refoulée, tout en étant en même temps un miroir fidèle reflétant les visages de la crise qui poussent beaucoup à chercher le salut dans l’immigration.
Le public a trouvé dans le spectacle une occasion de divertissement, mais il est sorti avec des questions profondes en tête sur la patrie, sur l’appartenance, et sur ce douloureux paradoxe entre l’amour du pays et le désir de le quitter.Mais au-delà des performances individuelles, c’était l’atmosphère vibrante de la soirée qui en faisait un événement inoubliable. Le théâtre résonnait des éclats de rire contagieux, créant une ambiance chaleureuse et enjouée où chaque spectateur se sentait partie prenante de cette célébration de l’humour et de la vie. Jeunes et moins jeunes étaient unis par un même élan de joie et de convivialité, s’abandonnant avec délice à la magie du spectacle. Les ovations retentissantes à la fin de chaque sketch étaient le témoignage éloquent de l’admiration et de la gratitude du public envers ces virtuoses de l’humour.
Kamel BOUAOUINA
Photos Berrazagua







