Le réseau routier constitue l’un des piliers essentiels du développement économique et social du pays. Dans un contexte où la mobilité, la sécurité et la cohésion territoriale représentent des priorités stratégiques, les investissements publics destinés à moderniser et entretenir les infrastructures prennent une importance capitale.
L’Etat fait aujourd’hui le choix de renforcer ses efforts dans ce domaine, convaincu qu’une route bien entretenue est le premier moteur d’un développement équilibré entre les régions.
Les infrastructures routières sont bien plus qu’un simple maillage de bitume reliant les villes entre elles. Elles représentent la colonne vertébrale de l’économie nationale, assurant la fluidité du transport des marchandises, l’accès des citoyens aux services de base et la dynamisation du tourisme intérieur. Conscient de cet enjeu, le ministère de l’Équipement et de l’Habitat engage un vaste programme d’investissement visant à moderniser le réseau routier et à renforcer les ouvrages d’art dans toutes les régions du pays. Cet effort s’inscrit dans une vision d’aménagement du territoire à long terme, où chaque dinar investi dans une route ou un pont se traduit par une amélioration concrète de la vie quotidienne des Tunisiens.
Des chantiers structurants pour désenclaver les régions
L’un des principaux défis de la Tunisie reste la disparité entre les zones côtières et l’intérieur du pays. Le désenclavement des régions de l’Ouest et du Sud est devenu un axe prioritaire de la politique d’infrastructure. Les projets routiers lancés ou en préparation visent à relier ces zones à forte potentialité économique aux grands pôles urbains et industriels, afin de faciliter la circulation des produits agricoles, miniers et artisanaux.
La création et la modernisation de plusieurs axes stratégiques permettront également de fluidifier le transport des biens à destination des ports et des marchés nationaux, contribuant ainsi à la compétitivité des entreprises tunisiennes et à l’attractivité des territoires.
Les ponts jouent un rôle vital dans la continuité du trafic routier, notamment dans les zones sujettes aux intempéries. Leur réhabilitation et leur entretien régulier deviennent indispensables face à la récurrence des crues et glissements de terrain observés ces dernières années. Investir dans la modernisation de ces ouvrages, c’est protéger des vies, garantir la sécurité des usagers et préserver les liens économiques entre les régions. Les nouveaux ponts programmés permettront non seulement d’améliorer la fluidité du trafic, mais aussi d’assurer une meilleure résistance face aux aléas climatiques, en conformité avec les normes de sécurité modernes.
Un effort financier conséquent et stratégique
Les investissements annoncés pour l’année 2026 illustrent la volonté politique de donner à ce secteur les moyens nécessaires à sa transformation. Une part importante du budget sera consacrée aux routes principales, aux pistes rurales, ainsi qu’à la réparation des infrastructures endommagées par les inondations. Ces montants témoignent d’une politique d’anticipation : au-delà de la construction, il s’agit de pérenniser les réseaux existants à travers une maintenance régulière, la modernisation des équipements et l’intégration de nouvelles technologies de gestion routière. Les ressources mobilisées profitent également aux entreprises publiques et privées du secteur, stimulant ainsi l’emploi et la croissance locale.
L’amélioration du réseau routier n’a pas seulement un objectif économique. Elle répond aussi à une exigence de sécurité. La Tunisie enregistre chaque année un nombre préoccupant d’accidents de la route, souvent liés à la dégradation des chaussées ou à l’absence de signalisation adaptée. Les investissements dans les routes et ponts doivent donc s’accompagner d’un renforcement des dispositifs de prévention : meilleure signalisation, éclairage, revêtement adapté et campagnes de sensibilisation pour promouvoir la prudence au volant. Ces efforts conjoints peuvent sauver des centaines de vies et réduire le coût social et économique des accidents.
Les infrastructures comme moteur d’emploi et de compétences
Chaque chantier ouvert représente une opportunité pour l’emploi local. Les projets routiers nécessitent la mobilisation d’ingénieurs, de techniciens, d’administrateurs et d’ouvriers qualifiés, contribuant ainsi à dynamiser le marché du travail. L’Etat prévoit d’intensifier le recrutement et la formation dans les métiers du bâtiment et des travaux publics pour accompagner la montée en charge des projets à venir. Parallèlement, le recours à des technologies modernes — comme les systèmes de nivellement automatisés ou la gestion numérique des chantiers — permettra d’accroître la productivité et la qualité des réalisations.
À moyen et long terme, la Tunisie ambitionne de se doter d’un réseau routier moderne et intégré, reliant efficacement les différentes régions du pays. De nouveaux axes autoroutiers, notamment dans le Nord-Ouest et le Sud, sont prévus pour renforcer la connectivité et soutenir les échanges économiques avec les pays voisins. Ces projets s’inscrivent dans la logique du plan national de développement 2026-2030, qui fait de l’infrastructure un levier majeur de croissance et de cohésion territoriale. Les études menées sur la liaison permanente de Djerba en sont une illustration : elles traduisent la volonté du pays d’investir dans des solutions pérennes au service de la mobilité et de l’unité nationale.
L’investissement dans les routes et les ponts n’est pas une dépense, mais un pari sur l’avenir. C’est un engagement envers la sécurité, l’emploi et le développement équitable. Dans un pays où chaque kilomètre de route peut relier une région isolée à un marché, un hôpital ou une école, ces chantiers deviennent bien plus qu’une politique d’infrastructure : ils incarnent la volonté de bâtir une Tunisie connectée, solidaire et tournée vers la modernité.
Leila SELMI
