Par Samia HARRAR
Un chef de la sécurité qui se sent en insécurité, parce que quelque part, dans une cellule nue, croupit un vieil homme de 66 ans, emprisonné injustement, depuis 2002, par un État occupant, qui a permis à ce qu’un ramassis de criminels et de fascistes décomplexés, en constituent le gouvernement. Celui-là même qui, depuis plus de 22 mois, perpètre un génocide à Gaza.
Ce chef de sécurité: Ben Gvir pour ne pas le nommer, a osé faire intrusion dans la cellule où était confiné à l’isolement, un homme aujourd’hui fragilisé à l’extrême, et qui porte, sur son visage amaigri, les traces de l’épuisement, et des années de privation, de violence et de torture, qui ont été son lot durant de longues années, dans les prisons israéliennes, pour le menacer, en vociférant comme un forcené, parce que cet homme, à l’apparence si vieux, vu le traitement qu’il subit depuis quasi un quart de siècle, c’est Marwan Barghouthi. Celui qui est considéré comme le « Mandela Palestinien ».
La force du symbole, parce que, pour les Palestiniens, tous bords confondus, que ce soit en Cisjordanie occupée ou à Gaza, Marwan Barghouthi réussit à mettre d’accord, dans un même élan, tous les rangs dispersés s’il en est, et fait consensus: ce qui dérange énormément Israël, qui a misé sur les divisions internes pour fragiliser et faire capoter définitivement, tout processus qui pourrait mener à la paix, et à la reconnaissance de l’État Palestinien. Même à l’isolement, même à l’intérieur d’une cellule et après toutes ces années, les Palestiniens continuent à lui faire confiance, et à voir en lui, leur futur leader. Celui qui pourra réussir une totale cohésion nationale s’il venait à être libéré. Alors du coup, et même si cela n’a jamais été à l’ordre du jour pour l’entité sioniste, le nauséabond Itamar Ben Gvir, à qui Barghouthi fait peur, n’a pas pu se retenir et s’est précipité comme un dément, dans la cellule de Barghouthi pour le menacer ainsi que tous les Palestiniens, de tous les maux possibles et imaginables, éructant, en même temps que sa vindicte et sa haine, sa peur, tapie derrière chaque mot, devant la stature immense, d’un homme, devant qui, il sait qu’il sera toujours d’une petitesse affligeante! Comme si le prisonnier, c’était lui et que Marwane Barghouthi, derrière les murs épais de sa prison, était un homme libre. C’est le cas d’une certaine manière. Un criminel de guerre de la trempe de Ben Gvir, sait, au fond de lui, qu’il sera toujours en sursis…
