Le 21 novembre coïncide avec la Journée mondiale de lutte contre la broncho-pneumopathie chronique obstructive ou BPCO. Année après année, ces quatre initiales restent insuffisamment connues, comme la maladie elle-même et ses manifestations, alors qu’elle est la troisième cause de décès dans le monde. En Tunisie, elle concerne de 3,5 à 5% des personnes de plus de 40 ans. La plupart des cas ne sont pas diagnostiqués, au moins les deux tiers.
C’est dans ce cadre que la Société Tunisienne des Maladies Respiratoires et d’Allergologie (STMRA) organise des journées de sensibilisation et de dépistage à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la bronchopneumopathie chronique obstructive à Hammam Zriba, Sfax, Bouarada et Mnihla. La journée de dépistage effectuée le 18 novembre à l’hôpital Bou Arada a été une grande réussite, 126 patients ayant pu bénéficier d’un dépistage par spirométrie confirmant le diagnostic de BPCO chez certains d’entre eux. Des cas chez des femmes ont été identifiés, dont la maladie est liée à l’exposition à la biomasse. Tous ont été orientés vers des consultations spécialisées pour une prise en charge adaptée. Cette action de sensibilisation a permis d’informer le grand public et les professionnels de santé sur cette maladie silencieuse mais redoutable.
La BPCO est une maladie chronique respiratoire courante et silencieuse. Il s’agit d’une pathologie répandue et à la fois peu connue, caractérisée par une obstruction permanente et progressive des bronches, qui induit un blocage persistant de l’écoulement de l’air dans les poumons. Elle peut évoluer longtemps sans symptômes. Elle provoque des symptômes respiratoires et des difficultés à respirer à cause de la réduction du diamètre des voies aériennes. Chez les personnes atteintes de BPCO, il y a une inflammation provoquant un épaississement de la paroi des bronches, ainsi qu’une sécrétion de mucus en grande quantité, d’où la gêne respiratoire ressentie. Les symptômes sont la toux, l’expectoration (ou crachat), l’essoufflement ou dyspnée et l’exacerbation. Cette maladie touche les hommes et les femmes. Mais la proportion de femmes atteintes par cette maladie caractérisée par une obstruction des voies respiratoires ne cesse d’augmenter. Elles sont aujourd’hui quasiment aussi nombreuses que les hommes à en souffrir. Or, non seulement elles sont moins bien diagnostiquées que leurs homologues masculins, mais elles sont également plus vulnérables à la BPCO.
La spirométrie, principal examen
Les symptômes sont souvent sous-estimés par les patients. Ils apparaissent progressivement de façon insidieuse et s’aggravent avec le temps. La principale cause de BPCO est la fumée du tabac. Les autres facteurs de risque sont la pollution de l’air (habitation et atmosphérique), la poussière, les produits chimiques en milieu professionnel et les infections fréquentes des voies respiratoires inférieures au cours de l’enfance. Le seul moyen de confirmer le diagnostic de la BPCO est la spirométrie. Il s’agit d’un test simple qui a pour but de mesurer le volume d’air dans les poumons du patient après expiration (VEMS). C’est l’examen principal qui permet de préciser le stade de la maladie.
La BPCO ne se guérit pas totalement ni définitivement, mais une bonne hygiène de vie améliore les symptômes. Il est possible de la prévenir, d’arrêter sa progression et de soulager ses symptômes par différentes méthodes de traitement associées à une bonne hygiène de vie. La prévention repose sur l’arrêt du tabac, une alimentation équilibrée, les vaccinations et le traitement précoce des infections. C’est ce qui explique cette vaste campagne de sensibilisation et d’incitation au dépistage auprès des populations sensibles, mise en place en Tunisie durant cette semaine mondiale de lutte contre la broncho-pneumopathie chronique obstructive.
Kamel BOUAOUINA
