Le phénomène de la rupture familiale en Tunisie et les moyens de réduire ses effets, a dominé les interventions des députés au cours de la séance plénière tenue mardi au siège du Parlement, consacrée à l’examen du budget du ministère de la famille, de la femme, de l’enfance et des personnes âgées pour l’année 2026.
Les députés ont estimé que l’effritement de la cellule familiale en Tunisie a eu un impact direct sur toutes les catégories sociales, favorisant l’apparition de plusieurs phénomènes tels que le décrochage scolaire, la criminalité, la violence et la consommation de drogues, appelant à trouver des solutions appropriées afin de réduire ses répercussions sociales.
Certains députés ont proposé au ministère d’élaborer, en collaboration avec des centres d’études, des études sur les phénomènes liés aux comportements à risque résultant de la rupture familiale, et de présenter des alternatives et des solutions thérapeutiques adaptées à la révolution technologique.
Ils ont dénoncé les chiffres « alarmants » du divorce en Tunisie (entre 40 et 50 cas de divorce chaque jour) mise à part les familles qui ne constituent pas un espace sécurisé pour les enfants en raison de la violence exercée sur les épouses et les enfants.
Des députés ont suggéré d’établir une coordination entre le ministère de la famille et le ministère de la Justice afin d’intervenir pour soutenir les enfants des couples divorcés, et de fournir le soutien et l’encadrement nécessaires aux parents divorcés afin de réduire ses conséquences psychologiques et matérielles sur les enfants.
D’autre part, les députés ont affirmé que les horaires de travail nécessitent une révision en faveur de l’adoption d’un système de travail à temps unique pour l’un des parents, ce qui permettrait d’accompagner les enfants et de les surveiller pour les protéger des éventuels dangers de la rue.
Par ailleurs, les députés ont critiqué l’inégalité entre les régions en référence aux jardins d’enfants, aux établissements de l’enfance, à la prise en charge des personnes âgées et au soutien des personnes ayant des besoins spécifiques, signalant l’absence de ces établissements dans plusieurs délégations et « Imada » ou le blocage des services en raison du manque d’équipements et de ressources humaines.
Par ailleurs, les députés ont appelé à renforcer les associations de prise en charge des enfants ayant des besoins spécifiques, notamment ceux atteints d’autisme, affirmant que ce phénomène connaît également une croissance et ne bénéficie pas du soutien du ministère de la famille.
D’autre part, les députés ont souligné que les diplômés de l’Institut supérieur des cadres de l’enfance de Carthage Dermech, dont le nombre a dépassé les 2000 (de 2011 à 2025) sont au chômage malgré le grand nombre de postes vacants dans les établissements de l’enfance, estimant que la régularisation de ce dossier n’est pas une mission difficile.
Ils ont également appelé à la nécessité de redoubler le budget du ministère de la famille au cours des prochaines années, soulignant que ce département est le seul garant de la stabilité de la femme, de l’homme, de l’enfant, de la famille et de la société en général.
(D’après TAP)
