Il est souvent difficile pour un parent de savoir à qui confier son enfant. On souhaite toujours le meilleur pour son enfant, et c’est légitime. Certains parents optent pour un accueil familial en recourant aux grands-parents ou aux proches parents pour leur confier la garde de leurs bébés ou leurs enfants encore en bas âge. Mais parfois, le choix de tel ou tel établissement d’accueil peut présenter des avantages et des inconvénients et il semble que la majorité des parents ne soit pas toujours satisfaite des services pour diverses raisons et ils ne sont pas toujours sûrs que leurs enfants soient entre de bonnes mains.
En effet, on remarque que ces établissements préscolaires, surtout ceux installés dans des quartiers populaires, présentent souvent des défectuosités aussi bien au niveau de l’hygiène et de la propreté qu’au niveau du personnel chargé de la garde et de la protection des enfants, surtout concernant les compétences humaines et pédagogiques des personnes recrutées pour y travailler (niveau instructif, personnalité, aptitude à communiquer avec les enfants…). Et dire que certains de ces établissements ne répondent pas convenablement au cahier des charges imposé par le ministère de tutelle. De plus, l’absence d’un contrôle permanent peut empirer la situation. A qui donc confier son enfant ?
Quand la quantité l’emporte sur la qualité
En Tunisie, le nombre des jardins d’enfants est en croissance constante, selon les dernières statistiques de 2022. On comptait environ 5 676 établissements accueillant 287 mille enfants environ, alors que le nombre des crèches s’élevait à 471 avec 5 781 inscrits. Avec les nouvelles ouvertures de la prochaine rentrée, le nombre augmentera outre mesure. Il est donc important de noter que ces chiffres peuvent varier d’une année à l’autre.
Cependant, on trouve toujours pas mal d’établissements d’accueil qui ne répondent pas aux conditions requises par la réglementation en vigueur malgré les contrôles effectués par les autorités compétentes. Dans certains cas, ces établissements sont dirigés par des personnes n’ayant pas le profil idoine, n’ayant aucune formation ou n’ayant jamais travaillé dans le domaine de la petite enfance. De plus, le personnel chargé de l’éducation des petits enfants n’a parfois ni le titre d’éducateur ni celui de puériculteur. De surcroît, les règles de sécurité et d’hygiène ne sont pas toujours respectées. Pourtant, ces centres d’accueil sont régis par des réglementations rigoureuses et leur ouverture doit respecter toutes les modalités fixées dans le cahier des charges. Pas mal de propriétaires de ces établissements promettent aux parents monts et merveilles lors de l’inscription de leurs enfants. Mais ces derniers sont aussitôt déçus par les services fournis à leurs enfants. On accuse même le personnel de ces établissements de mensonges : dire à un parent que son enfant a très bien mangé alors que celui-ci n’a que peu ou rien mangé ou qu’il a bien dormi alors que c’est faux… Ce qui peut engendrer toutes sortes de problèmes entre les parents et le personnel responsable.
Beaucoup d’efforts sont accomplis par l’Etat et des mesures substantielles ont été prises en vue de mettre plus d’ordre dans ce secteur très sensible. Mais des incorrections et des dysfonctionnements continuent malheureusement à sévir dans un bon nombre d’établissements d’accueil. Par exemple, dans certains jardins d’enfants, surtout dans les quartiers populaires, la surface de 1,5 m2 pour chaque enfant n’est pas toujours respectée, ce qui provoque des classes surchargées et un manque de confort chez les enfants, sans parler des conditions lamentables dans lesquelles ces derniers sont accueillis.
Il est à noter que la majorité écrasante de ces structures d’accueil relève du privé. Mais depuis 2021, le ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées s’est engagé dans la création de nouveaux jardins d’enfants publics dont le nombre s’élève jusqu’à présent, à 43 établissements avec une capacité d’accueil de 2700 enfants.
Les autorités compétentes organisent des visites de contrôle dans ces établissements afin d’endiguer les irrégularités et les dépassements illégaux. Des circulaires sont régulièrement adressées aux directeurs des jardins d’enfants et des crèches en vue de les exhorter à observer les règlements et veiller au respect des conditions susceptibles de fournir le cadre favorable à l’équilibre psychologique et à la sécurité des enfants. Nous assistons actuellement à une prolifération démesurée de jardins d’enfants, de crèches et de garderies scolaires. Mais on a peur que le nombre grandissant de ces structures ne soit responsable d’une qualité médiocre.
Hechmi KHALLADI
