Par Slim BEN YOUSSEF
Les forces sionistes ont surgi dans la nuit, fidèles à leur besogne de bourreaux : une hydre coloniale transformant la mer en geôle mouvante. Elles ont assailli la Flottille mondiale Sumud, heurté les coques, aspergé de rage les visages, traîné les militants comme des butins. Piraterie coloniale. Crime de guerre. Barbarie en haute mer.
À bord du Deir Yassine, navire de mémoire et de dignité, se trouvaient nos compatriotes tunisiens : Wael Naouar, Ghassen Henchiri, Nabil Channoufi, Mazen Abdellaoui, Yassine Gaïdi, Sirine Ghrairi, Abdallah Messaoudi, Aziz Miliani et Noureddine Salouaj. Leurs noms claquent comme étendards au vent. L’ennemi les a saisis pour briser l’élan, mais chaque arrestation devient un brasier, chaque prisonnier un phare, chaque chaîne une preuve éclatante de résistance.
La Flottille Sumud, partie d’Espagne, d’Italie et de Tunisie, rassemble plus de cinq cents participants venus de quarante-cinq pays. Militants, journalistes, élus, citoyens d’un même front : lever l’ancre pour briser le blocus, le silence et l’accoutumance à l’injustice. Leur traversée veut arracher le silence autour d’un génocide sans précédent qui se poursuit à Gaza, une extermination méthodique que l’entité sioniste mène sous les yeux et avec les armes d’un Occident complice. Un rappel insupportable pour l’entité qui vit hantée par ses propres massacres.
Les eaux internationales appartiennent aux peuples, non à un appareil de barbarie — une armada de bourreaux. Ceux qui prennent d’assaut des bateaux de paix exhibent leur lâcheté et leur politique de mort. Mais la mer a plus de mémoire que tous les empires : elle fera peser sur eux un verdict plus lent et plus sûr que leurs canons.
Aux gouvernements, aux institutions, aux consciences libres : exiger la libération, ouvrir les dossiers, saisir les tribunaux. Aux médias : arracher la vérité aux mensonges. Aux ONG : transformer l’indignation en procédure. Mais surtout aux peuples : veiller sans déléguer. La vigilance se porte, chaude et insistante, dans la rue, la salle d’audience, la chambre d’écho des opinions.
Nous les dépouillerons de leur impunité. Nous apposerons — sur la mer, sur la loi, sur l’histoire — les marques indélébiles de leurs crimes. Sans détour, nous ferons de leurs gestes des preuves et de la justice une marée inévitable. Leur lâcheté n’a d’autre refuge que le silence complice des puissances — silence que nous comblerons de faits et de noms.
Sans résistance, pas d’existence. Sans lutte, pas de mémoire.
La Palestine : pulsation qui traverse la mer, la rue, la prison et le poème.
