«La terra trema»* pour Gaza. Et pour la Flottille Soumoud, dont tous les navires ont été arraisonnés par l’armée israélienne, dans les eaux internationales.
Avant que tous les militants pacifiques de la Flottille, qui cherchaient à briser l’inhumain blocus imposé à l’enclave palestinienne par les forces d’occupation sioniste, aujourd’hui en prison dans le désert du Neguev, ne soient empêchés et kidnappés, en flagrante violation du droit international, les dockers italiens et tous les principaux syndicats ouvriers italiens l’avaient promis : si Israël s’avisait à s’en prendre à la Flottille global Soumoud pour Gaza, ils paralyseraient tous les ports italiens, et plus rien, pas même un clou, ne pourra transiter par l’Italie pour desservir l’État génocidaire. Ils ont tenu parole.
La terre a tremblé hier en Italie, dans quasi toutes les villes du pays, de Rome à Bologne, en passant par Florence, pour dénoncer le blocus de Gaza, et pour appeler à rompre tous les accords économiques et militaires avec Israël, qui perpètre, depuis deux ans, un génocide dans l’enclave palestinienne, et intercepte tous les navires de la Flottille de la liberté qui cherchent à acheminer des aides humanitaires pour les Gazaouis, non seulement bombardés jour et nuit mais aussi astreints à la famine la plus sauvage, Israël ayant choisi d’en user sans pitié comme arme de guerre, dans le dessein brutal, et qu’aucune excuse au monde ne pourrait édulcorer: exterminer les Palestiniens, tous les Palestiniens s’il le faut, pour pouvoir s’emparer définitivement de Gaza. Ce que les gouvernements ne font pas, ce que les gouvernements ne veulent pas faire, les peuples le font. Et la solidarité avec Gaza et avec la cause palestinienne, qui a pris une tournure internationale, au grand dam du lobby sioniste dans le monde qui n’a pas vu venir, a pris, avec la mobilisation italienne d’hier, une nouvelle envergure. Un paradoxe, lorsque l’on entend les discours de Melonie, qui sont aux antipodes des appels de la rue italienne, à prendre les sanctions nécessaires contre l’entité génocidaire. Et à ne rien lâcher, pas un pouce de terrain, avant que tous les activistes de la Flottille, arrêtés arbitrairement par Israël, ne soient relâchés et rendus aux leurs.
La «terra trema» en Italie, et il ne s’agit pas d’un film. Il s’agit de la force, et de la volonté des peuples libres, lorsqu’ils refusent l’injustice et le silence complice avec les bourreaux, quand bien même cela ne se passerait pas dans leurs murs. C’est une magnifique, et belle, et admirable preuve d’humanité. La preuve que la solidarité des hommes, lorsqu’ils se rallient pour défendre une cause juste, peut inverser le cours de l’Histoire. Pour Gaza aujourd’hui, pour les Palestiniens, et parce que la cause palestinienne est une cause juste, et qui décidera désormais du sort de toute l’humanité, tous les peuples libres du monde, à l’instar des Italiens, doivent unir leurs forces et ne rien céder, jusqu’à ce que les chaînes se brisent. Lorsque justice sera enfin faite pour les Palestiniens, lorsque les génocidaires et leurs complices seront jugés pour tous leurs crimes, un monde nouveau sera possible, qui sera sans doute, nettement meilleur. Dans les actes. Et pas seulement dans les mots.
Samia HARRAR
*La terre tremble