L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) vient de publier son 49e rapport de son groupe d’experts sur les migrations internationales. Dans «Perspectives des migrations internationales 2025», certains de nos compatriotes aimeraient bien être considérés comme des demandeurs d’asile…
Selon le rapport «Perspectives des migrations internationales 2025», publié le 3 novembre, par l’Organisation de coopération et de développement économiques, organisation internationale regroupant 38 pays à travers le monde, après trois années de fortes augmentations post-pandémiques, la migration permanente vers les pays de l’OCDE a diminué de 4 % en 2024 et les flux migratoires sont restés élevés durant la même année. Le total de 6.2 millions de nouveaux immigrés permanents reste néanmoins historiquement élevé, 15% au-dessus des niveaux de 2019.
Il est indiqué que la migration familiale est restée le principal motif de migration permanente vers les pays de l’OCDE, celle de travail a diminué (-21%), après une hausse soutenue depuis 2020, et l’humanitaire a augmenté (+23 %) en raison du nombre élevé de demandes d’asile au cours des années précédentes et d’un niveau record de nouveaux réfugiés réinstallés (+19%).
Le nombre de nouveaux demandeurs d’asile a continué d’augmenter (+13%) et a atteint un niveau record, avec 3 millions de nouvelles demandes enregistrées en 2024.
D’autre part, le rapport mentionne qu’environ 2,3 millions de permis et d’autorisations de travail ont été délivrés dans les pays de l’OCDE (hors Pologne), ajoutant qu’en 2024, en moyenne, près de 77% des immigrés étaient actifs sur le marché du travail, avec près de 71% en emploi et moins de 10% au chômage en 2024.
La même année, les pays de l’OCDE ont accueilli plus de 1,8 million d’étudiants internationaux dans l’enseignement supérieur, soit 13% de moins qu’en 2023.
Le rapport indique qu’en 2024, plus de 160 millions de personnes vivant dans les pays de l’OCDE étaient nées à l’étranger.
Dans le top 50
Mais, quelles sont les places de nos compatriotes dans ce rapport de l’OCDE ?
Tout d’abord, le document rappelle que l’Italie a signé un protocole avec notre pays, en 2024, pour l’entrée de 12 mille travailleurs sur une période de trois ans, et ce, afin de pallier la pénurie de main-d’œuvre dans la Botte, et qu’en France, la Tunisie était l’une des trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2023.
D’autre part, notre pays s’est retrouvé, en 2022 et 2023, dans le top 50 des principaux États d’origine des nouveaux immigrants dans les pays de l’OCDE, classé, respectivement, aux 43e et 46e places .
Le rapport mentionne, pour l’exemple, qu’en France, le nombre de médecins nés à l’étranger est bien supérieur à celui des médecins formés à l’étranger. Pour notre pays, ainsi que pour l’Algérie et le Maroc, l’écart se chiffre en milliers de médecins, et ajoute que cela indique que de nombreux migrants originaires de ces pays suivent leur formation médicale en France plutôt que d’arriver avec un diplôme obtenu dans leur pays d’origine.
En 2000, 2.680 docteurs tunisiens travaillaient dans les pays de l’OCDE. Ce nombre a augmenté de 23,6% en 2020 avec 4.876 médecins. Quant aux infirmiers, ils étaient 795 en 2000 et 3.477 en 2020, soit une augmentation de +12,3%.
En ce qui concerne le flux de population étrangère dans l’Hexagone au niveau de nos compatriotes, selon le rapport, en 2022, il était de 16.900 et, en 2023, de 14.700, dont 44% de femmes. En 2022, 5.394 Tunisiens ont obtenu la nationalité française, et 4.715 en 2023, dont 49% de femmes.
Japon, Slovénie et Tchéquie en vue
En Italie, le flux de nos compatriotes était de 7.800 en 2022 et 12.600 en 2023, dont 35% de femmes. La population de Tunisiens était, dans la Botte, de 99 mille en 2022, 102.400 en 2023, et 110.400, dont 37% de femmes.
En 2022, 5.361 de nos compatriotes ont acquis la nationalité italienne, et 5.351, dont 43% de femmes, en 2023.
Au niveau des demandes d’asile, l’Italie en a reçu 5.365, en 2022, 7.515, en 2023, et 9.435, en 2024 de la part de nos compatriotes sur place. En Allemagne, les demandes étaient respectivement pour les mêmes années de 1.270, 2.350, et 1.890, et, en Suisse, de 380, 545, et 630.
Même si cela est dans une moindre mesure, nos compatriotes souhaitent être reconnus comme demandeurs d’asile dans certains autres pays. Ainsi, 31 demandes en 2022, 126 en 2023, et 155 en 2024, ont été faites au Japon, 70, 75, et 90 en Slovénie, 30, 40, et 50 au Luxembourg, et 25, 15, et 15 en Tchéquie.
Selon le rapport et, pour être neutre, Israël comptabilisait, en 2022, 24.400 personnes nées en Tunisie, 23.800 en 2023, et 23.100, dont 56% de femmes, en 2024.
Zouhour HARBAOUI
