«Il a été convenu avec le président de la Fédération tunisienne des agences de voyages et de tourisme (FTAV) d’intégrer le parc national d’Ichkeul dans les circuits touristiques afin de promouvoir le tourisme alternatif et écologique, notamment dans le cadre des excursions en bateaux de croisière», a déclaré le ministre du Tourisme, Sofiane Tekaya.
Lors de sa visite au parc national d’Ichkeul, situé dans la délégation de Tinja, le ministre a souligné qu’«il est essentiel de prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir la disponibilité des services et des infrastructures indispensables».
Par ailleurs, le ministère du Tourisme a indiqué dans son communiqué qu’un programme spécifique serait mis en place en faveur des artisans de la région. L’objectif est de valoriser des produits traditionnels authentiques, capables de refléter l’identité singulière du parc national d’Ichkeul et d’offrir aux visiteurs une expérience enracinée dans le patrimoine local.
Vers la création d’une station thermale
Parmi les sujets abordés lors de cette visite figurait la réactualisation de l’étude déjà réalisée concernant la création d’une station thermale sur le site, que ce soit dans le cadre de projets publics ou privés.
À ce titre, il convient de rappeler que le projet de station thermale à Ichkeul remonte à février 2016, lorsqu’une réunion de travail s’était tenue au gouvernorat de Bizerte, en présence du directeur général de l’Office national du thermalisme et de l’hydrothérapie. Cette rencontre avait porté sur l’élaboration des études techniques pour la construction d’une station thermale destinée à remplacer les trois hammams existants, en conformité avec les normes en vigueur et les exigences environnementales spécifiques au site. «Ces études ont été mises à la disposition des promoteurs intéressés par ce projet», avait rapporté le gouvernorat.
Le coût total du projet avait été estimé à 800 000 dinars et prévoyait la réalisation d’un bain maure d’une capacité de 160 personnes par jour, ainsi qu’une réception, des vestiaires, une salle de massage et une piscine.
Longue prospection
Il ne s’agissait pas de la première visite du ministre du Tourisme au parc national d’Ichkeul. En 2024, le ministre Sofiane Tekaya s’était déjà rendu sur le site, où il avait examiné l’état du parc et de ses infrastructures.
Lors de cette visite, et selon le communiqué du ministère, il avait été convenu qu’un plan de développement touristique de la région serait élaboré avant la fin de l’année 2024 et que les investisseurs locaux seraient encouragés à lancer des projets liés au tourisme écologique, à la valorisation des richesses naturelles et fauniques, ainsi qu’à leur exploitation durable.
Le ministre avait souligné la nécessité d’une concertation entre toutes les parties prenantes afin d’élaborer un programme commun pour une exploitation optimale et une valorisation accrue du parc, considéré comme un atout régional et national. Il avait également insisté sur l’importance de prendre soin du site et de réaménager les projets environnants.
Un trésor écologique et ornithologique reconnu par l’UNESCO
Le parc national d’Ichkeul, situé dans la plaine de Mateur à 75 km au Nord de Tunis, fait partie du gouvernorat de Bizerte. Il est dominé par le Jebel Ichkeul, un relief calcaire culminant à 511 mètres, offrant un panorama exceptionnel sur le lac et les marais environnants, comme le rapporte le site officiel du parc. Sa végétation se compose principalement d’un maquis méditerranéen. Au pied du Jebel, des sources thermales chaudes (42 °C) sont réputées pour leurs propriétés thérapeutiques.
En 1996, le parc a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril par l’UNESCO, en raison des impacts négatifs sur l’écosystème d’eau douce causés par la construction de barrages. Cependant, grâce aux efforts de restauration, il a été retiré de cette liste en 2006, et la réhabilitation de son écosystème est désormais bien engagée.
Selon l’UNESCO, le parc national d’Ichkeul abrite des habitats naturels majeurs et constitue un site d’hivernage essentiel pour les oiseaux du Paléarctique occidental. Chaque hiver, il accueille une densité exceptionnelle d’oiseaux d’eau, pouvant dépasser 300 000 canards, oies et foulques certaines années. Grâce à la diversité de ses habitats, le parc abrite une faune et une flore très riches et variées, comprenant plus de 200 espèces animales et plus de 500 espèces végétales.
Après avoir mis l’accent sur le développement touristique et la valorisation écologique du parc national d’Ichkeul, la visite du ministre du Tourisme s’est poursuivie dans d’autres zones du gouvernorat de Bizerte, dont la délégation de Sejnane.
«Un accord a été conclu afin que l’Office national de l’artisanat renforce la chaîne des stands d’exposition installés dans la zone de Jbissa, avec la réalisation de dix nouveaux stands», a révélé le ministre.
Au-delà de cette première étape, les discussions ont également porté sur un ensemble de propositions et de solutions visant à accélérer la mise en place d’un village artisanal et d’une salle d’exposition dans la région. Ces projets s’inscrivent dans une vision globale et prospective, visant à tirer pleinement parti des atouts naturels et touristiques de Sejnane, tout en valorisant les produits locaux emblématiques, a précisé le communiqué du ministère.
Nouha MAINSI
