Le ministère de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées a annoncé l’ouverture des inscriptions pour l’année scolaire 2025-2026 dans les jardins d’enfants publics inclusifs, à compter du lundi 1er septembre 2025.
«Cette initiative s’inscrit dans la continuité des efforts du gouvernement pour garantir un accès équitable à l’éducation préscolaire, notamment pour les enfants issus de familles vulnérables et résidant dans des zones prioritaires», a révélé le ministère.
Le ministère a précisé que la rentrée effective des activités dans ces structures éducatives est fixée au lundi 15 septembre 2025. Afin d’assurer une organisation optimale et d’éviter toute surcharge administrative, les parents souhaitant inscrire leurs enfants sont invités à se rapprocher des services des délégations régionales des affaires de la femme, de la famille, de l’enfance et des personnes âgées, et ce, pendant les horaires administratifs habituels.
Cette étape préliminaire permettra de garantir que chaque enfant bénéficie d’un accueil adapté et de conditions pédagogiques conformes aux standards de qualité.
Dans son communiqué, le ministère a souligné : «Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale visant à généraliser les services et programmes de l’éducation préscolaire, en particulier au profit des enfants résidant dans les zones prioritaires.»
Les frais d’inscription
Concernant les frais d’inscription, il convient de rappeler qu’en vertu de l’arrêté conjoint de la ministre de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Personnes âgées et de la ministre des Finances, daté du 12 octobre 2022, ceux-ci ont été fixés à 30 dinars pour l’inscription annuelle, 50 dinars pour l’abonnement mensuel et 5 dinars au titre de l’assurance par enfant.
Cependant, ces frais ne s’appliquent pas aux enfants issus de familles à revenu limité ou en situation de précarité, aux enfants sans soutien familial, à ceux en situation de handicap — notamment les enfants atteints de troubles du spectre autistique — ainsi qu’aux bénéficiaires du programme national de promotion de la petite enfance, qui sont totalement exonérés.
Taux de couverture préscolaire en 2022
Malgré les progrès réalisés, l’accès à l’éducation préscolaire reste un défi majeur. Dans son rapport «Développement de la Petite Enfance : Analyses sur l’éducation préscolaire en Tunisie — Cadrage et Perspectives 2030», l’UNICEF souligne que la période de 0 à 6 ans est cruciale pour le développement physique, cognitif, social et émotionnel de l’enfant. Les soins et stimulations reçus durant cette phase auront des effets durables et déterminants sur la réussite future de l’enfant. Selon l’organisation, à l’âge de six ans, le développement du cerveau de l’enfant atteint environ 90% de ce qu’il sera à l’âge adulte, ce qui illustre l’importance de mettre en place des structures préscolaires de qualité dès les premières années.
Cette problématique s’inscrit dans un débat plus large sur l’accès à l’éducation préscolaire en Tunisie. Les études menées montrent à la fois les avancées enregistrées et les défis persistants. Ainsi, l’UNICEF rappelait qu’en 2022, le taux de couverture préscolaire avait considérablement progressé, passant de 7% en 1990 à 51% en 2018. Cette progression est encourageante, mais elle masque des disparités régionales importantes et une prédominance notable des zones urbaines, malgré les efforts constants des autorités pour réduire ces écarts.
La même année, l’organisation signalait que 49% des enfants de moins de cinq ans ne bénéficiaient toujours pas de l’éducation préscolaire, tandis que 10% restaient exclus de la classe préparatoire. Ces chiffres traduisent l’ampleur des défis à relever et guident les actions conjointes du gouvernement, de l’UNICEF et de leurs partenaires pour renforcer le rôle des institutions préscolaires comme espaces d’apprentissage, de socialisation et de développement intégral pour chaque enfant.
Partenariat avec l’UNICEF
Dans le cadre de ces efforts, l’État a ouvert en 2022 trente jardins d’enfants dans des régions défavorisées, afin de rapprocher l’éducation préscolaire des familles les plus vulnérables. Vingt-quatre de ces structures ont été équipées par l’UNICEF conformément aux standards de qualité, tandis que quatre autres ont bénéficié de l’appui de la GIZ dans le cadre d’une initiative de partenariat public-privé. Ces dernières seront mises à la disposition de jeunes entrepreneurs, renforçant ainsi le lien entre développement éducatif et initiatives locales.
Au total, ces trente jardins d’enfants, répartis dans des localités prioritaires de 18 gouvernorats, ont la capacité d’accueillir 1 700 enfants issus de familles socialement défavorisées.
Nouha MAINSI
