« La stratégie énergétique nationale vise à réduire le déficit énergétique et à développer l’investissement dans les énergies renouvelables, afin d’atteindre 35 % de la production électrique à partir de sources propres à l’horizon 2030 et à construire un système énergétique équilibré capable de répondre aux besoins futurs du pays », a affirmé le secrétaire d’État auprès de la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, chargé de la Transition énergétique, Wael Chouchane.
Lors de la présentation de la vision de l’Organisation tunisienne des énergies propres et des propositions pour accélérer la transition énergétique, le secrétaire d’État a souligné que cette stratégie a été adoptée afin de diversifier les sources d’énergie et de valoriser pleinement les énergies renouvelables locales.
À ce titre, Wael Chouchane a rappelé que le secteur des énergies renouvelables est devenu un véritable moteur de développement économique et industriel.
Par ailleurs, il a expliqué que les systèmes de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables constituent des dispositifs intégrés, contribuant à assurer un équilibre entre les exigences de sécurité énergétique, la promotion de l’investissement et le renforcement de l’efficacité économique.
« Ce secteur contribue activement à la construction d’un écosystème national intégré, rassemblant entreprises, bureaux d’études, fabricants et fournisseurs, tous capables de mener à bien des projets avec un haut niveau de performance. Cette réussite est notamment illustrée par un taux d’intégration locale dépassant 50 % dans de nombreux projets » a-t-il déclaré.
Les objectifs de la stratégie énergétique nationale ont été au cœur des échanges lors de la « Nordic–Tunisian Sustainable Business Round Table 2025 », où le secrétaire d’État auprès de la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, chargé de la Transition énergétique, a rappelé que les grands objectifs de cette stratégie consistent à réduire le déficit énergétique et à installer environ 4 850 MW d’énergies propres à l’horizon 2030.
« La relation entre la Tunisie et les pays nordiques repose sur une volonté commune de renforcer et d’approfondir les relations économiques » a-t-il souligné.
Un partenariat pour 35 % d’énergies renouvelables d’ici 2030
De leur part, les ambassadeurs du Danemark, de la Finlande, de la Norvège et de la Suède, présents à cet événement, ont souligné l’importance stratégique de la coopération dans le domaine de la transition énergétique.
Ils ont déclaré que la Tunisie a pleinement reconnu le vaste potentiel dont elle dispose en matière d’énergies renouvelables et qu’elle s’est engagée à atteindre des objectifs particulièrement ambitieux pour réussir sa transition verte.
Dans cette perspective, ils ont insisté sur le fait que la réussite d’un tel défi repose sur la mise en place de partenariats solides, la mobilisation d’investissements conséquents et le partage d’expertise.
En outre, les diplomates nordiques ont réaffirmé que leur coopération demeure pleinement mobilisée pour accompagner la Tunisie dans la réalisation de ses objectifs, notamment celui de produire 35 % de son électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2030.
Dans cette optique, le secrétaire d’État auprès de la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, chargé de la Transition énergétique, a souligné l’importance de développer la coopération avec ces pays, en particulier dans les domaines de l’économie verte et des énergies renouvelables.
« La Tunisie a réalisé des progrès significatifs dans la production d’électricité à partir de sources renouvelables au cours des dernières années. » a-t-il précisé.
Par ailleurs, il a invité les entreprises actives dans le secteur de l’énergie à investir en Tunisie dans le domaine de l’énergie et des énergies renouvelables, dans le cadre d’une vision commune.
Conjoncture énergétique en chiffres
La Tunisie fait face à une conjoncture énergétique délicate qui confirme l’importance stratégique de la transition vers des sources propres et durables.
Il convient de rappeler que selon la dernière publication de l’Observatoire national de l’énergie et des mines, « bilan énergétique – Juillet 2025 », le déficit de la balance commerciale énergétique a reculé de 5 %, pour atteindre 6 414 millions de dinars contre 6 723 millions en 2024.
Toutefois, le taux de couverture des importations par les exportations demeure particulièrement faible, ne dépassant pas 16 %, ce qui souligne une dépendance énergétique structurelle.
Les indicateurs montrent également une baisse marquée des exportations énergétiques de 39 % et une diminution de 13 % des importations par rapport à la même période de 2024.
En parallèle, les ressources nationales en énergie primaire , incluant la production nationale et les redevances sur le gaz algérien, se sont établies à 2,1 millions de tonnes équivalent pétrole, enregistrant un recul de 9 %, principalement en raison de la baisse de production de pétrole et de gaz naturel.
Ainsi, la demande nationale en énergie primaire poursuit sa hausse, atteignant 5,6 millions de tonnes équivalent pétrole, soit une progression de 6 %. Cette dynamique est largement tirée par une hausse de 10 % de la consommation de gaz naturel, tandis que la demande en produits pétroliers a connu une légère augmentation de 1 %.
Ce déséquilibre croissant entre offre et demande a entraîné un creusement du déficit énergétique, qui s’élève désormais à 3,5 millions de tonnes équivalent pétrole, en hausse de 16 % par rapport à juillet 2024. En ce qui concerne le taux d’indépendance énergétique, il a enregistré une baisse pour s’établir à 37 % à fin juillet 2025, contre 43 % durant la même période de l’année 2024.
Nouha MAINSI