A peine les soucis de l’orientation oubliés, les nouveaux bacheliers vont devoir penser au logement, surtout pour ceux qui iront dans des facultés situées loin de leurs lieux de résidence. Et trouver une place dans un foyer public et même privé n’est nullement une promenade de santé, surtout pour les filles qui cherchent souvent des foyers sécurisés et pratiques…
Alors que la rentrée universitaire est imminente, la recherche d’une place ou d’une chambre dans un foyer universitaire est une besogne qui nécessite, à la fois, investigations et moyens.
L’hébergement universitaire est généralement accordé aux nouveaux étudiants, âgés de moins de 26 ans, orientés vers des établissements d’enseignement supérieur et de recherche. Il est attribué à l’étudiant de sexe masculin pour une période d’une année et pour une période de deux années à l’étudiante. Les étudiants gravement handicapés et ceux parrainés par l’Etat sont prioritaires. Et ce, à condition d’avoir une distance égale ou supérieure à 30 km entre le lieu de résidence et l’établissement universitaire.
Un foyer universitaire, qu’il soit public ou privé, est à la base un établissement qui a été fondé pour offrir aux étudiants des logements décents pour pouvoir démarrer leur vie estudiantine dans les meilleures conditions de stabilité, de sécurité et pourquoi pas de… confort.
Or, malheureusement, ces foyers universitaires publics, accessibles à des prix, il faut le mentionner, très abordables (20D par mois) ne disposent pas de modalités pratiques pour assurer à l’étudiant un lieu sain et calme pour pouvoir y habiter et y assurer la révision des cours. Sur le papier, ces services offerts auraient dû être dans les normes, puisque un foyer est censé avoir une capacité d’accueil de plus d’une cinquantaine d’étudiants, y compris des espaces communs. Sauf que, malheureusement, dans certains foyers publics, ce n’est pas le cas. Des étudiants résidents font régulièrement circuler des images décrivant l’état déplorable des chambres en plus de la médiocrité des conditions d’hygiène et de vie. Dans certains foyers, on met à la disposition des étudiants une salle de bains commune par secteur sans porte, donc sans aucune intimité assurée ni règles respectées de l’hygiène. Ceci, en plus des vitres cassées ou des armoires sans étagères et des portes sans serrures.
Des conditions pareilles ne sont guère favorables pour un étudiant ou une étudiante qui démarre sa vie estudiantine pour la première fois. A peine sorti d’une année éreintante, le nouvel étudiant se trouve confronté à un cadre de vie désagréable qui agit sur son moral et lui fait perdre l’envie de poursuivre ses études. Les étudiants mal lotis, et ils sont très nombreux, ne peuvent que solliciter le directeur ou la directrice du foyer pour signaler de tels problèmes mais sans trop espérer car la réponse est la même : c’est le cas de tous les foyers et il ne faut pas espérer mieux.
Un semblant de luxe au prix fort
Ceux qui veulent éviter les mauvaises surprises des foyers publics, se tournent vers d’autres solutions dont, notamment, les foyers privés. Et là, il y en a pour tous les goûts, mais il faut casquer pour obtenir le lieu de résidence espéré. A titre d’exemple, un foyer pour filles, soi-disant haut standing, au centre-ville, loue la chambre double à 400 dinars par mois, c’est-à-dire un montant qui dépasse les moyens de certaines familles qui peinent déjà à assurer à leurs enfants le nécessaire minimum pour se nourrir et se procurer toutes les fournitures scolaires nécessaires.
Il y a d’autres foyers privés qui proposent des prix pouvant atteindre jusqu’à 350 dinars pour une chambre individuelle. D’où l’idée, pour ceux qui peuvent se le permettre, de louer un appartement ou une petite villa ailleurs, avec une salle de bain et une cuisine ou bien le partager avec un ou deux étudiants en payant le même prix que celui du foyer.
Les promesses ne manquent pas
Du côté du ministère de l’Enseignement et de la Recherche scientifique, on annonce, comme c’est le cas la veille de toute nouvelle année universitaire, des nouvelles rassurantes quant au nombre de places disponibles dans les foyers publics et à l’état de l’infrastructure en place. Cette année, le nombre de foyers universitaires, entre étatiques et privés, sera quasiment le même que celui de l’année passée avec une légère augmentation (180 au lieu de 173). Ils seront opérationnels à la rentrée 2025-2026 et on promet, déjà, de faire beaucoup mieux qu’avant en tenant compte des réclamations et des plaintes déposées par les étudiants et surtout, les étudiantes.
Aux 94 cités universitaires vont s’ajouter, cette année, d’autres nouvelles institutions et le ministère fait de son mieux, nous dit-on, pour que tout soit prêt à la rentrée. La même source précise que 50% des dépenses globales du département sont consacrées aux études et aux foyers universitaires. C’est que le ministère est conscient de la nécessité de faire encore plus pour satisfaire le minimum de services réclamés par les étudiants et fait de son mieux pour améliorer les conditions d’hébergement avec, entre autres, l’ouverture de plusieurs nouveaux restaurants universitaires, là où des instructions fermes ont été prodiguées afin d’améliorer les conditions d’hébergement et de restauration des étudiants.
Dans ce même chapitre de promesses, une action de relooking est programmée dans les chambres des foyers publics et les pavillons de restauration. De même, les activités culturelles, sportives et de loisirs seront diversifiées avec un meilleur encadrement psychologique assuré aux étudiants.
Entre promesses et réalité, nous espérons voir nos étudiants bénéficier des meilleures conditions d’hébergement et de restauration, là où ils sont.
Kamel ZAIEM
