Par Raouf KHALSI
Oui, ce qui se passe dans le pays n’est pas le fait du hasard. Il ne s’agit pas de dysfonctionnements, mais bel et bien de sabotages. On l’a vu avec les coupures d’eau et d’électricité qui n’ont rien de technique, avec la flambée des prix et le retrait de produits alimentaires du marché : c’est ce moment précis que choisissent les comploteurs de l’ombre pour dérégler le métabolisme social du peuple et pour défier les mécanismes sécuritaires de l’Etat.
Ce constat plusieurs fois dressé par le Chef de l’Etat est sans appel. Il s’agit d’opérations ciblées, fomentées par les «ennemis de la révolution» pour tirer tout le processus de la gouvernance vers le bas.Vendredi dernier, il a même parlé de «forces occultes».
L’ennui, c’est que ces comploteurs actionnent les leviers de la discorde et comptent sur les âmes faibles et sur les traîtres pour semer la discorde sociale et pour faire capoter le processus de refondation de l’Etat.
C’est une guerre dans les règles. Guerre pour l’émancipation du peuple dépositaire de la légitimité, guerre multidimensionnelle aussi tenant à l’émergence d’un Etat fort et à des équilibres socioéconomiques solides et fiables.
C’est quelque part aussi, une question de souveraineté décisionnelle, refusant toute ingérence étrangère dans nos choix propres, parce qu’on sait à quel point l’Etat et le régime ont dû faire face à des puissances et à des organismes internationaux habitués par le passé à opposer des injonctions aux choix nationaux. L’Etat a choisi d’être souverain et il a aussi choisi la difficulté, celle de lutter contre les esprits malfaisants de l’intérieur comme de l’extérieur.
C’est aussi un travail de longue haleine parce qu’il s’agira de démanteler des cercles mafieux d’autant plus nocifs et dangereux qu’ils cherchent à semer le trouble au détriment des équilibres sociaux et sécuritaires.
Dans cette logique, c’est le peuple qui choisit son camp et c’est à lui de briser le plafond de verre pour accéder à un palier supérieur et pour briser le carcan des préjugés structurels.
Aujourd’hui que la reconstruction de l’Etat est en train de se mouvoir, les Tunisiens savent au moins à qui se référer, contrairement à un passé de hautes turbulences et aux années de braise où toutes les responsabilités étaient diluées. Les Tunisiens se réfèrent maintenant à l’Etat. Parce qu’entre autres, il n’y a plus d’empire dans l’Etat…
