Le non-respect de l’environnement par le citoyen est une préoccupation majeure qui se manifeste par des actions individuelles ou collectives néfastes et par l’incapacité ou le manque de volonté de protéger notre patrimoine naturel. En effet, nos rues sont remplies de déchets et nos trottoirs sont jonchés d’ordures à cause des comportements incivils des gens qui n’ont aucun respect de la propreté de la ville ni de l’environnement.
L’on se demande pourquoi ces gens agissent de la sorte, d’autant plus que bon nombre d’entre eux font ces gestes hostiles à la nature inconsciemment et peut-être sans avoir l’intention de nuire à l’environnement. Et dire que personne n’ose aborder ces gens pour attirer leur attention sur l’acte nuisible qu’ils commettent.
Que de fois on croise des gens qui, pour se débarrasser de leurs déchets, les jettent par terre. Par habitude ? Par incivisme ? Par ignorance ? Peu importe la cause, l’essentiel étant qu’en jetant ses déchets par terre, ce citoyen nuit à la propreté de la ville et, partant, à l’environnement. Celui-ci jette un mégot de cigarette, celui-là un bout de mouchoir en papier, cet autre se débarrasse de sa bouteille en plastique en la jetant sur le trottoir, cet autre encore fait tomber derrière lui l’emballage d’un sandwich qu’il vient de consommer ou le gobelet en papier d’un café qu’il vient de boire. Et les exemples ne manquent pas !
Des comportements nuisibles à éviter
Le mode de vie que les Tunisiens ont adopté est particulièrement nocif et destructeur pour la nature. Chaque jour, ils empoisonnent un peu plus leur environnement sans le savoir, à cause de leur comportement dans la vie quotidienne. Certaines personnes pensent qu’un simple mégot ou un bout de papier jeté dans la rue ne pollue pas la nature. Cela explique le fait que ces gens ne réalisent pas l’impact de leurs actes avec exactitude. Leur geste est souvent automatique, fait sans réelle conscience. Ils ignorent ainsi comment le comportement inconscient des humains détruit la nature. Pour ces gens habitués à se comporter ainsi, l’envie de se débarrasser de leurs déchets est irrésistible, n’ayant pas l’idée de les jeter dans une poubelle toute proche. Même les automobilistes contribuent à la destruction de la nature : tout le monde a déjà vu un conducteur ou un passager jeter un détritus dans la nature par la fenêtre de son véhicule : emballage de fast-food, bouteille en plastique, mégot de cigarette, tout y passe, sans aucun respect à l’environnement ni aux autres usagers de la circulation.
Ces comportements proviennent généralement de gens peu sensibilisés aux méfaits des déchets sur la dégradation de la nature et émanent souvent d’une mentalité peu évoluée qui n’accorde pas assez d’importance à l’environnement. Ces gens raisonnent ainsi : «De toutes façons, les rues sont déjà infestées de déchets. Un de plus ou un de moins, ça ne changera rien !» En effet, beaucoup de gens pensent de cette façon et ils commettent leur acte sans hésitation. Cela devient comme une manie morbide et un besoin urgent de tout jeter dans la nature, souvent sans réfléchir aux conséquences. Or, on sait qu’un papier a priori sans conséquence peut, avec l’effet de masse et l’habitude, devenir une montagne de déchets et de problèmes à gérer pour toute la communauté. D’autres pensent bizarrement qu’il y a des gens qui sont payés pour ramasser les déchets !
Sensibiliser davantage au respect de l’environnement
On veut que les villes soient propres, sans mégots, sans papiers, sans bouteilles en plastique par terre ; il faut donc sensibiliser les citoyens aux méfaits des déchets jetés dans la nature. Le gouvernement tunisien a pris des mesures pour protéger l’environnement, notamment en adoptant des lois sur la gestion des déchets et la protection de la biodiversité. Cependant, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour obliger les citoyens à observer ces lois pour résoudre les problèmes environnementaux en Tunisie. Pour ce faire, les campagnes de sensibilisation doivent être permanentes et en tout lieu : les écoles, les administrations, les places publiques, les cafés, les restaurants, les gares et les stations du transport public, les hôpitaux, les magasins, à la radio et à la télévision…
Notre défaut est que ce genre de campagne de sensibilisation est occasionnel et limité dans le temps. Et puis, une campagne de sensibilisation à la pollution de la nature ne doit pas se faire d’une manière globale, en s’adressant à toute la communauté, mais elle doit cibler chaque catégorie de gens à part : les écoliers ne doivent pas être visés de la même façon qu’un ouvrier, un fonctionnaire ou un commerçant. Chaque catégorie doit contribuer à la propreté de la ville en y apportant les gestes nécessaires utiles à son entourage.
Cependant, la plupart du temps, les efforts de sensibilisation ne sont pas suffisants pour persuader les gens de respecter la nature. Dans certains pays, quand ces campagnes de sensibilisation se révèlent peu efficaces, on opte pour la verbalisation des personnes qui ont le mauvais comportement de jeter leurs déchets par terre. En effet, avec la peur d’être à tout moment surpris en train de jeter un papier ou un mégot, ces personnes auront à réfléchir plusieurs fois avant de perpétrer leur acte. On pourra ainsi mettre un terme aux mauvaises habitudes ancrées chez les personnes les moins sensibles au sujet de la pollution.
Hechmi KHALLADI
