L’on sait que, lors de la finale du championnat arabe féminin des clubs champions disputée dimanche dernier à Hammamet, le Club Africain a surclassé son rival le plus redouté, le Club Sportif Féminin de Moknine, remportant ainsi son troisième titre arabe. Mais, ce que beaucoup ignorent peut-être, c’est que ces trois trophées portent l’empreinte d’un seul entraîneur, en l’occurrence Mohamed Taboubi.
Le mérite de ce coach est d’autant plus grand qu’il a été le seul à n’avoir pas, à l’occasion, exigé des renforts, via la formule des prêts et cela, en dépit de la présence d’adversaires armés jusqu’aux dents. A propos de ce refus, qui a étonné tout le monde, Mohamed Taboubi nous a précisé qu’il l’attribue à la confiance totale qu’il avait en ses protégées. «Quand on possède un groupe solide et soudé où se côtoient, dans la sérénité, de grandes joueuses amoureuses du maillot clubiste et, de surcroît, habituées au podium, on n’a plus besoin de recruter. Le contraire aurait été du gaspillage pur», explique-t-il.
Revenons maintenant aux faits ayant suivi le triomphe du CA, dimanche dernier à Hammamet, pour souligner qu’au moment où ses joueuses fêtaient, dans une joie indescriptible, leur victoire, Mohamed Taboubi gardait étrangement les pieds sur terre, sans même prendre la peine de partager cette explosion d’euphorie !
Un palmarès ahurissant
«Mission accomplie, dieu merci», s’est-il contenté de répondre aux journalistes qui se bousculaient autour de lui. Sans un mot de plus. Sans aucune démonstration d’orgueil ou de folie des grandeurs. C’est que l’homme s’est tellement habitué au podium qu’y monter n’est plus pour lui un moment de bonheur mais, oserions-nous dire, une simple formalité. Et, pour en avoir le cœur net, sachez que Mohamed Taboubi, dévoreur gargantuesque de trophées, est assis sur un prodigieux palmarès en Tunisie : trois titres arabes, 19 titres locaux (championnats et coupes) et 6 doublés, sans compter ses quatre sacres africains avec la sélection de Beach handball qu’il a qualifiée à deux championnats du monde (excusez du peu).
Or, paradoxalement, cette si extraordinaire moisson n’a nullement influé sur son caractère d’homme modeste, souriant et humble. Bosseur infatigable, fort de sa compétence et de son expérience d’ex-joueur du CA, «le coach à la casquette» parle peu, mais travaille beaucoup. Son immense confiance en ses moyens, son entêtement à imposer ses idées, son courage de kamikaze qui ne l’empêche jamais d’affronter les défis les plus inimaginables, sont autant d’atouts qui ont construit sa gloire et fait de lui l’entraîneur de handball le plus titré en Tunisie.
Sacré Mohamed Taboubi !
Mohsen ZRIBI
